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ASTROLOGICA |
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(Re)penser l’astrologie mondiale |
Jacques Halbronn aborde un aspect de la problématique des cycles en Astrologie mondiale, et distingue en particulier les phases de conjonction astrale (0 °) et de quadrature ou carré (90 °). A la lumière de ces deux composantes spécifiques, qu'il nomme phase de conquête (ou accumulation) et phase d'intégration (ou assimilation ou accueil), il analyse le conflit israélo-palestinien et considère notamment que les deux dernières Intifada sont l'expression d'une phase de conjonction « ratée ». |
Axe Aldébaran / Antarès,
fondement de l'astrologie
axiale
de Jacques Halbronn
De quoi traite l’astrologie ? Les réponses apportées à une telle question sont souvent très vagues du genre, « elle traite de ce qui relie l’homme aux astres », mais encore ? Ou bien, « elle traite des grands événements de la vie des gens, de l’Histoire », mais encore ? L’astrologue peut-il en vérité faire l’économie d’une réflexion de fond sur le domaine qui est censé être le sien ? Dans l’état actuel des choses, la plupart des astrologues ne disposent ni d’un modèle astronomique pertinent, ni d’un modèle que l’on pourrait appeler philosophique consistant.
Dans de précédents textes, nous avons tenté de cerner ce que pourrait être un modèle astronomique qui ne soit pas nécessairement une réplique de la réalité astronomique, mais qui en dérive structurellement sur tel ou tel point, car pour nous, tout ce qui est astronomique n’est pas ipso facto pertinent pour l’astrologie.
Dans le présent texte, nous nous efforcerons de cerner un modèle « philosophique », ou si l’on préfère anthropologique, qui ne coïncide pas avec les représentations de l’histoire événementielle, du type « guerre et paix » : il ne sera pas question pour nous, par exemple, de montrer que les deux guerres mondiales correspondent à un même phénomène cosmique.
Le modèle que nous présentons ici s’appuie sur des travaux parus dès 1976 dans Clefs pour l’astrologie (Ed. Seghers, 1976) et mettant en avant, dans l’Histoire des peuples, les idées de « multiplicité » et d’ « unité » comme constitutifs de phases de sept ans, liées au cycle de Saturne. Mais depuis, nous avons sensiblement affiné nos formulations géopolitiques.
Nous dirons donc qu’il y a des phases de conquête et des phases d’intégration.
La phase de conquête implique une stratégie d’élargissement de notre champ, on veut aller au delà, selon une logique qui est mise en avant et qui s’appuie sur divers critères comme celui des « frontières naturelles », c’est-à-dire le tracé d’un fleuve comme le Rhin ou le Jourdain, comme celui de la langue commune à diverses régions ou comme celui d’une même religion, autant de raisons qui justifient, séparément ou combinées, un processus d’annexion.
Une fois la phase de conquête assumée et plus ou moins menée à bien, en raison du rapport de force entre les différentes entités en présence, on passe à une seconde phase, que nous avons appelée phase d’accueil et qui consiste à gérer les conquêtes ainsi acquises et à les intégrer dans un même ensemble avec les territoires de départ, d’avant la conquête.
Prenons le cas de la Guerre des Six Jours qui se déroula en juin 1967 et dont un des résultats les plus marquants fut la conquête de la Cisjordanie par l’armée israélienne. Par delà la question théorique de savoir si les israéliens avaient ou non, initialement, le projet de s’emparer de ces territoires sous contrôle jordanien depuis la fin des années 1940, observons les faits : les territoires « occupés » correspondaient bel et bien à une revendication israélienne, ils permettaient de retrouver la frontière naturelle tracée par le fleuve Jourdain tout comme d’ailleurs, au sud, le canal de Suez, également atteint, au cours de cette même Guerre des Six Jours, apparaissait également comme une frontière naturelle.
