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ASTROLOGICA

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Réponse à quelques analyses
du Manifeste de Patrice Guinard

par Jacques Halbronn

    Le Manifeste de Patrice Guinard, qui fait suite à sa thèse soutenue à Paris, en 1993, il y a donc dix ans, L'astrologie, fondements, logique et perspectives (Paris I Sorbonne) a connu grâce notamment au succès du Site trilingue (français, anglais, espagnol) du Centre Universitaire de Recherche en Astrologie (C. U. R. A.), fondé en 1999, un certain impact, bien au delà de la France. Dès 1983, nous fûmes en contact avec P. Guinard (né en 1957) et l'invitâmes à prendre la parole dans plusieurs congrès du Mouvement Astrologique (MAU), il fut par la suite un lecteur assidu de la Bibliotheca Astrologica (Paris) où nombre des références de sa thèse et de son Manifeste ont été prises, concernant la littérature astrologique, du Moyen Age à nos jours. La collaboration CURA-Bibliotheca Astrologica se concrétise à présent avec la Documentation Iconographique astro-prophétique (DIAP) sur le Site du CURA.

   Il nous a semblé opportun de nous situer par rapport au Manifeste et de nous interroger sur son caractère de nouveauté ou au contraire sur les attaches qu'il maintient avec la pensée astrologique dominante.

   Nous aborderons le Manifeste en étudiant successivement, mais en sens inverse de leur apparition dans le Manifeste, les deux volets que P. Guinard a intitulés : “Qui a peur de l'astrologie ?” et “Qu'est-ce que l'astrologie ?”

Première Partie
“Qui a peur de l'astrologie ?”


   Patrice Guinard, dans “Qui a peur de l’astrologie ?”, constituant une partie de son Manifeste1, met en cause les approches de l’astrologie propres, selon lui, à certaines catégories professionnelles, y compris celle des astrologues.

I - Ses observations sur les approches de l'historien et du sociologue

   Ce qui gène à la lecture de cet inventaire des propos déplaisants, méprisants, tenus sur l’astrologie, c’est que cela ne touche nullement au fond du problème. Qu’un historien parle de l’astrologie en des termes blessants ne lui prend que quelques lignes, tout au plus et on ne saurait réduire son travail, parfois de centaines de pages, à quelques propos aussi malvenus soient-ils. Un Bouché-Leclercq, par exemple, ne va quand même pas être jugé sur telle pique qu’il a lancée mais bien sur la qualité de son analyse détaillée du savoir astrologique et cela vaut déjà pour des auteurs du XVIIe siècle, comme un Jacques de Billy, dans son Tombeau de l’Astrologie Judiciaire (1657) qui, quelle que soit son animosité, n’en fournit pas moins une description étendue de ce savoir. A ce propos, pourquoi donc faire commencer l’Histoire de l’Astrologie à la fin du XIXe siècle avec la prétendue “Renaissance” - de quel point de vue ? - de l’astrologie, à cette époque - renaissance qui est précisément une question qui reste à débattre ? Il nous semble que ceux que l’on appelle “anti-astrologues” ont pu apporter, néanmoins, des contributions significatives à l’étude de l’Histoire de l’Astrologie, encore faudrait-il s’entendre sur ce qu’est un historien de l'astrologie ou plutôt une contribution à l’Histoire de l’Astrologie et nous serions tout à fait disposé à considérer un Pic de la Mirandole comme ayant participé à un tel processus, en dépit ou en raison de ses intentions critiques affichées. D’ailleurs, P. Guinard ne parvient pas à distinguer radicalement entre ouvrages d’Histoire de l’astrologie, stricto sensu, et livres de critique épistémologique de l’astrologie, les deux genres pouvant aisément converger : le critique touchant à l’Histoire de l’astrologie et l’historien arborant certains jugements concernant le statut scientifique de l’astrologie.

   Un historien de l’astrologie, au demeurant, n’a pas à traiter de toute l’Histoire de l’astrologie, le seul fait d’étudier un certain nombre de textes ou de décrire l’accueil ou le rejet de l’astrologie à une certaine époque n’est certainement pas négligeable. En tout état de cause, l’épistémologie de l’Histoire de l’astrologie, quelle est-elle ? Quelle est la “bonne” approche, le ton “juste” ? On a l’impression que P. Guinard revendique avant tout que l’on s’abstienne de manifester un certain mépris à son encontre ? Mais que nous importe, si le travail entrepris a de la valeur et à quoi bon une attitude respectueuse accompagnant des études fautives ? Le bon historien serait “amical” et le mauvais “hostile” mais parfois celui qui est hostile fait plus attention à certains aspects essentiels du problème que celui qui a un préjugé favorable et qui bascule dans l’apologétique.2 Est-ce qu’un historien hostile aux Juifs ne peut pas faire une contribution de qualité à l’Histoire du judaïsme ? Les exemples abondent qui montrent que ce sont souvent des chercheurs mal disposés à l’égard des Juifs qui ont pris la peine de connaître le sujet, au cours notamment du XIXe siècle.3 De grâce ne mesurons pas la valeur du travail historique à une affaire de bonnes ou de mauvaises intentions ! Il faudrait en effet démontrer de quelle façon cela affecte celui-ci et il ne nous semble pas que P. Guinard ait vérifié une telle allégation : “Comment ces préjugés négatifs pourraient-ils alimenter un raisonnement sain et parvenir à une interprétation qui ne soit pas biaisée ? ” interroge-t-il. Rappelons approximativement la formule de Bouché-Leclercq, dans son Astrologie Grecque (1899) : “on ne perd pas son temps à étudier comment certains ont perdu le leur”. “Animosité des historiens”, selon P. Guinard, peut être et alors, qu’est ce que cela change ? En fait, l’étude de P. Guinard ne vise nullement à examiner la qualité des travaux en Histoire de l’astrologie mais à collationner les remarques acides qui peuvent apparaître, au détour d’une phrase, c’est un peu regarder les choses par le petit bout de la lorgnette !

