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ASTROLOGICA

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Bilan de recherche sur la symbolique du Ciel et de la Cité

par Jacques Halbronn

    Comment passer d’une configuration céleste à son interprétation ? Est-ce qu’il y a un rapport entre les formes ainsi constituées et la signification qui leur est conférée ?

   Jusqu’à présent - nous pensons évidemment à l’astrologie axiale, dont on trouvera un exposé au travers de plusieurs articles de l’Encyclopaedia Hermetica (Site Ramkat.free.fr) - nous n’avions pas envisagé un lien formel entre le ciel et la cité - est-ce un hasard si les deux mots en français commencent par la même syllabe ci ?

   Dans l’histoire de nos recherches, au cours des vingt dernières années, il convient de signaler trois tournants, l’un qui nous conduisit à considérer l’astrologie comme une instrumentalisation du Ciel par la Cité et non pas à une instrumentation de la Cité par le Ciel1, le deuxième qui nous fit relier nos travaux en astrologie mondiale avec l’axe Aldébaran / Antarès2 au lieu de nous situer par rapport à un quelconque référentiel saisonnier dont nous n’étions pas encore parvenu à nous défaire3, le troisième, présentement, quand nous sommes enfin parvenu à articuler les significations des phases avec le profil même des configurations concernées.

   Encore récemment, nous avions certes circonscrit les significations des phases de conjonction axiale et de quadrature4 mais sans aucunement expliquer pourquoi telle phase avait été associée à telle configuration.

   Or, dès lors, comme nous le soutenons, depuis 1986 que ce seraient certaines cités qui se seraient choisis certains ciels, ne pouvait-on envisager la mise en oeuvre d’une symbolique assez transparente et non pas un arbitraire ne passant pas par l’image ?

   Il nous vint enfin à l’esprit que la dialectique compatibilité / non compatibilité précédemment exposée, pouvait correspondre littéralement aux configurations sous-jacentes et ce faisant apporter, en quelque sorte, la démonstration a posteriori de la justesse de nos analyses.

   C’est ainsi que la quadrature formée par l’angle droit se produisant entre Saturne et l’axe Aldébaran / Antarès nous apparaissait soudain comme la marque d’une ouverture, d’un angle qui s’ouvre, tandis que la conjonction avec l’axe serait la marque d’une fermeture, d’un angle qui se referme.

   La main permet de représenter ce processus : quand le pouce - Saturne - s’éloigne au maximum de l’index - l’étoile fixe - il forme un angle droit et puis peu à peu il se rapproche et le rejoint, l’angle se refermant. On peut ainsi articuler les deux mains, par exemple considérer que dans la main gauche, c’est le pouce qui se détache de l’index et dans la main droite, qu’il s’en rapproche, ce qui conférerait une signification différente à chaque main, la dextre et la sinistre, avec ce mot a de connotation négative. La main gauche pourrait représenter la quadrature et la main droite, la conjonction ou l’inverse. En ce sens, lever la main gauche ou droite, ou lever la main ouverte ou fermée pourrait se référer à un code cosmique très ancien correspondant aux angularités de Saturne et de l’axe stellaire.

   Les membres de la Cité ainsi reliée au Ciel savaient ainsi que lorsque Saturne se joignait à l’axe, cela impliquait une “fermeture” des perspectives, la réticence à s’associer avec ce qui est perçu, à un titre ou à un autre, comme étranger tandis que la séparation progressive de Saturne avec l’axe aboutissait à la quadrature, c’est-à-dire à l’ouverture vers l’autre, en tant qu’étranger.

   Quelque part, notre hypno-savoir5 nous permettrait de réagir aux configurations célestes ainsi décrites et de les visualiser au niveau subconscient selon une symbolique des plus simples, permettant un passage évident du signifiant du ciel au signifié de la cité.