Ces conquêtes de l’Etat Hébreu s’inscrivirent dans une phase de quadrature (Saturne, axe Aldébaran / Antarés, en abrégé A & A) et augmentèrent considérablement les territoires contrôlés par Israël. La question était : que faire de ces territoires et de leur population arabe ? La phase d’accueil, marquée par la conjonction Saturne à l’axe A & A impliquait d’y répondre d’une façon ou d’une autre. Or, on notera que les deux Intifadas, expression d’une révolte de la population des territoires concernés se déployèrent en phase conjonctionnelle sans parler de la Guerre de Kippour qui permit, à terme, à l’Egypte d’Anouar El Sadate de récupérer le Sinaï. A trois reprises, la question des territoires conquis en 1967 fut liée à trois phases conjonctionnelles de Saturne. En revanche, en 1982, quand Israël a pris pied au Sud Liban, élargissant d’autant les territoires contrôlées, on se trouvait comme en 1967 en phase de quadrature, exactement un demi-cycle saturnien plus tard. Bien plus, lors de la dernière phase de quadrature, à la suite des Accords d’Oslo, Yasser Arafat vint s’installer en Cisjordanie avec toute une population palestinienne de l’extérieur assez différente de la population arabe locale, ce qui vient confirmer que la phase de quadrature a vocation à introduire des éléments nouveaux dans le paysage, à le complexifier et que la phase conjonctionnelle, qui lui fait suite, est censée gérer et intégrer au mieux ces éléments nouveaux. Autrement dit, la quadrature ne correspond pas nécessairement à une conquête mais peut déterminer des adjonctions du fait d’accords et par le biais de la diplomatie, sans parler de processus d’immigrations, pour des raisons notamment socio-économiques.
Nous ne disons pas que la conjonction annule ce qu’a apporté la quadrature, mais qu’elle exige une politique d’intégration, d’assimilation et non plus une politique de conquête, d’accumulation. La poursuite de la conquête au delà de la phase de quadrature a le plus souvent des effets désastreux : tant Napoléon que Adolf Hitler n’ont pas réussi à « sortir » de la phase de conquête et se sont engagés dans de nouveaux combats qui se sont mal terminés pour eux, notamment en Russie. Leurs échecs coïncident en effet avec l’entrée de Saturne dans une phase conjonctionnelle ou à l’approche de la dite phase.
La phase conjonctionnelle - dite phase d’intégration - implique la mise en place d’une politique d’intégration, visant à résorber les différences entre anciens et nouveaux territoires, en passant éventuellement par une forme de fusion. Il faut que les éléments annexés ne se sentent pas / plus en marge, qu’ils aient le sentiment que quelque chose de nouveau se met en place qui intègre les différentes composantes sur un pied d’égalité, ce que ne permettait pas immédiatement, on le conçoit, la phase de conquête.
On dira que la quadrature est en analogie avec l’addition, la juxtaposition et que la conjonction est en analogie avec la multiplication, la novation.
On ajoutera qu’une phase conjonctionnelle peut avoir à revenir sur des situations déjà anciennes et non résolues et pas nécessairement sur une situation nouvelle. En outre, de nouveaux arrangements peuvent mettre en cause un statu quo déjà ancien.
Il va de soi qu’une fois entré dans la phase d’intégration, vient un moment où les tensions internes auront besoin d’un projet commun dirigé vers l’extérieur, et qui pourra jouer le rôle d’un ciment, ce qui fera que l’on basculera à nouveau vers une phase de conquête et ainsi de suite.
Nous avons ainsi développé une logique cyclique qui exige que les choses se fassent en deux temps : une première phase introduisant, selon divers scénarios, un territoire, une population qui vont devoir cohabiter avec l’entité antérieurement établie. Cette période provisoire d’observation durera jusqu’à la seconde phase qui ne pourra plus laisser les choses en l’état. Au cours de la période intermédiaire, lorsque la phase conjonctionnelle ne s’est pas encore déclenchée, la situation peut sembler viable mais ce n’est qu’un sursis, tôt ou tard, il deviendra impératif de prendre le taureau par les cornes et de prendre de vraies mesures d’intégration. C’est ainsi que l’entrée de Saturne en phase conjonctionnelle a déclenché une nouvelle Intifada et placé les responsables politiques au pied du mur pour trouver une formule acceptable pour les parties.