   Cela dit, P. Guinard relève aussi certaines absences :

   “Il n'est pas expliqué pourquoi l'astrologie a eu le privilège d'être si universellement accueillie au sein des cultures les plus étrangères, ce qui est inconcevable pour une croyance, une superstition ou une simple pratique divinatoire, et qui l'est même pour une religion, une philosophie ou une idéologie.”

   Certes, l’astrologie a-t-elle une longue Histoire et sa présence est-elle attestée un peu partout : c’est précisément ce qui incite à s’intéresser à cette Histoire, et le fait de considérer qu’elle serait une “longue maladie de l’Humanité” est une hypothèse comme une autre qui n’implique pas pour autant qu’on ne la prenne pas au sérieux. Est-ce qu’un médecin “méprise” le cancer ou le sida ? Le mot “mépris” a deux sens : considérer l’objet d’étude comme dérisoire ou comme pernicieux, ne mélangeons pas les deux ! Est-ce que l’historien des guerres est un apôtre de la guerre ? Est-ce que le fait qu’il en décrive complaisamment les horreurs disqualifie, ipso facto, son travail ? Quant au fait d’afficher des croyances astrologiques du genre “L'astrologie, comme son histoire, ont resurgi simultanément à la fin du XIXe siècle sous la conjonction Pluton-Neptune en Gémeaux”, c’est présupposer résolue la question de la capacité de l’astrologie à sous-tendre l’Histoire, ou ne serait-ce que sa propre Histoire.

   P. Guinard conclut sur ce chapitre :

   “C'est le paradoxe propre aux historiens de l'astrologie d'ignorer ses avancées récentes. Comment évaluer les théories et les modèles du passé sans l'éclairage de leur formulation moderne et sans la connaissance de l'état actuel des recherches ? Tant que l'historien continuera à croire que quelques manuels de vulgarisation suffisent à rendre compte de la réalité astrologique contemporaine, au mépris de ses interrogations et de ses investigations, il ne pourra être question d'étude éclairée.”

   Nouveau procès : l’historien de l’astrologie devrait connaître, pour mener à bien son travail, ce qu’est la pointe de la réflexion astrologique contemporaine, telle qu’on peut la trouver dans une certaine littérature relativement confidentielle. Curieusement, P. Guinard nous met ailleurs en garde contre tout anachronisme, laissant entendre que le statut actuel de l’astrologie ne devrait pas influencer le jugement de l’historien.

   P Guinard énumère un certain nombre de procédés qu’il juge fâcheux :

“1. Exposer de préférence aux thèses des astrologues celles de leurs opposants.

2. Confondre plus ou moins sciemment “astrologie savante” et “astrologie vulgaire”.

3. Négliger le contenu effectif des traités et des modèles astrologiques et, au mieux, se contenter de réaliser des catalogues, ou d'éditer les textes sans les traduire ; ou au contraire établir un travail d'exégèse minutieux sur des textes parfois d'un intérêt astrologique mineur, tout en s'interdisant une véritable approche compréhensive.

4. Condamner ou passer sous silence toute nouveauté qui ne cadre pas avec les modèles anciens ; ou au contraire déprécier l'ensemble en raison des divergences constatées entre plusieurs modèles.

5. Etudier l'astrologie par un biais extérieur (religion, astronomie, politique, sémiotique, sociologie, psychanalyse, ethnologie...), ce qui accrédite sa disparition en tant que champ autonome de connaissance.

6. Tenter de l'exposer d'un point de vue “interne” tout en la considérant a priori comme une superstition éteinte et non comme une discipline vivante.”

   Toute la question semble être, pour P. Guinard, l’image que tel auteur donne de l’astrologie aujourd’hui, ce qui encore une fois est une affaire annexe pour l’Histoire sinon pour la Sociologie de l’Astrologie (cf. infra), on retombe dans un inventaire des invectives plus ou moins malveillantes émises par les uns et par les autres.4

   Au vrai, selon P. Guinard, l’approche correcte serait celle qui consisterait à étudier l’histoire de l’astrologie comme un savoir toujours vivant, “en exercice” comme ce serait le cas pour une langue.5 Quel sens y aurait-il en effet, pourrait-on demander, à exprimer du mépris pour une langue toujours pratiquée et par cela même légitimée ? Pour notre part, nous pensons que même l’Histoire d’une langue peut être critique, peut faire ressortir des pathologies.6 Nous dirons même que le travail de l’Historien passe nécessairement par une déconstruction, par la mise en évidence des syncrétismes, des solutions de continuité, et non pas par l’illusion d’une quelconque unicité toujours de façade. Les reproches de P. Guinard trahissent, à leur tour, une certaine incompréhension des enjeux épistémologiques de la science historique.