   Comment ne pas comprendre que l’astrologie traditionnelle propose un ensemble de combinatoires célestes mille fois trop complexe, à commencer par le thème astral qui prétend prendre en considération, en une sorte de cliché, la totalité du ciel ?

   Au demeurant, il semble bien que l’astrologie ait eu à souffrir conjointement d’un débordement du savoir astronomique, jamais clôturé, bouclé, par rapport à son hypno-savoir, bien plus restreint mais aussi de l’apport de la mythologie, investissant les astres et qui finit par recouvrir, dans une approche religieuse, des pratiques plus anciennes qui sont celles qui intéressent l’hypno-savoir astrologique.

   En effet, ce qui caractérise un hypno-savoir, c’est qu’à partir du moment où l’on bascule du conscient vers le subconscient, il ne peut plus progresser, s’enrichir de nouvelles données, il se fige et il est donc essentiel de déterminer quel fut le niveau de connaissance disponible et nécessaire au moment de l’hypnologisation.

   Autrement dit, une fois cette hypnologisation engagée, la part de ce qui par la suite pourrait se découvrir et qui, a priori, aurait pu être hypnologisé, si les circonstances l’avaient permis, tend à se réduire de plus en plus et à disparaître totalement une fois le processus d’hypnologisation complètement achevé.

   Dès lors, les discussions sur le fait, pour un hypnosavoir, de ne pas avoir pris en compte telle ou telle donnée s'avèrent parfaitement vaines. On ne suivra donc pas les astrologues qui notamment recourent aux planètes au delà de Saturne et qui ne faisaient pas partie de la représentation ancienne du ciel et on ne sera pas surpris de ne pas voir ces astres figurer dans les travaux statistiques de Michel Gauquelin (1929 - 1991), lesquels, à nos yeux, trouvent leur confirmation dans le fait même qu’ils n’ont rien trouvé de tangible pour Uranus, Neptune ou Pluton. On peut parler de syncrétisme diachronique quand on veut mettre ensemble des connaissances appartenant à des époques différentes, quand bien même s’appliqueraient-elles, grosso modo, à un même domaine d’investigation.

   Mais même en ce qui concerne les connaissances disponibles à l’époque de la formation d’un hypno-savoir, rien n’oblige celui-ci à les prendre en compte dans leur totalité. Si j’ai besoin d’une maison, je choisis parmi plusieurs, je ne vais pas habiter toutes celles qui existent et encore moins celles qui n’existent pas encore. Or, il nous semble que les Cités dans leur rapport avec les Cieux avaient des besoins limités et ont eu à faire des choix et à s’y tenir. Nous pensons notamment que les dits besoins ne dépassaient pas la dualité, transposant, au niveau social, la gauche et la droite, le jour et la nuit, soit deux cas de figure - ouverture / fermeture- selon une périodicité relativement longue mais restant à l’échelle humaine, une “semaine” d’années, le nombre 7 ressortant à la fois du cycle lunaire et du cycle saturnien, quand on les subdivise en quatre temps.

   En revanche, que penser de ces périodicité de plusieurs dizaines voire centaines d’années, absolument pas en phase avec la vie et les besoins organisationnels des sociétés traditionnelles ? Et d’ailleurs, encore de nos jours, si l’on étudie les pratiques constitutionnelles des différents Etats, on note que les temps prévus pour un mandat sont de l’ordre de 4 à 9 ans, en moyenne, quitte à renouveler ou à reconduire celui-ci. Dans le domaine privé, les baux commerciaux sont, par exemple, de neuf ans.

   On comprend donc tout l’intérêt du concept épistémologique d’hypno-savoir en ce qu’il neutralise toutes sortes de débat, notamment en ce qui concerne l’astrologie, sur le fait que celle-ci aurait ignoré ou pas tenu compte de ceci ou de cela. L’histoire d’un hypno-savoir n’est pas celle de ces savoirs non hypno, qui restent extérieurs à la psyché humaine et qui sont grande incidence sur elle. Mais avouons que les astrologues sont souvent les premiers à ignorer cette idée d’hypno-savoir et à donner des verges à leurs adversaires pour se faire fouetter. En ce sens, nous pensons que le concept d’hypno-savoir constitue une percée majeure pour le positionnement épistémologique de l’astrologie du XXIe siècle et ce d’autant que le champ des hypno-savoirs est considérable et ne se réduit nullement à la question de la seule astrologie, même si le concept en est, peu ou prou, issu.

