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ASTROLOGICA

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Cyclicité en astrologie axiale :
tendances hypno plus (+) et hypno moins (-)

par Jacques Halbronn

    Il convient de distinguer deux états du processus hypnologique, l’un qui implique son extension, l’autre son repli vers un état antérieur. Nous associerons la quadrature (ouverture) à l’un, la conjonction (fermeture) à l’autre. Ce faisant, nous appliquerons de façon interdisciplinaire nos travaux sur le phénomène hypnologique au champ de l’astrologie axiale.

   En effet, si ce qui est hypnologisé est plus ou moins figé, il n’en reste pas moins qu’il existe périodiquement des tentatives que l’on pourrait définir comme hypnologisantes et qui visent à ouvrir une nouveau champ hypnologique. On ne peut, en effet, les qualifier d’anti-hypnologiques mais plutôt de néo-hypnologiques. C’est une erreur souvent commise que de confondre remises sur le tapis et remises en cause.

   Les phases H + (hypno plus, néo-hypno) seraient donc marquées par une volonté d’annexion, de conquête, de nouveaux territoires, qui seront ainsi, peu ou prou, placés dans l’orbite de l’entité agissante et qui se prêteront plus ou moins volontiers à une telle mainmise, à une telle dépendance, le propre de telles phases étant d’asservir, de soumettre.

   A l’inverse, les phases H - (hypno moins) seraient caractérisées par le retour vers un état hypno plus ancien et par la tentative de rejet des greffes les plus récentes, privilégiant ainsi les Anciens sur les Modernes, les systèmes d’hier, plus ou moins subconscients sur les constructions d’aujourd’hui, encore à l’état conscient.

   Il ne s’agit donc pas d’une alternance entre hypno et non hypno mais d’un repli sur l’ancien hypno ou d’une ouverture vers un nouvel hypno, étant entendu que l’ancien hypno, à un moment donné, fut, en son temps, du nouvel hypno.

   La phase hypno + favorise donc un renforcement à terme de la pression hypnologique, c’est notamment le cas de tout processus impérial, de vassalisation, de colonisation, consistant à instrumentaliser le monde environnant, à ne pas le laisser hors d’atteinte, à essayer de faire jouer de nouvelles synergies. Cela prend ou cela ne prend pas. Le plus souvent, les acquis de ces phases sont fragiles et n’ont guère le temps de s’ancrer dans un processus hypnologique en profondeur. Ce sont donc souvent des velléités, le plus souvent; sans grand avenir qui témoignent surtout de ce qu’a pu être un phénomène hypno parvenu à maturité, quand il n’en était qu’ à ses débuts.

   La phase hypno -, a contrario, est marquée non pas par l’expansion mais par l’approfondissement, elle évacue les nouveautés, remet les pendules à l’heure, met fin à des expéditions chimériques, souligne la vacuité de certaines ambitions expansionnistes, bref c’est, grosso modo, un retour à la case départ. Le soufflé retombe. On pourrait parler d’une phase involutive alternant avec une phase évolutive.1

   La phase hypno - tend à mettre un terme à des élaborations qui ne tiennent pas compte d’une réalité têtue, les frontières qu’on aura imaginé balayer, abolir, resurgiront tôt ou tard, le naturel reviendra au galop et les masques tomberont. On se retrouvera gros jean comme devant, tel est au demeurant le principe de toute cyclicité. Mais il n’empêche que la phase hypno + n’en a pas moins été exaltante, épopée héroïque que rien ne semble pouvoir arrêter. Ce qui est salutaire avec la phase hypno -, c’est qu’elle dénonce certains syncrétismes, certaines alliances boiteuses, elle fait le tri, elle décante.