   Passons aux sociologues face à l’astrologie, également dans le collimateur de P. Guinard. Cette fois, il ne peut reprocher à ceux-ci de méconnaître le phénomène dans ses manifestations contemporaines. Est-ce que le sociologue a le droit de porter des jugements désobligeants à l’encontre de l’astrologie, sans tomber sous le coup d’une accusation de lèse-majesté ?

   Faut-il que le sociologue étudie le contenu de l’astrologie ou simplement ses représentations et les motivations de ses acteurs / agents ? P. Guinard sent qu’il lui faut désormais répliquer aux sociologues susceptibles d’expliquer la persistance de l’astrologie de nos jours autrement que comme la preuve de sa valeur intrinsèque.

   “L'astrologie, constate l’auteur du Manifeste, aurait pour fonction de dissimuler les causes des déséquilibres sociaux et d'endormir l'astrologue et son lecteur dans une béate acceptation du donné. Or, bien que cette observation s'applique effectivement à la pseudo-astrologie médiatique.”

   La position de P. Guinard consiste ici à distinguer la bonne - celle des chercheurs mais aussi des praticiens en cabinet - et la mauvaise astrologie, celle des bouffons médiatiques. Il s’agit là d’une représentation courante dans le milieu associatif astrologique mais c’est oublier que la consultation astrologique est également en prise sur le public et qu’elle offre parfois des caractéristiques qui ne font pas forcément plus honneur au savoir astrologique que celles qui se présentent au niveau des médias.7

   P. Guinard propose le modèle suivant :

   “L'astrologie devient une sous-littérature à mesure que lui sont ôtés les moyens de se développer en tant que savoir autonome et qu'est encouragée la multiplication des faussaires. Charriée dans le ghetto des écoles et des associations éphémères, elle n'a pas accès aux instruments et aux centres de recherche et d'enseignement.”

   C’est parce que l’astrologie est exclue qu’elle périclite mais ce faisant il lui trouve certes des circonstances atténuantes. L’astrologie serait ainsi tombée dans les bas-fonds et la promiscuité mais, n’est-ce pas, Messieurs les Juges, elle mérite qu’on l’aide à se réhabiliter. Il suffirait pour cela de lui offrir des conditions de vie honorables, décentes et elle n’aurait plus, comme disait André Breton, à faire le trottoir, pouvant ainsi redevenir une “grande dame”.

   P. Guinard dénonce un stratagème :

   “La politique anti-astrologique devient claire : dans un premier temps on marginalise l'astrologue en l'écartant des structures d'enseignement et de recherche, dans un deuxième temps on dénonce sa marginalité à laquelle on donne des explications fantaisistes - car il faudrait qu'il sorte de l'astrologie pour rentrer à l'université -, dans un troisième temps on favorise la prolifération de parasites qui font figure d'astrologues pour le public et les médias, ce qui justifie aux yeux de l'intelligentsia le maintien de l'ensemble du processus.”

   CQFD. Mais on peut se demander ici si on ne prend pas l’effet pour la cause.

   Au vrai, on a parfois l’impression en lisant P. Guinard d’un discours corporatiste, exprimant un conflit de classes au sein du milieu astrologique si bien que son principal reproche envers les sociologues est la “confusion entre les véritables astrologues et leurs faussaires” qu’ils entretiennent.

   Autrement dit, et c’est là l’argument des professeurs d’astrologie, si vous appliquez sérieusement les règles de l’astrologie, vous arriverez à un travail de qualité. C’est la déontologie du bon artisan face au charlatan qui se prétend astrologue et qui “n’y connaît rien” ! La pseudo-astrologie ferait ainsi le jeu de l’anti-astrologie mais la question est précisément de savoir où commence la pseudo-astrologie.

II - Réflexions de P. Guinard sur les astrologues

   Au vrai, P. Guinard ne veut pas non plus tabler sur l’astrologue professionnel, qui “,consulte” :

   “La consultation n'est qu'une application du savoir astrologique parmi beaucoup d'autres. L'astrologue-consultant entretien le même rapport à la recherche astrologique que le médecin ou l'ingénieur à la recherche scientifique : un rapport d'exécution et, le plus souvent, d'exploitation commerciale.”

