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ASTROLOGICA

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Les quatre étapes du cycle axial

par Jacques Halbronn

    Nous voudrions dans cette étude affiner notre analyse de la succession et du déroulement des phases en astrologie axiale, de façon à montrer la logique du processus tel qu’il fut élaboré à l’origine, dans certaines sociétés, à une époque fort reculée et tel qu’il s’est transmis jusqu’à nos jours dans ce que l’on pourrait appeler, pour simplifier, l’Inconscient Collectif et qui s’ancre vraisemblablement sur des paramètres génétiques.1

   Le cycle de l’astrologie axiale est en pratique de quinze ans, c’est-à-dire qu’au bout de ce laps de temps, lorsque Saturne est passé d’une position à une autre position symétrique par rapport à l’axe Aldébaran / Antarés, on démarre une nouvelle périodicité, calquée sur la précédente, en précisant qu’il est arbitraire de choisir un point de départ, vu que chaque phase est solidaire de la précédente.

   Rappelons que l’objet principal de l’astrologie axiale est d’étudier l’évolution du relationnel, lequel est scandé par des tentatives / tentations de rapprochement ou au contraire d’éloignement. C’est l’articulation entre ces différentes phases qui nous occupera ici, étant entendu qu’il existe des périodes transitoires, des sas.

   Quels sont en effet les chaênons intermédiaires entre deux pôles aussi nettement opposés que l’ouverture maximale sur le monde et le repli maximal ? Il convient d’admettre ou/et d’observer des étapes, des passages, dont les caractéristiques sont plus ambiguës.

   C’est ainsi que le temps de la séparation n’est pas immédiatement suivi d’un temps de jonction et vice versa ne serait-ce que par chaque temps est d’une certaine durée et que tout dépend si, dans un cas donné, le processus s’est enclenché en début ou en fin de phase. D’où un certain vide, un moment de flottement, dès lors qu’ on a quitté une logique sans être encore entré dans une autre et c’est peut-être là alors que l’astrologie (axiale) pourrait se révéler singulièrement précieuse, car c’est dans ce cas qu’il ne faut ni se précipiter ni désespérer.

   Car, à mi parcours (soit quand Saturne approche de 45° de l’axe), l’attraction de la phase suivante se fait déjà sentir; en effet, on parvient à un état paroxystique - en analogie avec le solstice(étymologiquement, en latin, sol stat : le soleil s’arrête d’avancer) qui constitue le seuil que le soleil ne peut dépasser. Entendons par là que l’on commence à saturer par rapport aux effets de la phase en cours et le besoin d’un rééquilibrage se fait sentir. On est littéralement comblé, dans ses attentes.

   Ce rééquilibrage ne pourra s’opérer que progressivement et non sans quelque tâtonnement et ne débouchera qu’aux approches de la phase suivante, ce qui peut prendre plusieurs années (deux-trois ans, en gros une demi-phase, une phase couvrant environ 7 ans).

   Envisageons les deux cas de figure en débutant 45° avant le début d’une phase. Commençons donc par une phase pré-conjonctionnelle de 45° avant la conjonction. Depuis déjà un certain temps, l’on est à la recherche d’une forme d’indépendance par rapport à des engagements, à des contraintes mais voilà que les choses prennent, enfin, avec la formation de la conjonction proprement dite, vraiment tournure: la séparation est consolidée, officialisée, on se retrouve libre, que l’on soit chef d’Etat, d’entreprise ou autre. Mais au bout de trois / quatre ans, l’on découvrira les limites de la nouvelle phase, d’où une certaine lassitude, un raz le bol, qui conduit à prendre ses distances, à s’isoler en préférant rouler pour soi-même, parfois sans filet et sans pouvoir compter sur une certaine coopération. C’est la solitude du coureur de fond.

   D’où, à terme, une certaine nostalgie de la phase précédente où l’on se sentait plus entouré, plus protégé, ce qui exigera d’attendre en gros une demi-phase (demi-carré de 45°) jusqu’à ce que Saturne parvienne à la quadrature avec l’axe stellaire, à moins, bien entendu, de vouloir forcer les choses et de risquer de s’épuiser assez vainement, alors que les temps ne sont pas mûrs.

   Les étapes de l’astrologie axiale s’articulent sur la dialectique de la sphère privée et de la sphère publique. La sphère privée est déterminée par la conjonction axiale tandis que la sphère publique l’est par la quadrature axiale. Un tel clivage est d’ailleurs au coeur de la symbolique des “maisons astrologiques” : en effet, l’on peut diviser topographiquement les douze maisons en un ensemble d’activités liées à la sphère privée (maisons III-IV-V-VI, notamment) et un ensemble d’activités liées à la sphère publique (maisons VIII-IX-X-XI). Le cas de la maison VII est intéressant en ce que la tradition astrologique y fait cohabiter sphère privée (mariage) et sphère publique (divers types de relations), ce qui constitue, selon nous, une confusion regrettable car les deux sphères devraient plutôt correspondre à des positionnements astronomiques bien distincts, de préférence en quadrature puisque pour nous conjonction et opposition se recouvrent.

   Il serait utile de faire des statistiques au niveau des mariages et des concubinages pour observer si ceux-ci sont sensiblement plus nombreux, se multiplient, à l’approche de la phase de conjonction axiale de Saturne avec l’axe stellaire et au cours des premières années de la phase proprement dite, disons jusqu’à mi parcours et bien sûr vice versa.

