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Editions RAMKAT




ASTROLOGICA

54

La tentation localisante en astrologie mondiale,
d’André Barbault à Charles Ridoux

par Jacques Halbronn

    Un des ouvrages les plus ambitieux parus ces dernières années en astrologie mondiale est probablement celui de Charles Ridoux, se présentant comme “le” disciple d’André Barbault.1

Charles Ridoux, 2002

   Si Ridoux fait étalage de connaissances géopolitiques solides concernant le XXe siècle, son travail pèche sur le plan anthropologique dès lors qu’il traite des planètes transsaturniennes qui auraient enrichi l’arsenal de l’astrologie mondiale :

   “... l’intégration des transsaturniennes dans la conscience et dans la pratique astrologiques a permis que s’élargisse considérablement le champ de l’astrologie mondiale à l’ensemble de l’histoire des civilisations grâce à une approche reposant sur la prise en compte des cycles des planètes lentes. L’astrologie est ainsi en passe de rejoindre l’Histoire dans sa longue durée (...) L’astrologie comme l’astronomie et l’astrophysique ne dépendent plus, comme autrefois, de la vue (...) Nous travaillons de plus en plus dans l’invisible.” (pp. 222 - 223)

   En revanche, pas un mot sur les étoiles fixes, qui échappent totalement à son champ de vision. C’est dire que Ridoux est bien éloigné de l’univers des Anciens, qu’il s’en soucie comme d’une guigne, eux qui ne connaissaient pas de planète au delà de Saturne et qui situaient les planètes par rapport à la voûte étoilée, telle qu’elle leur apparaissait. Ainsi, Ridoux voudrait nous faire croire que l’humanité est liée à des astres que tout au long de son histoire millénaire, elle ignorés, puisque ces transsaturniennes ne sont connues, pour la première, que depuis 1781 et pour les suivantes, Neptune et Pluton, respectivement depuis 1846 et 1930.2 Ce qui signifie aussi que l’astrologie, en tant que savoir pertinent dans le domaine de l’astrologie mondiale, n’a pas davantage pu se constituer par rapport à ces nouveaux venus, sinon aux XIXe et XXe siècles. En outre, la combinatoire des cycles empêche de disposer d’une série de situations identiques.

   Reconnaissons qu’une telle philosophie de l’astrologie nous semble tout à fait inacceptable et il est remarquable que Ridoux, d’ailleurs, n’en formule aucunement les principes comme si cela allait de soi. Or, il suffit souvent de formuler une conception des choses pour se rendre compte de son inanité. Ainsi, donc, selon Ridoux, qui ne fait que reprendre des évidences qui lui ont été léguées par d’autres, selon une sorte de consensus, l’astrologie aurait été vécue pendant des millénaires sur un plan subconscient, ce qui signifie que ce qu’on appelait astrologie n’était que la partie émergée de l’iceberg. Pas de science astrologique possible au sens de l’astrologie moderne, pas d’accoutumance progressive à des cycles insoupçonnés, au cours des millénaires passés ! Notre époque serait, à en croire un Ridoux, la première à connaître l’astrologie de façon satisfaisante et à pouvoir la penser, et ce grâce aux progrès de l’astronomie. D’un côté, nous aurions les repères permanents que sont le Soleil et la Lune et de l’autre des repères que l’humanité viendrait à peine de découvrir et qui n’en seraient pas moins tout à fait aptes à agir sur elle et ce même avant la découverte des dites planètes transsaturniennes. Or, nous ne pensons pas qu’il puisse y avoir un inconscient qui n’ait été précédé par un état de conscience, donc par un certain niveau de savoir, ce qui ne saurait être le cas pour la prise en compte des transsaturniennes, extérieures à un savoir accessible aux hommes de l’Antiquité. Si au niveau des sciences dures, l’inconscient peut précéder le conscient, en revanche, au niveau des sciences de l’Homme, on a une courbe de Gauss, passant du conscient à l’inconscient pour revenir éventuellement au conscient.

   Ridoux ne comprend visiblement pas ce qu’une telle présentation des choses peut avoir de redoutable contre cette astrologie qu’il chérit. Il est vrai que ce n’est pas son problème et encore moins sa faute, puisqu’il se contente de répéter et d’appliquer une leçon apprise. Quand on pense que les adversaires de l’astrologie, aux XVIe et XVIIe siècles, ne disposaient même pas de cet argument des planètes transsaturniennes pour abattre l’astrologie. Et voilà que ce sont les astrologues, eux-mêmes, qui lui donnent le coup de grâce au nom d’une modernité mal venue !