   Pour percevoir une telle alternance, nul n’est besoin de se référer aux astres, il suffit d’observer comment évolue l’ordre des choses. Mais, au départ, c’est bien une certaine idée de l’astrologie qui invite à jeter un tel regard dualiste sur le monde et de chercher à discerner des tendances lourdes d’une certaine durée. Pour notre part, dès 19762 - et en fait il y a bien trente ans - nous avions observé comment les empires se faisaient et se défaisaient et nous avions relié ce phénomène au cycle de Saturne, selon des modalités qui furent, d’ailleurs, révisées ultérieurement, quand nous comprîmes, bien plus tard, autour de l’An 2000, l’importance du rapport planéte-étoile.3

   On comprend mieux, à la lumière d’un tel modèle, pourquoi celui-ci fut instauré par de fort lointains aïeux. On en revient aux saturnales: il faut maintenir l’espoir que les choses peuvent changer, que de nouvelles données peuvent changer, bousculer, la situation voire l’inverser, la faire basculer. Et puis, la récréation se termine et l’on se réveille de ses rêves. Mais d’ailleurs quels rêves de grandeur qui conduiraient en pratique à appesantir le joug de nos obligations, de nos liens ! Imaginons un Napoléon ou un Hitler n’étant jamais arrêtés, stoppés, dans leur course à travers l’Europe voire le monde ! Pourrait-on concevoir un monde où tout dépende d’un seul et unique homme, installé au sommet de la hiérarchie, dont tout dépendrait ? La phase hypno - est ni plus ni moins qu’un garde-fou alors que la phase hypno + est celle de nouveaux horizons, de nouveaux défis.

   Il faut en tout cas se rappeler que, c’est le système qui prévoit sa propre remise en cause, dans un souci de dialectique et que le rapprochement ou l’éloignement de Saturne par rapport à l’axe stellaire sont perçus de façon hypno-consciente comme annonçant la fin d’une phase et le début d’une autre.

   La connaissance d’un tel dispositif ne pourra que renforcer la prévisibilité du monde, faire prendre conscience des forces subconscientes à l’oeuvre et qui sont plus ou moins fiables et qui le sont d’autant plus qu’elles sont subconscientes. On dira donc que la phase hypno - est celle de la domination des processus subconscients et que la phase hypno + est celle de la revanche du conscient sur le subconscient. La phase hypno + est la face éveillée, créatrice mais ô combien fragile du processus hypno et la phase hypno - en est la face automatisée, infiniment plus ancrée dans l’Histoire et la mémoire, par le jeu des hypno-savoirs.

   C’est l’occasion de repenser la mise en place du processus hypnologique lequel fonctionne par annexion puis par intégration à un niveau nécessairement subalterne, puisque telle est la logique même de l’hypnologisation que d’exploiter l’autre en le mettant au service d’un projet qui n’est, a priori, pas le sien et qui le détourne, en fait, de sa vocation première. C’est déjà le cas de l’hypnologisation de certains “aspects” du cosmos par certaines sociétés mais c’est aussi celui de l’hypnologisation de certains peuples ou de certaines races par d’autres.

   Dans un premier temps, on est en phase hypno consciente (hypno +), en phase d’observation, de tolérance maxima, mais rien n’est encore définitivement bouclé, puis on passe en phase hypno -, qui implique déjà une forme d’automatisation, en tout cas d’accoutumance pouvant aboutir, à terme, à une situation irréversible. En fait, il faut généralement plusieurs phases pour que l’on parvienne à un tel résultat et dans de nombreux cas, la greffe ne tient pas, il y a rejet qui se produit en phase hypno -, qui est une phase de moindre tolérance à des éléments relativement nouveaux.

   L’esprit hypno, répétons-le, implique de faire peser certaines charges / corvées / besognes sur l’autre, lequel perd, ce faisant, sa liberté en échange d’une certaine fonctionnalité / domesticité. Hypno, quelque part, c’est la mort au service d’une entité qui, elle, reste en vie et se comporte peu ou prou comme un vampire dont la vie dépend de la mort des autres.

   En employant le terme “mort”, nous invitons, ipso facto, à la redéfinition de ce terme.4 Car la mort ressemble terriblement à la vie et le seuil entre les deux n’est pas nécessairement celui qui est généralement admis. L’hypnologisation est une forme de meurtre symbolique de l’autre, une privation de son imprévisibilité car toute automatisation est la marque d’un asservissement sans que l’on puisse toujours identifier le bénéficiaire. La mission n’est jamais qu’une commission. On parle d’un commis. (les “grands commis de l’Etat”)

   Toute forme de mimétisme place également dans la sphère de celui auquel on emprunte puisque l’on sacrifie partie de son identité pour épouser celle d’autrui. Le terme “épouser” nous semble ici adéquat, comme lorsqu’une femme épouse un homme, en prenant le nom, et en en adoptant divers autres éléments identitaires.