   Guinard se placerait plutôt du côté des amateurs éclairés de l’astrologie :

   “L'essentiel n'est pas de dresser des thèmes, mais de vivre l'astrologie, c'est-à-dire d'acquérir une véritable vision astrologique du réel. (...) Il s'agit d'acquérir une compréhension matricielle du réel, de la politique ou du théâtre, de la gastronomie ou de la philatélie, à l'instar du sémioticien Peirce qui interprétait toute donnée de l'esprit en tant que signe”

   Au fond, l’astrologue, selon le coeur de P. Guinard, serait celui qui appliquerait au quotidien “la” grille astrologique pour lui-même, dans son rapport au monde et non pas celui qui serait l’astrologue de l’autre. Ce faisant, il nous semble que Guinard ignore sereinement la question du contre-transfert, à savoir le risque pour l’astrologue d’épouser les transferts / fantasmes de ses clients. Il ne faudrait pas céder à la tentation de la consultation : que chacun devienne son propre astrologue ! Mais quelle est cette astrologie citoyenne, comme on pourrait l’appeler, qui serait partagée par tous les membres de la Cité ? Nous pensons pour notre part qu’elle pourrait exister mais il ne semble pas que ce soit celle que P. Guinard décrit dans les autres parties de son Manifeste et qui tourne autour du thème natal.8

   L’astrologue selon les voeux de Guinard doit observer le monde avec des lunettes particulières et ne pas se centrer sur des cas individuels :

   “L'astrologie concerne essentiellement le général, et qu'indirectement le particulier : c'est une manière de penser, un mode de fonctionnement de la pensée, une logique de l'aperception (...) En outre l'expérience astrologique n'est pas comparable à celle qui existe dans d'autres domaines de connaissance parce qu'elle ne traite jamais de faits, mais de “quasi-faits”, ni d'événements, mais d'avènements à la conscience. Et en ce sens elle est difficilement communicable”.

   On a l’impression que l’on s’engage sur la voie d’une initiation individuelle mais qui ne sera pas pour autant centrée sur l’individu.

   Mais quel est cet outil astrologique ? Voici soudain que P. Guinard épouse les arguments des anti-astrologues les plus acharnés :

   “Le praticien ne cherche pas à apprendre : il croit savoir. Il croit que sa conviction de l'existence d'une réalité à laquelle les esprits sceptiques restent imperméables, le dispense de l'effort de recherche. Il n'estime pas nécessaire de connaître ses prédécesseurs. Il n'a pas de véritable modèle de l'astrologie, mais de vagues présupposés spiritualistes qui lui semblent en accord avec sa pratique laxiste. Il oublie que l'ensemble de son savoir résulte d'un conglomérat de techniques hétérogènes et disparates, historiquement datées, qui surnagent aujourd'hui au sein de telle ou telle sphère praticienne, en raison du succès médiatique d'un auteur ou de la traduction contingente d'un traité ancien, et non parce que des études comparatives auraient été effectuées ou qu'une réflexion sur la logique de l'ensemble aurait été menée. Il n'existe pas d'astrologie traditionnelle, mais seulement des modèles datés, très différents les uns des autres, issus de cultures, d'écoles de pensée, ou d'astrologues isolés. Un conglomérat de ces doctrines est assimilé à une supposée tradition dans l'esprit de certains astrologues, souvent ignorants de la réalité historique.”

   En fait, P. Guinard ne souhaite nullement que les “anti-astrologues” aient le monopole des critiques envers l’astrologie, à l’instar d’un Kepler qui tout en étant favorable à l’astrologie ne lui en porta pas moins de sévères coups. Guinard s’explique :

   “Une saine critique des problèmes relatifs à l'astrologie n'appartient pas plus aux idéologues qui lui sont hostiles, qu'elle n'appartient elle-même aux pantins, charlatans et bouffons qui s'en réclament. Ainsi les innombrables objections relatives à ses techniques et à ses méthodes d'interprétation, inévitables au regard de sa longévité, de sa diversité inter-culturelle et de la multiplication de ses doctrines au sein d'une même culture, vivifient les controverses réitérées qui divisent les astrologues. Certaines d'entre elles participent positivement à la transformation et au renouvellement des opérateurs, des structures, et par suite des modèles astrologiques.”

   En revanche, l’on pourrait contester le diagnostic ci-dessous :

   “En acceptant dans sa pratique des points fictifs (noeuds lunaires, parts, mi-points, planètes hypothétiques...), ainsi que des étoiles fixes, comètes et éclipses, l'astrologue oublie souvent que le modèle impliqué doit respecter une triple exigence : l'adéquation des facteurs à la réalité physique et astronomique, la nécessité de leur périodicité, laquelle conditionne leur intégration par l'organisme, la cohérence de l'ensemble et l'absence de redondance des opérateurs envisagés. Le thème est assez complexe pour qu'il soit nécessaire d'en rajouter.”

   On ne suivra certainement pas P. Guinard dans son exclusion des étoiles fixes, probablement du fait de leur manque de périodicité ! Or, c’est précisément le rapport planéte / étoile fixe qui permet de découper en phases la course d’un astre en mouvement.9 comme on peut le voir sur une horloge ou un cadran solaire. En revanche, il semble bien que P. Guinard conserve le découpage en signes, qui nous semble un substitut aux dites étoiles et qui est parfaitement abstrait.