   Rappelons à Charles Ridoux les présupposés de l’approche qu’il adopte. Les différents cycles Saturne-Uranus, Saturne-Neptune, Saturne- Pluton, sans parler de Chiron3, découvert en 1977, et qu’il n’hésite pas à inclure dans sa grille de lecture, auraient agi à l’insu de l’Humanité, sans que celle-ci ait en aucune façon contribué à fixer le lien existant entre les hommes et les astres. Une telle représentation n’est plus acceptable en ce début du XXIe siècle et elle est d’ailleurs carrément insupportable. Ridoux, à aucun moment, d’ailleurs, ne daigne réfléchir sur les causes du rejet d’une telle astrologie qui confère à des astres inconnus des Anciens un rôle exorbitant, échappant totalement à l’entreprise humaine.

   Bien entendu, Ridoux nous répondra que l’important c’est que ça marche et que les succès prévisionnels d’André Barbault “prouvent”, ipso facto, que le modèle est valable et que les transsaturniennes agissent bel et bien sur nous et qu’elles le font de la manière dont on nous l’explique, avec des aspects en semi-sextile, sextile, carré, trigone etc. Nous avions apprécié dans le travail de Luc Bigé4 auquel nous avons consacré une étude5 le fait qu’il ne découpait le cycle planétaire qu’en quatre phases (conjonction, carré, opposition), soit tous les 90°, ce qui n’est pas le cas de Rigoux qui recourt à bien d’autres aspects, ce qui lui permet presque à coup sûr de situer n’importe quelle date dans le cycle bi-planétaire utilisé. Mais comment Rigoux ne voit-il pas que tout découpage de cycle est arbitraire, qu’a priori, une planète n’a pas de point de départ et que son parcours ne saurait en soi être subdivisé sinon au nom d’une convention fixée par les hommes ? Certes, la conjonction de deux astres peut-elle exister en tant que telle mais nullement les autres aspects. Or, en tout état de cause, un tel découpage du cycle de deux astres est impossible quand cela implique une ou deux planètes inconnues, invisibles ! En revanche, la combinaison planète-étoile fixe est connue de très longue date et il est remarquable que Ridoux, à la suite de Barbault, ait évacué le facteur fixe, l’étoile, faisant pendant au facteur mobile, la planète. En remplaçant l’étoile fixe par une planète lente, on ne gagne cependant rien au change, puisque c’est Saturne, planète donc non transsaturnienne, par définition, qui sert de déclencheur ! Ridoux n’a pas compris que l’astrologie est un artefact réalisé par certaines sociétés fort anciennes, sur la base de leur connaissance du ciel, ce qui ne pouvait dépasser Saturne mais pouvait recourir à certaines étoiles fixes, commodes aux fins de découper le trajet de Saturne, alors que les aspects sont des écarts angulaires invisibles. C’est Aldébaran, étoile de la constellation du Taureau, qui servit de référence à Hipparque, vers 139 av. J. C., pour la mise en évidence de la précession des équinoxes et nous pensons qu’effectivement l’astrologie mondiale s’articulait initialement sur le cycle Saturne-Aldébaran.6 A partir de cette époque, Aldébaran ne servit bientôt plus guère de référence et l’on passa d’un corps céleste à un point abstrait, coïncidant avec le début du printemps, un peu comme lorsque fut abandonné l’étalon or. Par la suite, Aldébaran aurait été remplacé, dans la pratique de l’astrologie mondiale du XXe siècle, par une des transsaturniennes. Il serait temps d’en revenir au cycle planéte-étoile fixe et plus particulièrement au seul cycle Saturne-Aldébaran, étant entendu que Saturne, ici, n’est nullement perçu comme une planète spécifique parmi d’autres, avec une quelconque tonalité mythologique, mais comme l’aiguille circulant sur le cadran d’une horloge. C’est dire que la prise en compte de la précession des équinoxes fut en l’occurrence une grossière erreur, de type syncrétique, qui allait engager désormais l’astrologie sur des voies douteuses, en particulier, à terme, le recours à des planètes invisibles à l’oeil nu : il s’agit d’une même dérive, ce qui montre bien que les progrès de l’astronomie ne déterminent pas ipso facto une avancée positive pour l’astrologie, bien au contraire. Une telle évolution est significative du point de vue de l’histoire des religions et singulièrement du monothéisme, passant d’un référentiel concret, visible, à un référentiel abstrait.7 On remarquera qu’André Barbault a eu le mérite de décrocher l’astrologie mondiale de toute référence au zodiaque tropique, ce qui n’était pas le cas de la théorie des Grandes Conjonctions, laquelle s’articulait sur la division du zodiaque en signes répartis arbitrairement entre les Quatre Eléments.(Feu, Terre, Air, Eau) et plus encore la théorie des ères précessionnelles. Mais si les signes zodiacaux et les constellations sont des structures virtuelles, il n’en est nullement de même pour les étoiles fixes.