   On se demandera si l’idée de “croyance” en Dieu n’est pas un substitut de l’idée de providence, c’est-à-dire d’un ordre hypnologisé des choses qui conditionne la bonne marche du monde alors que les hommes d’aujourd’hui s’imaginent que c’est par leur industrie, par leurs innovations, que les choses se passent à peu près bien. Cela fait penser à ces populations qui réalisaient autrefois des sacrifices sans lesquels - croyaient-elles - le soleil ne se lèverait plus. Il y a dans une telle ignorance des vrais rouages une belle naïveté et un certain aveuglement. Nos vrais dieux seraient ceux qui auraient provoqué, d’ailleurs pas toujours en connaissance de cause, le monde hypnologisé qui est le nôtre et qui est; au vrai, assez artificiel. Quant à vouloir changer celui-ci, on n’en est pas encore là.

   Notre époque nous semble terriblement schizophrénique, vivant à la fois, de facto, selon un ordre hypnologique mais se prétendant, en même temps, libre et libéré par son savoir non hypno et en constante progression. Il est peut être temps que cette dualité se résorbe par la concientisation des hypno-savoirs lesquels constituent, jusqu’à nouvel ordre, le principal horizon des Sciences de l’Homme.

   Au sein de la population actuelle, l’obstacle principal à ce processus de consciencialité, nous semble représenté par la population féminine, en ce que désormais on pense l’Homme au travers du syncrétisme synchronique homme / femme, ce qui revient à rechercher la cohérence d’une oeuvre, par exemple celle attribuée à Nostradamus ou d’une langue, par exemple l’anglais, sans prendre en compte ses diverses composantes. Les femmes sont épistémologiquement un enjeu majeur du XXIe siècle, en ce qu’elles sont au coeur de la question hypnologique et que par mimétisme, elles refusent l’idée d’une dualité radicale et éventuellement, du moins, pour l’heure, irréversible ; ces femmes qui privilégient le signifiant (le discours identitaire) sur le signifié (la fonction sociale), dans la mesure même où le mimétisme s’il peut investir l’un n'accède guère à l’autre. Autant, on peut s’amuser à jongler les mots, à répéter des phrases entendues, à se bercer d’une pseudo consensualité, autant les faits sont-ils beaucoup plus têtus si bien que les masques tôt ou tard tombent, les belles façades se lézardent et les pesanteurs hypnologiques se rappellent à notre bon souvenir. Chassez le naturel, il revient au galop !

Jacques Halbronn
Paris, le 8 juin 2003

Notes

1 Cf. “La pensée astrologique”, in Histoire de l’astrologie, avec S. Hutin, Paris, Artefact, 1986. Retour

2 Cf. notamment nos articles parus dans la revue Ayanamsa, dans les années 1999 - 2001. Retour

3 Sur l’obstacle épistémologique zodiacal, voir H. G. Hers, Science, non science et fausse science, Réflexions sur les chemins de la communication, Paris, L’Harmattan, 1998, p. 121 et F. Hallyn, “Képler, l’astrologie d’un astronome”, La pensée scientifique et les parasciences, Colloque de La Vilette, Paris, Albin Michel, 1993. Retour

4 Cf “Le débat entre astrologues et astronomes” et “La dimension hypno et la déontologie de l’astrologue”,. Encyclopaedia Hermetica, op. cit. Retour

5 Cf. la rubrique Hypnologica, dans l’Encyclopaedia Hermetica, op. cit. Retour



 

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