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Anciennes et nouvelles alliances
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Est-ce que la notion d’intervention préventive est une catégorie pertinente du point de vue de l’astro-histoire ? La question se pose d’autant plus que le passé peut peser sur le futur et qu’une intervention préventive peut en cacher une autre. Ainsi, peut-on comprendre ce qui se passe actuellement sans référence au passé et notamment aux prémisses de la Seconde Guerre Mondiale ? En effet, s’il y avait eu guerre préventive, dans les premières années de pouvoir de Hitler, aurait-on pu enrayer la montée en puissance de l’Allemagne, par la suite ? La France est d’autant plus mal placée actuellement par rapport aux enjeux irakiens qu’elle aurait pu intervenir à l’époque, en Allemagne, au lendemain des Accords de Munich, lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie. On peut se demander aussi si la non intervention américaine en 1944 pour enrayer l’extermination des Juifs dans les camps de concentration ne pèse pas aussi sur la conscience américaine.
La notion de guerre préventive est particulièrement intéressante pour les études d’astro-histoire en ce que précisément cela fait référence à un processus d’anticipation, que cela implique une certaine spéculation sur le futur. Cela fait quelque peu penser au film Minority Report de Steven Spielberg (2002), où il s’agit de prévenir des crimes qui n’ont pas encore eu lieu mais prévus par une équipe de voyants. En ce sens, la question de l’Irak pourrait appartenir à un nouveau cas de figure, de type préventif, qui pose certaines questions philosophiques.
En ce qui nous concerne, du point de vue de l’astrologie axiale, la situation n’est pas la même en 2003 et en 1938. Il faudra attendre encore quelques années pour que l’on se retrouve dans le même contexte planétaro-stellaire, c’est-à-dire une phase de quadrature Saturne à l’axe Aldébaran / Antarès, comme ce fut le cas en 1938.
Dès lors, ne peut-on penser que le projet d’intervention américaine n’est pas prématuré ? Peut-on ainsi télescoper la succession normale des phases au nom d’une action préventive et qu’est ce qui pourrait en découler ?
Or, ce qui est sûr, c’est que par delà la perspective d’intervention en Irak, il s’est produit des tensions bien réelles au niveau de l’ONU, de l’OTAN, et de l’Union Européenne. Tensions qui relèvent, selon nous, de la phase conjonctionnelle dans laquelle nous sommes, encore pour un certain temps. Problèmes bien réels et bien immédiats que ceux-là et qui correspondent, en effet, à un ébranlement de certaines structures supranationales comme il y a quinze ans, en Europe Orientale.1
Que dire sur la Guerre du Golfe de 1991 et dont on voudrait nous préparer, prochainement, une nouvelle édition ? Il est un fait que celle-ci, à douze ans d’intervalle, eut lieu selon une configuration comparable à la configuration conjonctionnelle actuelle. Entre les deux époques, Saturne eut le temps de passer de la conjonction avec l’étoile Antarès à la conjonction avec l’étoile Aldébaran. Les mêmes causes cosmiques produisent-elles les mêmes effets ?
Pourtant, la situation sur le terrain semble fort différente : en 1990 / 1991, la crise des alliances affectait l’ancien bloc communiste et non pas le bloc atlantique, occidental et en 1991, l’Irak avait envahi, en août 1990, le Koweit qui en faisait historiquement partie. Autrement dit, ce faisant, l’Irak remettait en question un certain ordre voulu notamment par l’Angleterre, trente ans plus tôt, on pouvait donc considérer cette invasion irakienne à la lumière d’une remise en question d’un certain ordre colonial ou post-colonial. Telle n’est pas la situation de nos jours car les effets célestes ne frappent pas chaque fois les mêmes, il y a une sorte de roulement, si l’on peut dire.
En fait, on peut se demander si ce n’est pas précisément un certain ordre du monde qui est remis en question à la fois par les Etats Unis à l’encontre de l’ONU et par la France à l’encontre des Etats Unis. C’est cela, au fond, la vraie guerre. Quant à l’intervention en Irak, elle correspond selon nous à une action qui vise à empêcher un processus qui ne saurait se manifester avant pas mal de temps, donc sans véritable caractère d’urgence, alors qu’il y a plutôt urgence à limiter la casse au niveau des institutions internationales.