   Ridoux ne trouve pas de louanges trop appuyées pour saluer l’apport des planètes transsaturniennes à une époque où paradoxalement l’astrologie est devenue définitivement un savoir marginal, sans s'attarder sur le ridicule qu’il peut y avoir, pour les astrologues, à épiloguer sur les noms mythologiques que des astronomes en mal d’inspiration leur ont assigné. Rappelons lui, tout de même, que l’âge d’or de l’astrologie mondiale fut marqué par les conjonctions Jupiter-Saturne, soit deux astres qui avaient au moins le mérite d’être de vieilles connaissances de l’Humanité. Ridoux nous parle de la “longue durée” permise par les transsaturniennes, aux révolutions plus lentes, effectivement du fait même de leur plus grand éloignement. Il laisse entendre que de toute façon une astrologie sans un tel apport était bien à plaindre et ne pouvait constituer un outil viable d’appréhension de l’Histoire. Une telle affirmation nous semble tout à fait discutable et il est tout à fait envisageable de travailler sans ces Uranus, Neptune et Pluton, ce dernier astre pouvant d’ailleurs difficilement être mis astronomiquement sur le même plan que les deux précédents, en raison de son orbite particulière.

   Mais passons aux travaux présentés par Charles Ridoux et ce qu’il dit notamment de l’apport d’André Barbault et notamment de son étude du cycle Saturne-Neptune :

   “C’est un astrologue qui dès les années cinquante a pointé avec constance (sic) sur l’année de la prochaine conjonction SA(Saturne) NE (Neptune) de 1989 comme moment probable de la réalisation de bouleversements de grande ampleur concernant l’Union soviétique et les destinées du communisme russe et nous devons nous souvenir comment, durant l’été de 1989 alors que rien ne semblait devoir se passer, nous attendions personnellement avec confiance face aux moqueries des sceptiques, que se réalise la prévision d’André Barbault: l’automne a fini par arriver, qui allait tout emporter jusqu’à ce jour de Noël où tombait en Roumanie la dictature de Ceaucescu.”

   Or, comme nous l’avons montré dans notre étude consacrée à cette prévision8, André Barbault n’accordait plus guère d’importance au cours des années 1980 à ce pronostic datant des années Cinquante. Et d’ailleurs, Ridoux le reconnaît lui-même, sans s’en rendre compte :

   “On se souvient qu’André Barbault avait eu tendance à craindre le pire pour cette période qui vit se succéder, de 1981 à 1984, outre la conjonction SA-PL de 1982, les quatre conjonctions de JU (Jupiter-Uranus) avec des planètes lentes: JU-SA (Jupiter-Saturne) et JU-PL (Jupiter-Pluton) en 1981, JU-UR (Jupiter-Uranus) en 1983 et JU-NE (Jupiter-Neptune) en 1984. Par la suite, André Barbault admettra qu’il avait présenté “une prospective exagérément dramatisée de la conjoncture des années quatre-vingt”. (p. 21). Nous nous souvenons, en effet, fort bien des idées qui circulaient dans le milieu astrologique français à la fin des années Soixante-dix concernant la décennie suivante. Or, il est évident que si troisième guerre mondiale, comme on nous l’annonçait, sur la base de tableaux de synthèse9, il devait y avoir, elle aurait certainement impliqué l’Union Soviétique. Dès lors, que pouvait peser, pour la dite URSS, l’échéance de 1989 face à celles de 1981 - 1984 ?