   Mais en tout état de cause, l’astrologue n’a pas à chercher à “coller” avec les représentations en vigueur.10

   “Tout ce babillage psycho-astrologien ne dépasse jamais le niveau du sens commun et de la plus médiocre trivialité, sans doute parce que le statut social du praticien le contraint d'abord à convaincre, et à justifier le bien-fondé de son système d'interprétation en l'adaptant à la mentalité et aux représentations ambiantes. Il en résulte que son discours se situe très en retrait par rapport aux avancées de la recherche spécialisée. Dès lors quel crédit accorder à une pratique qui reste incapable d'éclairer son objet par une exégèse inédite et d'accéder à une véritable compréhension originale ? Si l'astrologie veut accéder à une respectabilité intellectuelle, elle doit se hisser au niveau des exégèses et des travaux de recherche avancés, et être en mesure, à l'occasion, de réfuter certains discours en proposant des interprétations argumentées. Tant que les astrologues seront incapables de montrer aux intellectuels et aux philosophes, et ce malgré le don-quichottisme d'une telle démarche, en quoi leur savoir permet d'accéder à une compréhension singulière du fait humain, on ne les “croira“ pas plus qu'on n'aura d'égard pour leur discipline. D'où l'ironie de la littérature épi- et anti-astrologique qui constate à juste titre que, non seulement le discours astrologique ordinaire n'échappe pas à la pensée commune, mais encore qu'il s'y rattache au niveau le plus bas. L'astrologie, avec de tels adeptes, a-t-elle vraiment besoin d'adversaires ?”

   On retrouve dans cette position l’influence de l’astrologue franco-américain Dane Rudhyar(1890 - 1985) et le courant de l’astrologie “humaniste”. L’astrologie nous décrirait ce que sont les choses en soi et non ce qu’elle sont devenus sous l’influence d’éléments parasitants. Elle traiterait du nécessaire et non du contingent alors que la divination serait concernée par le contingent. Or, il semble que l’arsenal astrologique développé par ailleurs par P. Guinard reste fortement marqué par ce qui relève de l’étude du contingent, ce qui repose la question du terrain de l’astrologie et des outils pour l’appréhender, alors que tant des outils disponibles dans la tradition astrologique sont précisément issus d’une volonté de rendre compte de l’apparence des choses.

   L’astrologue doit certes pouvoir faire respecter sa propre vision du monde au point même qu’à la longue, elle fasse référence. Mais pour cela, il importe qu’il investisse précisément les champs concernés, à commencer par celui de l’Histoire. C’est en montrant que grâce à un outil astrologique il fait avancer le domaine de la science historique11 et cela est probablement vrai pour tout champ que l’astrologie envisagerait d’investir, qu’il gagnera quelque crédit. En tout état de cause, il s’agit bien d’un problème de reconnaissance de l’astrologie par le monde scientifique et cela implique que le chercheur en astrologie s’inscrive dans un champ précis du savoir que l’on pourrait appeler laïc - désignant ainsi ce qui n’est pas astrologique - et il nous semble bien que c’est dans le domaine de la récurrence statistique des clivages diachroniques, que le fait astrologique pourra le mieux ressortir. L’astrologie a pour objet, selon nous, de rendre le monde encore plus prévisible et nous ne sommes pas sûrs que ce soit l’avis de P. Guinard. lequel n’a pas hésité à brocarder, à l’occasion, les efforts prévisionnels des astrologues, adoptant ainsi une posture que nous pourrions aisément qualifier d’anti-astrologique.

Deuxième Partie
“Qu'est-ce que l'astrologie ?”


   P. Guinard - dans son Manifeste, paru sur le Site du CURA et accessible en plusieurs langues - et qui ne correspond pas nécessairement à l’état actuel de sa pensée - se plaint des attaques répétées et se répétant dirigées contre l’astrologie, il leur reproche de ne pas se renouveler. Mais, l’astrologie, elle, se renouvelle-t-elle ? Ce qui nous frappe, précisément, c’est à quel point le thème astral, dressé pour la naissance d’un individu, reste la pièce centrale de la doctrine astrologique, si bien que les objections, reconnaissons-le, restent toujours valables. Pour notre part, nous pensons que les objections contre l’astrologie doivent être prises au sérieux et qu’elles ne l’ont pas été.

   On parlera avec Max Lejbowicz de la “schizophrénie des astrologues” lesquels sont à la fois les défenseurs d’un certain savoir mais ne peuvent simultanément qu’être concernés par les problèmes posés par ce savoir de par leur appartenance à un certain univers intellectuel dont ils ne peuvent pour autant s’abstraire et auquel les adversaires de l’astrologie sont, eux aussi, membres.

   Pourquoi, donc, au lieu de vouloir défendre à tout prix un savoir antique plus ou moins immuable ne pas reconnaître que celui-ci a pu se fourvoyer, ce qui ne signifie pas qu’il n’ait pas à exister sous une autre forme ? P. Guinard semble vouloir nous faire croire qu’il y a des adversaires de l’astrologie qui veulent la “peau” de l’astrologie et qui avancent tels arguments comme ils pourraient en avancer d’autres. Nous ne partageons pas cette approche quelque peu “parano” et nous pensons que ce n’est pas l’astrologie qui est en cause mais certaines de ses manifestations. Et ce qui nous distingue de P. Guinard, c’est que c’est le thème astral, l’horoscope, qui nous paraît être une aberration - et nous l’écrivions déjà en 1976, il y a 27 ans, sur la quatrième de couverture de nos Clefs pour l’astrologie, parues chez Seghers - et non ce qu’il appelle l’astrologie populaire ou médiatique qui a bon dos.