A chaque jour sa peine : les Etats Unis, par leur anticipation face à une menace qui n’est pas encore actuelle, risquent de compromettre d’autres enjeux correspondant aux risques immédiats encourus, à un autre niveau ; ils agissent donc à contretemps, ce qui montre bien qu’ils ne disposent pas des données adéquates au niveau de l’astro-Histoire.
Etant donné que Saturne ne parviendra à la quadrature (90°) avec l’axe que dans le courant de l’an 2007, c’est-à-dire dans quatre ans, on jugera de l’exagération de la menace présentée par l’Irak, sinon en sa capacité réelle à diviser précisément les Alliés !
En revanche, d’ici trois-quatre ans, en prenant une certaine marge, il en sera tout autrement et le monde arabe sera probablement à nouveau en mesure de s’unir, d’une façon ou d’une autre. A partir d’un processus engagé en 1993, lors de la précédente phase de quadrature, Israël fut conduit à permettre la constitution d’une autorité palestinienne, présidée par Yasser Arafat. En avril 1978, quinze ans plus tôt, dans le même contexte de quadrature, Israël restituait à l’Egypte le désert du Sinai.2 Il semble qu’il faille attendre désormais encore quinze ans, en comptant à partir de 1993 ou près de 30 ans à partir de 1978 - soit autour de 2007 - 2008 - pour qu’un nouveau pas soit franchi en ce qui concerne l’aménagement des relations israélo-arabes, encore que cet aménagement puisse prendre diverses formes, assez inattendues, comme on a pu le voir lors de la Guerre des Six Jours, en 1967, ce qui conduisit à faire passer la Cisjordanie sous le contrôle d’Israël.
On dira que la quadrature met en présence des adversaires qui tendaient à s’ignorer et les contraint à coexister, alors que la conjonction axiale tend à séparer des alliés et les amène à mener des politiques distinctes, comme c’est le cas présentement au sein du monde occidental et chrétien (y compris la Russie), avec notamment l’affaire du veto. La situation actuelle en Israël illustre bien un certain dialogue de sourds entre des partenaires engagés, pouvait-on le penser, dans un processus de concertation.
Certes, l’astro-histoire telle que nous la concevons et nous efforçons de la formaliser est-elle encore balbutiante et à un stade expérimental, c’est bel et bien une science nouvelle et qui ne cessera, peut-on l’espérer, de se consolider tout au long du XXIe siècle. Il n’est pas facile de déchiffrer les événements, de les distinguer ou de les rapprocher de façon à les faire correspondre à telle ou telle phase, dans un sens ou dans un autre.
Il importe de ne pas dramatiser de telles alternances, elles correspondent à un besoin vital des sociétés, s’exprimant de façon dialectique; la guerre n’est nullement une nécessité et croire que l’astrologie annonce les guerres est une aberration : la guerre est un dysfonctionnement susceptible de se produire - mais jamais de façon inévitable - sur un terrain propice et fragile, comme c’est le cas en ce qui concerne un virus.
On peut se demander quelle est la première phase, celle de quadrature ou celle de conjonction ? Or, ne faut-il pas déconstruire pour pouvoir reconstruire et construire pour pouvoir détruire? La période actuelle, de conjonction, exige une vigilance au niveau des alliances: garde moi de mes amis, de mes ennemis je me garde. Contrairement à ce que d’aucuns ont exprimé au lendemain du 11 septembre 2001, le problème actuel ne concerne pas tant les adversaires que les alliés, ceux appartenant à un même ensemble, et l’on peut observer que pour l’instant c’est bien là que les menaces sont les plus flagrantes, le rapport aux adversaires n’étant en fait qu’un prétexte pour régler des comptes au sein d’un même camp.
La période suivante, de quadrature, en revanche, favorise les changements d’alliance, ce qui est d’ailleurs la conséquence des changements intervenus lors de la phase précédente, susceptibles de conduire à un reclassement à terme. De nouvelles alliances se mettent alors en place qui, à leur tour, seront mises en mal, lors de la phase de conjonction et ainsi de suite, indéfiniment.
Le mot Alliance fait écho au niveau judéochrétien : ne parle-t-on pas d’un Ancien et d’un Nouveau Testament, testament étant pris ici précisément pour alliance (en hébreu, Brith). On voit donc combien est ancienne l’idée d’une succession, d’un changement des alliances au point de se demander si telle n’est pas la question principale de la vie des sociétés : il est un temps pour dissoudre une alliance et un temps pour en fonder une nouvelle. Tant que l’alliance précédente n’a pas été sérieusement remise en question, la nouvelle alliance n’est pas encore en mesure de se manifester pleinement. En ce sens, on dira que sans l’ébranlement du bloc soviétique et de l’URSS, certains rapprochements ne pouvaient se concevoir, le démembrement n’étant pas une fin en soi mais la voie ouverte vers de nouvelles relations.