Astrologie mndiale, 1995

   Ridoux ne comprend pas qu’André Barbault avait mis de côté son cycle Saturne-Neptune et lui avait préféré un autre système, articulé sur ce que l’on appelait “indice de concentration planétaire” et qui lui semblait correspondre à une percée et ce d’autant que ses pronostics concernant l’URSS dans sa confrontation avec les USA avaient été cruellement démentis à la fin des années Soixante.10 Nous qui sommes un spécialiste de Nostradamus, nous savons reconnaître les tentatives de créer un mythe autour d’un astrologue et sommes très friands d’observer les procédés plus ou moins subtils employés.

   Ridoux ne perçoit donc pas la coupure épistémologique dans la pensée d’A. B. qui lui fit peu ou prou renoncer aux attributions cycliques en faveur d’une approche plus globale. Rappelons que selon Albumasar chaque religion correspondait à une combinatoire planétaire spécifique11 et il semble bien que l’on ainsi recyclé un tel système aux fins d’appréhender d’autres clivages. Comme l’écrit Ridoux, une telle représentation des choses avait été exposée par A. B. “dès ses premiers ouvrages d’astrologie mondiale” (p. 83) comme si un chercheur n’avait pas le droit de changer son fusil d’épaule et de renoncer à certains errements. Ridoux veut absolument que la pensée d’A.B. soit monolithique.

   Rappelons tout de même à Charles Ridoux que le pronostic pour 1989 apparut avec la mort de Staline en 1953, soit 36 ans plus tôt et d’ailleurs Ridoux ne revient pas sur les éléments du dit pronostic, fondé sur le retour de la conjonction Saturne-Neptune. Ridoux nous dit que A. B. avait annoncé des “bouleversements de grande ampleur”, ce qui est tout de même bien vague. Avec l’indice de concentration planétaire, A.B. avait préféré une formulation plus nette : guerre en cas de concentration, paix en cas de dispersion des planètes les plus lentes, sans que la spécificité de chaque planète n’entre plus en jeu : approche quantitative et non plus qualitative, où les astres ne sont plus signifiants que collectivement ; on est donc bien aux antipodes des recherches consacrées aux attributions planétaires et ce d’autant plus que les aspects ne sont plus interprétés de façon traditionnelles, l’élément distinctif n’étant plus une question d’aspect mais de répartition D’ailleurs, Ridoux note justement : “Certes, l’on peut discuter (...) aussi bien de l’indice cyclique qui privilégie la phase de la conjonction au détriment de l’opposition et laisse dans l’ombre les carrés ascendant et descendant, que de la validité de telle ou telle corrélation” (p. 218). Pour nous, un pronostic à 36 ans de distance n’a guère de signification au niveau de la prévision en astrologie mondiale. Ridoux a raison de conseiller aux astrologues de se renseigner au niveau géopolitique et on ne peut que constater que dans les années 1980, André Barbault n’a pas cherché à préciser le dit pronostic pour 1989 sur la base de la dite géopolitique. Il avait alors d’autres chats à fouetter ! Ridoux nous dit que lui-même avait attendu tout au long de 1989 la réalisation du dit pronostic mais à cette date là comment était-il formulé, si peu de temps avant l’échéance ? Qu’il ne nous dise pas que l’on en était resté sur les bases de 1953 ou pire encore celles des années Soixante quand A. B. annonçait le prochain dépassement des Etats Unis par l’URSS sur le plan économique. Voilà bien un pronostic complètement en état d’apesanteur ! Comme disait Voltaire, un astrologue ne saurait se tromper toujours et une horloge arrêtée marque l’heure juste deux fois par jour. Posons d’ailleurs à Ridoux la question suivante : “et s’il ne s’était rien passé d’important en 1989, qu’aurait-il déclaré ?” Le pronostic serait passé aux profits et pertes, on l’aurait mis sur le compte d’une erreur de jeunesse et d’ailleurs on n’en avait plus reparlé depuis belle lurette, n’est-ce pas ? Que Ridoux nous montre comment dans la revue L’Astrologue de 1988, André Barbault, son rédacteur en chef, avait mis en orbite, “avec constance” ce fameux pronostic qui ne le devint qu’après coup ? Certes, pour ceux qui veulent réhabiliter l’astrologie, on ne saurait cracher dans la soupe et les astrologues d’Outre Manche l’ont bien compris. Mais n’est ce point là plutôt un cadeau empoisonné ?

