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ASTROLOGICA

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Le cycle de Saturne, quinze ans après

par Jacques Halbronn

    Il y a une quinzaine d’années, nous étions alors en 1988, le monde assistait au démembrement, pan par pan, du bloc communiste, ce qui allait déboucher symboliquement, l’année suivante, par la “chute” du Mur de Berlin. Le nom de l’astrologue français André Barbault (né en 1921) est généralement associé à cet événement1.

   Quinze ans après, il semble possible de relire ce qui s’est passé à l’époque. Comme chacun sait, astronomiquement parlant, un demi-cycle de Saturne est d’un peu moins de 15 ans, le temps pour passer d’un pole de l’axe Aldébaran / Antarés à l’autre, l’intervalle entre deux conjonctions axiales.

   Pour André Barbault, l’année 1989 était liée et ce dès les années Cinquante, au cycle Saturne-Neptune. La conjonction de ces deux astres se tient chaque fois en un lieu différent du zodiaque. En 89, ce fut dans le signe du capricorne, 36 ans plus tôt dans celui de la Balance et ainsi de suite. Pour l’astrologie axiale, il importe que la référence zodiacale soit fixe, c’est-à-dire que nous importe le passage d’une planète sur une étoile fixe, toujours la même - ce qui n’est nullement le cas chez Barbault, pour qui seul importe l’aspect entre les deux astres considérés, Neptune jouant ici en quelque sorte, de par sa lenteur, le rôle du facteur fixe.

   Nous avons depuis longtemps exprimé nos doutes sur le fait que les événements d’il y a quinze ans relevaient de la combinatoire Neptune-Saturne et nous avions signalé qu’à cette époque Saturne se situait dans une phase qui avait commencé lors de sa conjonction axiale avec Antarés, étoile de la constellation du scorpion, au début du sagittaire(en signe tropique). En 1989, cette phase durait déjà depuis trois ans.

   Quinze ans plus tard, c’est-à-dire actuellement, force est de constater qu’une nouvelle conjonction axiale de Saturne produit des effets assez similaires, certes sur d’autres structures : ce qui n’existe plus ne peut plus être touché ! Exit le cycle Saturne-Neptune qui a profité d’une coïncidence pour connaître un semblant d’existence.

   C’est en effet, un autre système d’alliances qui est cette fois mis à l’épreuve et cette fois non pas à l’Est de l’Europe mais à l’Ouest. Précisons en effet que pour nous un cycle n’est pas “abonné” à une région, à un régime mais qu’il doit au contraire concerner, tour à tour, toute la planète.

   De même que l’emprise soviétique sur ses satellites de l’Est, résultat de la Seconde Guerre Mondiale, allait être mise à mal, avec la conjonction axiale précédente, de même la nouvelle phase allait mettre en évidence une certaine volonté d’émancipation européenne par rapport à la domination américaine, datant également des années Quarante.

   On notera que trente ans avant les événements d’Europe de l’Est, donc sous la même configuration axiale, le général De Gaulle, revenu, quinze ans après (!), au pouvoir en 1958, avait manifesté une certaine autonomie au nom de la France et nous sommes actuellement quarante-cinq plus tard, avec toujours une conjonction de Saturne à l’axe, assistant à une attitude française assez gaullienne face au diktat des Etats Unis, notamment de la part de Jacques Chirac, leader d’obédience gaulliste.

   Nous pressentions depuis longtemps que la conjonction de Saturne avec Aldébaran provoquerait une crise dans l’Union Européenne. Cela n’affecta pas la mise en application de l’euro mais en revanche sur le plan politique, on assiste à une évidente discordance pour ne pas dire cacophonie.2 On pouvait en effet considérer l’Union Européenne comme un maillon faible en cas de tension due à la conjonction axiale, laquelle ne favorise guère ces “machins”, comme disait De Gaulle que sont les structures supranationales comme l’ONU, l’OTAN, l’UE et en son temps le Pacte de Varsovie. Ce ne sont pas les planètes qui nous désignèrent le point d’impact mais tout simplement l’analyse géopolitique.