   Nous revenons sur ce point : en quoi l’astrologie a-t-elle changé depuis le Tétrabible de Ptolémée12 dont d’ailleurs la date de parution reste un sujet de débat, du moins sous la forme que nous lui connaissons. Alors que les sciences et les religions ont connu des réformes, des révolutions, l’astrologie, en comparaison, semble être restée figée, réduite à une exégèse qui ne remet nullement en question les divers pans de la “Tradition”. N’est-il pas vrai que P. Guinard, lui-même, en est encore à chercher à préserver la théorie des Maîtrises - pourtant évacuée salutairement par un J. P. Nicola qui l’a marqué - laquelle est, à l’évidence, le propre même d’une forme de pseudo-astronomie, parfaitement fictive, qui n’a d’ailleurs rien à voir avec une astrologie des présages, fondée sur l’apparition dans le ciel d’un véritable phénomène cosmique qu’il décrit par ailleurs : ne voit-on pas là un clivage majeur au sein même de la pensée astrologique ? Il semble que ce soit précisément quand l’astrologie au lieu de commenter telle configuration se produisant a cherché à annoncer à l’avance la formation d’une configuration qu’elle a été tenté de recourir à une astronomie artificielle, faisant avancer les astres selon des critères sans rapport avec la réalité cosmique, passant ainsi du signifié au signifiant, de l’objet à son nom ? Cette façon de parler d’une astrologie pérenne, comme de quelque chose d’immuable nous fait problème : dans la plupart des autres domaines, le nom d’une science n’implique pas le maintien de son contenu.

   Oui, avouons-le, nous restons sensibles aux arguments des adversaires de l’astrologie dont il se gausse et qui dénoncent l’inconsistance épistémologique de l’approche horoscopique ? D’ailleurs, voilà bien un millénaire, que l’astrologie s’efforce d’échapper à un pareil carcan généthliaque, depuis Albumasar jusqu’à Rheticus, disciple de Copernic et il est regrettable, pour l’astrologie, que les tenants du thème astral aient continué à occuper le haut du pavé et n’aient pas été délogés. D’ailleurs, P. Guinard fait écho à de telles recherches mais c’est, en quelque sorte, pour les récupérer au profit de l’astrologie horoscopique, il ne semble pas conscient que celles-ci ne tendent pas à justifier le thème astral mais, bien au contraire, se situent sur un plan collectif - ce que l’on peut appeler l’astrologie mondiale - et que dès lors elles ne sont plus précisément concernées par les attaques consacrées aux jumeaux ou aux batailles qui constitueraient, selon P. Guinard, le leitmotiv de l’anti-astrologie.

   Quant à la question de la précession des équinoxes, articulée autour des constellations, il nous semble là encore que ce serait une erreur que d’y faire la sourde oreille. Nous pensons en effet qu’il peut exister une astrologie qui ne soit pas atteinte par cet argument et qui laisse de côté tout découpage zodiacal, quel qu’il soit, au profit des étoiles fixes. Nous ne pensons pas, répétons-le, qu’il y ait d’un côté les astrologues et de l’autre leurs adversaires, nous faisons partie d’une seule et même société et l’astrologie ne peut progresser que dans la transdisciplinarité et non comme une enclave. C’est d’ailleurs l’idée même d’anti-astrologie, brandie par P. Guinard, qui nous semble en vérité suspecte et relever d’un esprit de ghetto. L’argument de la précession des équinoxes vise à dénoncer le recours par les astrologues à une astronomie fictive ou à une méta-astronomie puisque les astronomes eux aussi recourent au zodiaque, sous une forme ou sous une autre, pour des raisons de commodité. P. Guinard fait mine de ne pas comprendre que l’astrologie a besoin de se situer sur le plan d’une réalité cosmique concrète, visualisable13 et que le passage d’un astre d’un secteur à un autre (signe ou maison astrologiques) ne relève pas d’une telle exigence. Quant à la théorie des ères précessionnelles - qui a donné le mythe de l’ère du verseau14 - elle souligne à quel point la pensée astrologie évolue non point autour d’une épistémologie cohérente mais du fait d’un syncrétisme, d’ailleurs dénoncé par P. Guinard, qui fait cohabiter les systèmes les plus divers, sans quasiment rien évacuer de son corpus pléthorique, sinon précisément des notions aussi fondamentales que les étoiles fixes, autrement réelles que les signes et les constellations et ne dépendant nullement dans leurs rapports avec les planètes de la dite précession.15

   P. Guinard, d’ailleurs, épouse les arguments des anti-astrologues à propos des étoiles fixes, qui seraient trop éloignées mais l’idée d’astres ayant leur propre influence ne constitue nullement un fondement inaliénable de la pensée astrologique; nous avons proposé16 de voir les choses autrement à savoir sous l’angle d’une instrumentalisation du ciel, qui rend la question de la distance secondaire par rapport à celle de la visibilité, de la perception des configurations. Guinard souligne que si on commence à prendre en considération quelques étoiles fixes, il faudrait le faire pour toutes. Il ne veut pas admettre que les hommes aient pu choisir certains repères plutôt que d’autres et s’y tenir, il ne comprend pas, apparemment; que la réalité astrologique a été en quelque sorte “bouclée”, il y a bien longtemps et que la question des nouvelles planètes ou des nouvelles étoiles n’est d’aucune incidence.17 P. Guinard reste attaché à l’idée anti-humaniste selon laquelle l’astrologie se serait imposée aux hommes, à leur insu, qu’elle leur serait dictée par leur environnement, alors que l’on sait depuis Darwin que les êtres vivants sélectionnent ce dont ils ont besoin et s’y tiennent.