   Force en effet est de constater que depuis lors, les recherches sur le cycle de Saturne combiné avec telle ou telle transsaturniennes ont fleuri de plus belle, avec cette idée force, reprise notamment par un Luc Bigé, selon laquelle chaque cycle correspond à une certaine région du globe, ce qui nous semble une aberration de plus. Nous pensons, bien au contraire, qu’un modèle astro-historique12 doit valoir sans limites géographiques et qu’il revient précisément à la géopolitique et non à l’astrologie, stricto sensu, de déterminer, à court terme, et non pas 36 ans à l’avance, quels sont les régimes, les pays, les plus menacés. Ces belles recherches sont bien évidemment une séquelle du pronostic de 1989 concernant Saturne-Neptune. Il faudrait nous montrer que ce qui se passe aux Etats Unis est sans incidence sur ce qui se passe au Moyen Orient parce que ces deux aires ne relèvent pas du même cycle saturnien. Le simple énoncé d’une telle hypothèse fait immédiatement prendre conscience de son absurdité. Selon nous, le cycle peut inclure différents protagonistes, chacun pouvant éventuellement et à tour de rôle être privilégié par telle ou telle phase, sans qu’il soit besoin d’attribuer à chacun un cycle donc une horloge, différents, ce qui contribue à embrouiller d’autant l’analyse.

   Nous pensions que l’astrologie mondiale ne devrait pas tomber dans les mêmes travers que l’astrologie individuelle, laquelle tend à couper l’individu de son environnement et des interactions en oeuvre, mais on ne peut que constater que l’idée de cycles associés à différentes aires est par trop marquée par une géopolitique caduque. Or, l’astrologie mondiale n’a pas à se structurer sur la base d’une certaine mode géopolitique en vigueur à tel ou tel moment mais bien plutôt à se servir de la géopolitique pour moduler ses cycles, en dépassant les clivages et c’est d’ailleurs la vocation de l’astro-histoire de ne pas se laisser enfermer dans certains carcans géographico-historiques.

   Le grand défaut du travail de Charles Ridoux est lié à un mauvais dosage entre la part de l’astrologie et celle de la géopolitique lesquelles il avait pourtant pour objectif d’articuler l’une par rapport à l’autre. Ridoux n’a pas su ou voulu délester le modèle astronomico-astrologique de certaines de ses scories. Son système reste terriblement lourd à manoeuvrer et en même temps, tellement subdivisé qu’il n’a guère de peine à établir des corrélations à volonté. Mais cette obsession corrélative est également excessive: Ridoux semble en être encore à croire que chaque événement marquant doit ipso facto correspondre à un aspect du cycle saturnien considéré, ce qui le conduit d’ailleurs inévitablement à s’intéresser aux aspects dits mineurs, introduits par Kepler et réhabilités par John Addey13 : le quindécile, le nonile, (p. 108), les multiples de 40°, ou encore le bi-septile de 103° (p. 113). Ridoux pour mieux quadriller encore son terrain propose “une approche complémentaire qui consiste à repérer les principaux transits sur les conjonctions” (p. 114), ce qui revient à revenir à un schéma de thème natal. Bref, Ridoux n’évite nullement les pièges d’un système pléthorique et fortement ramifié et clivé tant quant à l’espace géographique qu’au temps historique.

   L’idée que la configuration planétaire puisse annoncer une phase de plusieurs années lui est à peu près étrangère. Par exemple si un événement “important” était survenu en URSS en 1991, eh bien Ridoux, selon son approche épistémologique, n’aurait pas pu le mettre sur le compte du pronostic conjonctionnel pour 1989, cela n’aurait pas été assez précis, n’est-ce pas ? Et pourtant la fin de l’URSS date bien de 1991 et non de 1989.14 En réalité, quand les événements de 1989 eurent lieu, est-ce que Barbault annonça que cela conduirait à un écroulement de l’URSS ? Car après tout, la perte de l’Algérie en 1962 par la France ne conduisit pas pour autant au démembrement de la métropole ! On est ici devant un cas assez caractéristique comme celui qui eut lieu en 1905.15 lorsque l’on crut que la Révolution avait eu lieu alors que celle de 1917 relativiserait sensiblement celle de 1905, dont d’ailleurs Barbault ne tient pas compte dans sa chronologie russe. 1989 semblait tellement énorme que l’on pensa que c’était le grand événement attendu, jusqu’à ce que quelque chose d’encore plus énorme n’ait lieu, à savoir que non seulement l’URSS laissait la bride sur le coup à ses satellites mais mettait en question la structure même de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, ce qui était une toute autre affaire qui remettait en question un système ne datant pas de Yalta (1945) et de la Seconde Guerre Mondiale mais des années 1934 - 1936. C’est en effet en 1936 qu’une “constitution précise l’organisation de l’URSS en onze républiques fédérées” (Larousse) et c’est ce pacte qui aura duré 55 ans qui est dénoncé en 1991, ce qui relativise singulièrement, rétrospectivement, l’importance des événements de 1988 - 1989.