   La sphère dite privée est celle qui conduit à un certain repli, ce qui se manifeste tant sur le plan du cocon familial que du “cocon” national ou régional, un certain rejet - pouvant aller jusqu’à la xénophobie, des constructions trop vastes, supranationales, par trop hétérogènes. A un certain moment, on se sent trop à l’étroit dans un tel cadre et on ouvre peu à peu vers des perspectives plus larges. Sphère à tonalité féminine, avec des repères bien établis.

   La sphère dite publique, plus à tonalité masculine, est celle qui implique de grands espaces, de larges horizons. A un certain moment, on va se sentir par trop absorbé par le collectif et la perspective d’un espace privé va petit à petit prendre forme, ce qui conduira nécessairement vers la sphère publique : c’est l’ouroboros qui se mord la queue.

   Nous avons donc bien, en astrologie axiale, quatre phases de 45° chacune, correspondant en gros à 3 ans &189; (42 mois). Si on numérote, à partir de la conjonction axiale un demi-cercle de 0° à 180°, on obtient (on a signalé les dates les plus récentes) :

         - Phase I (0° à 45°, Saturne conjoint à l’axe) : début sagittaire, octobre 1986
Période féminine, cancérienne, lunaire, favorable à la vie de couple, à la vie privée, favorise l’intimité et fait écran avec le monde extérieur. En tout état de cause, le sens des frontières s’aiguise et c’est un peu l’idée du pré carré, cela peut ainsi compromettre l’avenir de certaines structures internationales. Cela peut conduire à des actions préventives contre ceux qui sont perçus comme menaçant la sécurité de la population considérée.

         - Phase II (45° à 90°) : 21° capricorne, septembre 1990 ; 21° cancer, août 2004
Une certaine saturation se fait jour, dans cette phase mixte, on a un peu le sentiment d’étouffer, on fait quelques infidélités, on va voir un peu ce qui se passe ailleurs. On s’ouvre davantage aux étrangers.

         - Phase III (90° à 135°, Saturne au carré de l’axe) : Début poissons, début 1994
Période masculine, solaire - le soleil brille pour tout le monde - rayonnante, paradoxale qui permet des alliances étonnantes, imprévues, transgresse les clivages traditionnels, des rencontres entre ceux qui n’étaient pas fait pour cohabiter, qui défie les distances. Cela peut conduire à la dissolution au sein d’un vaste ensemble d’entités ayant leur spécificité.

         -Phase IV (135° à 180°) :21° balance, fin 1981, 21° bélier, juillet 1997
A son tour, cette phase, mixte, se met à présenter des aspects de plus en plus ressentis comme pénibles et l’idée de se protéger, de se ménager, de retrouver ses marques fait son chemin.

   Un tel schéma fait songer aux quatre saisons et relève probablement d’un mimétisme social délibéré par rapport à ce cycle annuel. Les phases intermédiaires correspondraient aux équinoxes et les phases extrêmes aux solstices. La phase I correspondrait au solstice d’Eté, la phase II à l’équinoxe d’automne, la phase III correspondrait au solstice d’hiver, la phase IV à l’équinoxe de printemps. Les phases intermédiaires se ressemblent davantage entre elles que les phases extrêmes, il convient donc de se polariser plus sur les phases extrêmes pour faire ressortir le fait astrologique de la façon la plus nette.

   La division du cycle en quatre ou en huit, par dédoublement, nous semble au demeurant beaucoup plus probable que la division en douze2 laquelle n’existe qu’en raison des rencontres soleil-lune mais ne correspond pas en soi à un besoin socio-structurel. En effet, la lecture d’un dispositif à huit secteurs permet des chevauchements, la fin d’un processsus pouvant correspondre au début du processus suivant, une saison qui se termine, c’est aussi une autre saison qui se prépare, autrement dit le douze est déjà dans le huit.

   Il faut vivre pleinement chacune de ces phases, car chacune d’entre elles est enrichissante et on n’en profite vraiment que si l’on a respecté / suivi le processus, sans aller plus vite que la musique.

   Face à de telles secousses, de tels écueils, on conçoit qu’il soit préférable de naviguer en étant bien renseigné, en ce sens l’astrologie nous apparaêt comme une sorte de sonar, pour sonder les fonds, sinon l’on risque fort de s’échouer et donc d’échouer.

   Certes, la philosophie cyclique donne-t-elle le sentiment que tout est toujours à recommencer, que rien n’est instauré de façon définitive. Certaines personnes s’adaptent, sans trop de heurts, instinctivement, empiriquement, aux évolutions demandées ou ressenties, d’autres ont besoin davantage d’être guidées par l’astrologue.

   Les hommes ne sont pas seulement animés par la raison, ils sont souvent amenés à agir en résonance avec un ressenti intérieur, qui les conduit à une catharsis. Il s’agit d’un appel venant de la nuit des temps.

   Ignorer un tel mécanisme à quatre temps peut conduire à bien des malentendus et à des incompréhensions. Et pourtant, nous vivons tous en synchronie, simultanément, les mêmes phases, ce qui devrait nous aider à être en communion avec autrui. C’est que préside à ce processus la Loi du plus fort; plus on est puissant, plus on vivra intensément ces phases et le passage dramatique de l’une à l’autre ; moins on l’est et plus on devra se contenter de vivre par procuration ou de se plier aux caprices d’autrui.

Jacques Halbronn
Paris, le 14 avril 2003

Notes

1 Cf. notamment nos récents textes “L’avenir du monde selon l’astrologie axiale” et “La pensée astrologique : du mimétisme à l’ontologie”, Site Ramkat.free.fr. Retour

2 Cf. le travail de P. Guinard sur le “dominion”, Site Cura.free.fr. Retour



 

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