   Nous ne suivrons pas davantage P. Guinard dans sa diatribe contre les statistiques en astrologie. P. Guinard, ce faisant, rejette encore une fois, par avance, ce qui permettrait à l’astrologie d’échapper à son autisme. Là encore, c’est au nom du sacro-saint thème astral que Guinard se situe, face aux généralités des probabilités, condamnant l’ “inadaptation des méthodes statistiques à la réalité astrologique, et en particulier (leur) incapacité à tester l'ensemble du thème”. La question est de savoir si le thème astral est indispensable à la pensée astrologique. Il nous semble, bien au contraire, que l’astrologie se situe intrinsèquement dans le collectif et donc que la statistique est son lot, et ce notamment au niveau prévisionnel. Précisons à ce sujet que toute approche collective est prévisionnelle dans la mesure où un individu donné se définit en fonction de ses appartenances. P. Guinard prend radicalement le parti d’une psycho-astrologie à l’encontre d’une socio-astrologie.

   La façon dont P. Guinard commente les résultats Gauquelin est édifiante et foncièrement apologétique, d’où sa formule : “L'astrologie a besoin d'un langage et d'un espace, non de “confirmations”, elle a besoin de concepts, non de “faits”. Et surtout l’astrologie n’aurait pas besoin de devoir reconsidérer ses fondements astronomiques, lesquels seraient, par définition, la totalité du système solaire, ni plus, ni moins :

   “Si la “courbe Gauquelin” ne s'applique qu'à quatre ou cinq planètes, ce n'est pas qu'elles auraient une “influence” qui ferait défaut aux autres, mais plus certainement que la méthode est inadéquate à son objet dans son ensemble”.

   Pourquoi importe-t-il absolument que tous les astres utilisés par l’astrologie traditionnelle l’aient été à juste titre ? On voit bien là une résistance à toute véritable réforme de l’astrologie au profit de retouches de forme que P. Guinard ne rechigne pas nous proposer par ailleurs, accompagnàs d’ailleurs d’une terminologie de son cru. Qui a décrété que l’astrologie devait puiser la spécificité de l’individu ? Or c’est bien au nom d’un tel principe, non discutable, que P. Guinard fonde son anti-astro-statistique. Gauquelin aurait ainsi commis un crime de lèse-système solaire voire de lèse-mythologie, en choisissant certains dieux de préférence d’autres. Attention la Guerre de Troie !

   Curieusement, P. Guinard refuse de voir l’astrologie confine un rôle divinatoire, contrainte de faire des prévisions ponctuelles. Mais n’est-ce pas précisément ce quoi la condamnerait le refus de l’approche statistique qui ne se joue pas sur un cas, sur une réussite ou sur un échec mais sur un ensemble de résultats ? Le voilà donc qui tombe de Charybde en Scylla !

   P. Guinard mentionne l’argument selon lequel l’astrologie ne permettrait pas d’apprécier la culpabilité d’un individu. Mais là encore, qui a dit que l’astrologie devait se situer au niveau de l’individu ? En se situant en dehors de cette structure individuelle, la plupart des arguments anti-astrologiques tombent et en se situant en dehors dune astronomie fictive, dévoré par le cancer zodiacal, le reste des arguments disparaît. Le rôle de l’astrologie est de prévoir et cela converge avec la fonction de toute organisation sociale, de tout classement. Au lieu d’être sur la défensive, pourquoi l’astrologie ne soulignerait pas quel point son approche est conforme épistémologiquement ce qui caractérise d’autres disciplines, plutôt que de s’enfermer dans un isolationnisme hautain ? Guinard s’interroge sur les causes du déclin de l’astrologie, partir dune certaine date :

   Il semble que l'astrologie ait surtout payé d'être un savoir ou un ensemble de pratiques d'ordre privé, personnel, non livré au débat public, parce qu'il n'est pas dans sa nature (sic) de l'être, comme le montre son histoire transculturelle.”

   Guinard ne parle ici, décidément, par quelque tour de passe-passe, qu’au nom de l’astrologie individuelle mais que fait-il de la critique statistique d’un Pierre Bayle, dans ses textes sur les comtes (1681 - 1705)18 et qui concerne la possibilité pour ces corps célestes de déterminer certaines mutations de l’Histoire ? P. Guinard nous dira peut être que l’astrologie mondiale n’est pas de l’astrologie ou n’est pas l’Astrologie. Le déclin de l’astrologie au XVIIIe siècle n’a probablement pas tenu à l’état de l’astrologie individuelle, rejetée depuis bien plus longtemps, mais à l’échec de l’astrologie collective voire politique19, extérieure à la tradition astrologique et qui ne parvint pas épistémologiquement à s’affirmer en tant que science de l’Histoire. Guinard s’inscrit de façon évidente comme défenseur d’une astrologie individuelle, et n’aborde l’Histoire et l’épistémologie de l’astrologie que sous cet angle, il est bien le disciple, on l’a déjà souligné dans notre première étude sur le Manifeste (sur E. H.) d’un Dane Rudhyar, auteur d’une Astrologie de la personnalité (Astrology of Personality) dans les années Trente, qui a sanctuarisé l’astrologie faisant de chacun de nous, et encore au prix dune profonde introspection, le seul juge de la valeur de son thème, puisque l’on ne peut se fier à l’image que la société nous renvoie de nous-même.