   Au vrai, certains développements auraient pu être évités, ce qui montre bien que les Américains ne disposent pas d’une logistique astrologique à la hauteur. En pensant pouvoir rassembler, d’office, leurs “alliés” autour de la question irakienne, il semble bien qu’ils aient sous-estimé certains facteurs et mis en danger leur “empire”. Cette crise là n’est-elle pas aussi grave que celle qui survint il y a une quinzaine d’années et conduisit à redessiner la carte du monde, comme on le voit aujourd’hui, lorsque les pays d’Europe de l’Est alors émancipés de la tutelle russe veulent entrer dans l’Union Européenne et font allégeance aux Etats Unis, au grand dam de la France ?

   En fait, la crise irakienne semble dans l’immédiat moins significative que celle déclenchée à son sujet chez ceux qui étaient supposés contribuer à l’enrayer tout comme la crise israélienne a souvent été un révélateur en ce qui concerne l’unité du monde arabe, notamment lors de la visite de Sadate à Jérusalem, en 1977, faisant suite à la Guerre de Kippour de 1973, qui déboucha sur une très grave crise pétrolière, voici trente ans, mettant fin à une certaine forme de colonialisme de la part de l’Occident. On voit donc que ces trois dernières dates : 1974 - 1989 - 2003, à une quinzaine d’années de distance l’une de l’autre, toutes marquées par la conjonction axiale, ébranlent les empires et favorisent une certaine rébellion dont les limites sont bien entendu liées au passage à la phase suivante, de quadrature. Il y a donc une sorte de compte à rebours et les résistances actuelles sont vouées à terme à céder, mais on en a encore pour quelques années, jusqu’à ce que Saturne entre dans le signe de la Vierge, ce qui correspond en gros au carré de Saturne à l’axe Aldébaran-Antarés.

   Pour mieux mettre en perspective le type de phase actuelle - celui de la conjonction - il convient de préciser brièvement ce qu'amène toute phase de quadrature - l’alternance régulière et récurrente de ces phases étant hélicoïdale.

   Si une crise au sein d’une alliance est à prévoir en phase conjonctionnelle, en revanche, en phase de quadrature, on doit s’attendre à des alliances inespérées. Dans les deux cas, on pourrait dire que de tels événements, dans un sens ou dans l’autre, semblaient imprévisibles, hors évidemment d’une approche astro-historique.

   La quadrature, contrairement d’ailleurs à sa signification en astrologie traditionnelle, favorise les rapprochements entre ennemis d’hier alors que la conjonction tend à générer des tensions entre des entités que l’on croyait liées une fois pour toutes ou au sein d’un système qui semblait faire l’objet d’un consensus.3

   Si on prend la situation en Israël, on peut quand même s’étonner qu’alors que l’on était en pleine négociation entre israéliens et palestiniens, qu’Arafat avait été admis à revenir dans la région et à y assumer des responsabilités, l’on bascule, soudain, dans une sorte de guerre (Intifada El Aqsa) - selon l’expression des medias. On peut difficilement expliquer une telle évolution en dehors du schéma de l’astrologie axiale qui fait alterner phases de rapprochement contre nature (carré) avec phases de radicalisation (conjonction).

   Quelque part, l’Union Européenne constitue un tel rapprochement “contre nature” et la quadrature serait porteuse de cette idée d’un processus allant à l’encontre d’un certain nombre de pesanteurs historiques. “Chassez le naturel, il revient au galop”, telle pourrait être la devise des phases de conjonction. Signalons en passant que le rapprochement entre socialistes et communistes s’est opéré en 1978 - 1981, en phase de quadrature et que c’est en phase de conjonction que la majorité plurielle de Jospin a éclaté, provoquant la défaite de ce dernier aux Présidentielles de 2002.