On dira donc que la phase actuelle va permettre une certaine émancipation à l’égard de certaines alliances pour en favoriser d’autres, comme cela ressortira à la phase suivante, ce qui signifie que nous avons à faire à des processus d’une durée de quinze ans environ, soit deux phases, l’une préparant la suivante. Ce qui se joue et se défait actuellement en phase de conjonction se concrétisera et se mettra en place lors de la phase de quadrature.
Pour en revenir à la crise liée à l’Irak, à la lumière de ce qui vient d’être exposé, plus importante dans l’immédiat est la difficulté de trouver une solution au problème israélo-palestinien et au niveau des relations entre puissances occidentales, alors même que l’on pouvait croire qu’il y avait des acquis définitifs - mais pour l’astro-histoire, rien n’est définitif. Lors de la Guerre du Golfe, le monde arabe fut divisé, on s’en souvient, certains pays ou entités se plaçant du côté irakien (Jordanie, OLP), d’autres du côté occidental : on était en phase de conjonction comme à présent. Cette fois, ce n’est pas tant la division du monde arabe qui frappe que celle du monde occidental mais le phénomène est du même ordre.
Le spécialiste en astro-histoire doit procéder, en effet, de façon comparative : les astres ne sont pas liés à une région particulière du globe et plusieurs régions sont souvent concernées simultanément, synchroniquement.3 Peut-on déterminer à l’avance quelle région sera affectée par une phase donnée ? Seule une étude géopolitique le permet, cela ne se résout pas par le seul examen du Ciel ! En règle générale, les choses ne recommencent pas à l’identique, avec les mêmes protagonistes. Tantôt ce sont les uns, tantôt ce sont les autres qui sont atteints et si les uns l’ont été, les autres pourraient bien l’être à leur tour. Personne n’est épargné, tel qui rit vendredi dimanche pleurera.
Est-il possible que les hommes engagent des actions en contradiction avec les phases astro-historiques ? Peut-on empêcher quelqu’un d’agir à contretemps ? Peut-être pas, mais le résultat obtenu peut être bien différent de celui escompté et parfois l’action en question favoriser des développements d’un tout autre ordre. C’est apparemment la leçon que l’on tirera de la crise irakienne.
Reste une question de fond: est ce que cette succession d’alliances qui se font et se défont, sans cesse, ne serait pas un facteur d’instabilité ? On imagine mal, au niveau de l’anthropologie fonctionnelle, que les hommes d’antan aient programmé un processus qui soit fortement perturbateur.
Il convient donc de considérer le cycle des alliances, véritable kaléidoscope, comme susceptible de se dérouler en douceur. Un homme averti en vaut deux. Il faut apprendre à gérer le changement sans tout compromettre. La durée de sept ans de chaque phase (Cf. le Songe de Pharaon) est raisonnable, ni trop brève, ni trop longue, et bien des situations sont en quelque sorte sauvées par le gong.
Notons que sans ce mouvement perpétuel, nos sociétés seraient vite condamnées à une certaine sclérose. On sait quelle fut et reste l’importance du jeu des alliances en Europe et dans le monde et les revirements qui eurent lieu, ce qui confère à la diplomatie un rôle majeur, dont un nom important fut celui du ministre français des Affaires Etrangères, Théophile Delcassé (1852 - 1923). L’astro-histoire serait peut-être en définitive plus une astro-diplomatie qu’une astro-polémologie4, mais l’on sait à quel point, comme le disait Klausewitz, la guerre et la diplomatie sont le prolongement l’une de l’autre.
Jacques Halbronn
Paris, le 17 mars 2003
Notes
1 Cf. nos précédentes études en astro-histoire, notamment, sur le Site Ramkat.free.fr. Retour
2 Cf. B. Avishai, The Tragedy of Zionism, New York, Helios, 2002, p. 286. Retour
3 Cf. Heurs et malheurs de l’astrologie mondiale française du XXe siècle, sur le Site Cura.free.fr. Retour
4 Cf. notre article sur le site Ramkat.free.fr. Retour
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