   P. Guinard se représente ainsi l’astrologie :

   “Elle n'a pas de conséquence prévisionnelle ou divinatoire immédiate, d'abord parce que le praticien n'est pas en mesure d'évaluer avec sûreté le poids des facteurs extra-astrologiques (biologiques, socioculturels, familiaux, professionnels, climatiques...), mais surtout parce que l'incidence astrale n'opère pas au niveau du factuel, de l'événementiel, du concret existentiel, mais de leur avènement intérieur. Elle agit sur le rapport de ce qui est ressenti à ce qui se manifeste. C'est pourquoi l'interprétation psycho-mentale et l'explication physiologique ne suffisent pas à rendre compte de sa nature. La notion d'impressional libère l'astrologie de son asservissement à une psychologie extérieure, qu'elle soit psychanalytique, behavioriste, phénoménologique, gestaltiste, existentialiste ou même réflexologique. Il est temps pour l'astrologie de forger ses propres concepts.”

   Cette astrologie là, insaisissable - véritable jardin secret - sinon au travers du prisme personnel, et qui s’affirme comme une contre-culture adolescente de l’incommunicabilité, vise à télescoper le tissu social pour relier directement l’individu sa vérité cosmique, elle ne supporte donc pas de voir en l’astrologie un fait d’organisation sociale parmi d’autres. Il est grand temps, nous semble-t-il, que l’astrologie se débarrasse d’une telle instrumentalisation qui en est faite, quelle retrouve sa place au sein de l’épistémé socio-historique20 et que ceux qui parlent en son nom ne soient plus les représentants d’une hérésie décadente qui l’a si longtemps, et jusqu’à ce jour, déconsidérée. L’astrologie fantasmatique sinon fantomatique, prônée par P. Guinard, est fortement introvertie; elle se situe, immaculée, dans une sorte de no man’s land, à l’abri des regards extérieurs qui risqueraient de la déflorer. Songeons à l’adage : “Garde-moi des mes amis, de mes ennemis, je me garde”.

Jacques Halbronn
Paris, le 1er juillet 2003

Notes

1 Cf. Site du Cura.free.fr. Retour

2 Cf. notre étude sur “E. Teissier et la tentation de l’apologétique”, sur le Site Cura.free.fr. Retour

3 Cf. Le sionisme et ses avatars, au tournant du XXe siècle, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002. Retour

4 Cf. notre étude “Les historiens de l’astrologie en quête de modèles”, Site Cura.free.fr. Retour

5 Sur l’assimilation de l’astrologie à un langage, voir notre étude dans l’Encyclopaedia Hermetica, Site Ramkat.free.fr. Retour

6 Cf. nos études linguistiques sur le Site Ramkat.free.fr, et sur Hommes & Faits, Site Faculte-anthtropologie.fr. Retour

7 Cf. nos Clefs pour l’astrologie, Paris, Seghers, 1993, cité par P. Guinard et L’astrologue face à son client, Paris, La Grande Conjonction, 1995. Retour

8 Cf nos travaux sur l’astrologie axiale, Encyclopaedia Hermetica, Site Ramkat.free.fr. Retour

9 Cf. notre étude “Epistémologie des aspects astrologiques”, Encyclopaedia Hermetica. Retour

10 Cf notre étude sur divination et “ethno-savoir”, sur Hommes & Faits, Site Faculte-anthropologie.fr. Retour

11 Cf. notre étude “De l’astrologie à l’astro-histoire”, Site Cura.free.fr. Retour

12 Cf. notre étude “Ptolomeo y las astrologias del Tetrabiblos” dans la revue espagnole Béroso, n° 5, Barcelone, 2001. Retour

13 Cf. notre “dialogue entre astronomes et astrologues”, Encyclopaedia Hermetica, Site Ramkat.free.fr. Retour

14 Cf. la rubrique Aquarica, E. H.. Retour

15 Cf. notre article “épistémologie des aspects astrologiques”, E. H.. Retour

16 Cf. “La pensée astrologique”, S. Hutin, J. HaLbronn, Histoire de l’astrologie, Paris, Artefact, 1986. Retour

17 Cf. notre étude sur “l’astrologie comme hypno-savoir“, E.H.. Retour

18 Cf notre étude sur Bayle “The importance of comets for the cause of Astrology; the case of Pierre Bayle in the years 1680-1705”, à paraître dans les Actes du Colloque de Bath, Astrology and the Academy, 2003. Retour

19 Cf. “de l’astrologie à l’astro-histoire”, Site Cura.free.fr. Retour

20 Cf. notre rubrique “astrologie, pathologie dune épistémé”, Hommes et Faits, Faculte-anthropologie.fr. Retour



 

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