   On conçoit que notre philosophie de l’astrologie mondiale ne consiste évidemment pas à donner une date pour tous les 36 ans, comme le propose, dans son modèle, André Barbault. Il ne s’agit pas d’événements qui surviennent isolément et ponctuellement, on ne sait trop pourquoi - en dehors bien sûr de l’explication purement astronomique - mais bien de processus dont il importe de définir la nature et dont on doit pouvoir suivre la progression au niveau du terrain politique sur plusieurs années jusqu’à ce que se produise un retournement de tendance.

   Une durée de phases de sept ans environ nous apparaît d’ailleurs assez idéale et correspondre aux besoins de structuration temporelle de la Cité. Il ne nous semble guère que l’on puisse trouver d’utilité à des phases dont la durée dépasserait ce chiffre et la preuve en est que la plupart des mandats politiques tournent autour de quatre à sept ans. C’est en ce sens que pour nous l’astro-histoire s’inscrit dans une anthropologie fonctionnelle, c’est-à-dire dans une proximité par rapport aux besoins organisationnels des sociétés.

   On terminera sur la considération suivante : parfois, paradoxalement, un pronostic réussi peut être plus nocif qu’un échec. En effet, un pronostic peut se confirmer par hasard et donc conduire à valider tel modèle prévisionnel auquel on s’accrochera désormais, à tort. En revanche, un échec prévisionnel ne donne pas ce genre de fausse, de pseudo-validation. Il peut toutefois aboutir à délaisser une approche fondamentalement juste, mais qui aura été formulée de façon maladroite ou malheureuse.

   Le but de la présente étude était précisément de souligner le caractère problématique du succès prévisionnel de Barbault en 1989. Qu’il faille attendre 36 ans - jusqu’en 2025 ! - pour vérifier le bien-fondé du cycle Saturne-Neptune nous semble parfaitement surréaliste et constituer une rente à bon compte. Nous pensons qu’en montrant à quoi correspondait réellement le phénomène de 1989, au sein d’une série d’échéances à 15 ans voire à 7 ans d’intervalle, nous avons permis de mettre fin plus tôt à un tel suspense.

   Ajoutons que ce n’est qu’avec le recul que l’on peut juger de l’importance et de la spécificité d’un événement. Parfois, on est marqué par une crise et on s’aperçoit ensuite que ce n’était pas grand chose par rapport à des événements ultérieurs. Ce fut notamment le cas de la révolution en Russie de 1905 qui marqua considérablement les esprits mais qui fut ensuite éclipsée par celle d’Octobre 1917, douze ans plus tard.4

   Il nous apparaît ainsi que les événements de 1989 n’eurent rien de si extraordinaire dès lors qu’on les resitue dans un mouvement sociopolitique périodique. Il n’est pas nécessaire d’attendre 36 ans pour les voir revenir, certes sous des formes chaque fois renouvelées, ce qui est d’ailleurs aussi le cas des événements s’inscrivant prétendument au sein du cycle Saturne-Neptune et sans qu’ils s’attachent à un pays donné. Faut-il ajouter que l’idée - selon laquelle telle planète ou combinaison de planètes gérerait telle région du globe nous paraît parfaitement désuète. Il semble bien au contraire que des phénomènes du même ordre surviennent dans les régions les plus diverses et d’ailleurs parfois simultanément. En conclusion, le modèle saturno-neptunien nous paraît pécher à deux niveaux : il traite de problèmes qui ne sont nullement réservés au monde soviétique et qui surviennent selon une cyclicité qui n’a rien à voir avec la planète transsaturnienne invisible Neptune, découverte en 1865, et parfaitement inconnue des astronomes et astrologues de l’Antiquité. Alors que chacun pouvait observer à l’oeil nu les étoiles “royales” Aldébaran et Antarés.

Jacques Halbronn
Paris, le 1er mars 2003

Notes

1 Cf. notre étude parue sur le site Faculte-anthropologie.fr, bien avant les événements actuels. Retour

2 Cf. notre article sur l’Irak. Retour

3 Cf. notre étude sur l’astro-polémogie. Retour

4 Cf. sur de telles mésaventures prophétiques, notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002. Retour



 

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