   L’hypnologisation ne s’exerce pas nécessairement par la force, la contrainte mais par la séduction, la fascination que l’on exerce sur autrui et qui détermine un processus imitatif, plus ou moins aliénant et aux effets parfois pervers.

   Les processus de décolonisation correspondent à des phases hypno -. Cela ne signifie pas pour autant que les liens de dépendance soient complètement rompus ; les choses ne sont jamais aussi tranchées ni d’ailleurs aussi définitives. Hypnologisez, en phase hypno +, il en restera toujours quelque chose !

   On a ici affaire à un phénomène extrêmement ancien de tissage social dont l’astrologie (axiale) est à la fois un paramètre et un des principaux acteurs - cause et effet - puisque ce tissage s'opère à son rythme. Plutôt que de supposer qu’un groupe se scinde, on peut se demander s’il n’a pas récupéré un autre groupe, aboutissant ainsi, à terme, à une symbiose.5

   La phase H - est un réexamen de la situation hypnologique, des perspectives symbiotiques qui s’offrent, elle implique un sévère tri et pas mal de renoncements à des plans sur la comète ; elle coïncide avec la fin des empires ou du moins à leur repli / recul. Elle favorise donc la multiplicité des entités, en mettant fin à certaines liaisons / liens. A contrario, la phase H + tend à l’unicité, à l’unification, à l’internationalisation / mondialisation, à la cohabitation. On sait que certaines alliances se font aux dépens des uns par rapport aux autres comme dans le cas de celle qui rapprocha, en France, dans une Union de la Gauche, “programme commun” à l’appui, PS et PC, dans les années 1970 - 1980.

   Nous sommes actuellement en plein milieu d’une phase H -, Saturne ayant été conjoint à Aldébaran, depuis déjà quelque temps et se dirigeant vers la quadrature (à 90°, à angle droit). H- défait ce qu’a produit H +, on pense à la cohabitation qui est déjà de l’histoire ancienne et qui a été rejetée par les Français en avril / mai 2002, mais on pense aussi aux effets de la crise irakienne tant au niveau de l’ONU, de l’OTAN, de l’UE voire du monde arabo-musulman, de la situation israélo-palestinienne ou encore du règne compromis du dollar face à l’euro. La montée au pouvoir de la droite, en France, ne devrait pas surprendre car elle correspond bien à l’esprit H -, la gauche correspondant plutôt à l’esprit H +. Sur un autre plan, la remise en cause de l’unité du corpus nostradamique ou du corpus astrologique, comme on peut le voir dans nos travaux, relève d’une telle stratégie.

   Chaque phase a sa raison d’être et l’alternance / alternative ainsi ouverte, astro-structurellement, est somme toute salutaire et constitue un système qui a fait ses preuves. Au vrai, les textes constitutionnels, depuis la fin du XVIIIe siècle (1787, constitution américaine, suivie des diverses constitutions françaises etc.) font-ils autre chose que de singer celui-ci, avec leurs histoires de septennats ou de quinquennats et l’organisation d’ élections favorisant, périodiquement, les changements d’équipe et d’orientation ?

   Selon nous, sous le vocable hypnologique, nous regroupons aussi bien le monde technologique moderne que les effets instrumentalisateurs qui n’ont cessé d’être à l’oeuvre depuis des millénaires et qui sous-tendent, selon une sorte d’Inconscient collectif dont participe / relève l’astrologie (axiale), le cours actuel du monde.

Jacques Halbronn
Paris, le 4 juillet 2003

Notes

1 Cf. notre étude sur les notions de droite et de gauche, sur l’Encyclopaedia Hermetica, Site Ramkat.free.fr. Retour

2 Cf. Clefs pour l’astrologie, Paris, Seghers. Retour

3 Cf. encore notre Astrologie selon Saturne, Paris, La Grande Conjonction, 1994. Retour

4 Cf. nos études à ce sujet dans l’E. H.. Retour

5 Voir notre étude “science, conscience, inconscience”, in E. H. et sur Hommes & Faits, Faculté-anthropologie.fr. Retour



 

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