On donnera une application de notre schéma à la vie politique française actuelle. Nous semble typiquement conjonctionnelle la fusion, au sein de l’UMP (Union pour la Majorité Présidentielle) de plusieurs formations politiques de droite, avec notamment la disparition du RPR, le parti gaulliste fondé en 1976. En face, en revanche, à gauche, l’intégration au sein d’une même formation ne s’est pas faite et les différents partis de la majorité de gouvernement se sont présentées, aux élections présidentielles, en ordre dispersé, alors que les temps exigeaient une certaine mutation. Ce qui était acceptable en phase de quadrature en 1997 avec un simple accord de gouvernement ne l’était plus en 2002.
Autrement dit, notre philosophie de la cyclicité implique que le passage d’une phase à l’autre corresponde à une certaine nécessité. Le temps n’est pas extensible à l’infini : ce qui marche un temps ne marchera pas indéfiniment et un retard au cours d’une phase peut avoir de graves conséquences : question de timing.
En phase de quadrature, il peut y avoir inégalité entre les parties, il y a les anciens et les nouveaux, ceux qui sont sur place et ceux qui débarquent, les conquérants et les conquis, mais en phase de conjonction, cette disparité tend à être de moins en moins bien supportée et il faut créer les conditions d’une égalité entre les parties.
L’astrologue peut jouer ainsi un utile rôle de conseiller, non pas tant en annonçant des événements mais en indiquant un changement de phase et le cadre temporel dans lequel une certaine politique peut se développer avec succès. On revient ainsi à une idée traditionnelle de la prévision : il faut que les actes soient en accord avec les phases, chaque chose en son temps. A la différence de la divination, l’astrologue détermine des « fenêtres », des durées et non des événements ponctuels. En outre, un événement ponctuel donné peut certes avoir lieu, mais s’il n’est pas en phase ses effets ne seront pas les mêmes que s’il est en phase. Ce qui intéresse la nouvelle astrologie mondiale relève plus du calcul des probabilités, à savoir que telle situation sera plus fréquente au cours de telle phase plutôt que de telle autre, ce qui implique de brasser un grand nombre de pays et d’époques. Le rôle de l’astrologue est son apport au niveau comparatif, il doit être capable de faire des rapprochements entre des situations apparemment très différentes et de montrer qu’elles sont sous-tendues par une seule et même logique. Son rôle est certes de montrer qu’une phase A n’est pas une phase, mais aussi de montrer que les événements survenant en phase A ont entre eux un certain dénominateur commun.
Les travaux existants sur les cycles se contentent souvent de proposer une distinction entre la conjonction et le carré en indiquant que le carré correspond à une crise, ce qui est un peu sommaire, tout changement de phase étant en soi critique. Ces travaux insistent par trop, nous semble-t-il sur les dates correspondant au changement de phase alors que par définition une phase s’inscrit dans une durée : le jour ne se réduit pas à l’aube ni la nuit au crépuscule. Il y a certes des signes qui sont susceptibles d’apparaître dès le changement de phase et même qui peuvent sensiblement anticiper sur la phase suivante, ce qui importe c’est la continuité, c’est-à-dire le passage progressif d’un type d’événement à un autre type d’événement, en tenant compte bien entendu du coefficient de réussite des entreprises de tel ou tel type.
Si l’on transpose ces schémas au niveau personnel, car nous ne saurions dissocier radicalement astrologie mondiale et astrologie individuelle ou relationnelle, la phase de quadrature permet d’investir des terrains neufs selon telle ou telle logique d’expansion, qui peut revêtir les formes les plus diverses.
Dans tous les cas de figure, on aura rapport avec l’étranger, avec la nouveauté, avec un domaine à explorer, que l’on en fasse la démarche ou que la situation s’impose à nous. Une fois cette phase révolue, on devra prendre la peine, en phase de conjonction, de bien baliser, de prendre le temps de consolider l’aire ainsi constituée et renoncer, pour un temps, à s’engager dans de nouvelles aventures.
Jacques Halbronn
Paris, le 9 octobre 2002
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