   C’est dire qu’il faut se méfier des prétendues confirmations tout comme d’ailleurs de certains échecs qui se révèlent par la suite ne pas en être. Voilà où l’on en est en ce début du XXIe siècle ! On applaudit à un astrologue qui dit que quelque chose de “majeur” aura lieu en 1989, 36 ans à l’avance et cela a lieu : démonstration exemplaire de la valeur de l’astrologie. Qui ne voit qu’au niveau géopolitique, les événements s’étendent, se répandent, sur plus d’un an et qu’un phénomène majeur peut se produire avec un certain décalage, selon un processus de diffusion, d’expansion, de contamination ? On tombe sur le problème des “orbes”, c’est-à-dire du décalage entre la configuration astrale considérée et ses effets.

   Nous pensons, pour notre part, qu’une phase dure sept ans environ et que l’on avance de 90° en 90°, sur la base d’une seule planète Saturne non pas associée à une autre planète mais à une étoile fixe dite royale. Point n’est ici besoin d’une précision extrême, il s’agit de marqueurs de temps qui annoncent un revirement qui prendra le temps de se déployer sur toute la Terre et non pas dans un seul pays. Tout au contraire, Ridoux rêve d’une sorte de tableau de Mendeleev où chaque pays aurait ainsi son cycle : “c’est la triplice SA-UR-PL (Saturne-Uranus-Pluton) que nous rencontrons activée à tous les moments forts de l’histoire de la Chine contemporaine (...) Il faudra donc (sic) désormais explorer dans le même esprit l’histoire de l’Inde afin de voir si l’on ne tombe pas par hasard sur une triplice SA-NE-PL (Saturne-Neptune-Pluton). Ce serait un véritable bonheur de vérifier cette hypothèse” (p. 102). C’est la grande affaire des “attributions cycliques” (p. 84) consistant notamment à répartir les combinaisons planétaires entre la Chine, l’Inde et le Japon. En fait, Ridoux se compare volontiers à Christophe Colomb (p.. 102) et à Le Verrier (p. 91), ce qui est certes une louable façon de décrire les enjeux de la recherche astrologique : “si cette hypothèse (quant au cycle régissant l’Inde) se trouvait confirmée par l’examen des faits, cela montrerait que la logique cyclique est suffisamment incarnée dans la réalité historique pour qu’une déduction logique précède la découverte factuelle d’une façon quelque peu analogue, mutatis mutandis, à ce qui se produisit lors de la découverte de Neptune par Le Verrier.”

   Or, l’homo astrologicus ne fonctionne pas comme un ordinateur, à la minute d’arc près : rappelons à Charles Ridoux que l’astrologie mondiale passe par les individus, que l’empreinte cosmique a besoin de s’incarner et n’agit pas par dessus la tête de l’Humanité, que les événements sont la résultante d’un nouveau ressenti des hommes du fait qu’ils sont programmés de la même manière. C’est d’ailleurs cette même réceptivité aux mêmes astres qui constitue le ciment essentiel centripète d’une société, qui rend possible la convergence et donc l’événement au niveau social. Si chaque individu avait son propre thème, aucune dynamique collective ne pourrait exister. Il faut qu’au même moment un nombre considérable de personne subisse la même évolution. En ce sens, l’astrologie mondiale ne suppose nullement l’existence d’une astrologie individuelle mais bien au contraire l’exclut, est incompatible avec une telle approche contrairement à ce qu’ affirme un Michael Baigent.16 Encore faudrait-il anthropologiquement déterminer comment les hommes ont instrumentalisé les astres, du point de vue de leurs propres besoins. Et en ce sens, toute conception manichéenne nous semble à évacuer à moins que les hommes soient des masochistes programmant leurs propres malheurs, leurs crises. Il est vrai, nous allions l’oublier, que pour Ridoux les astres n’ont pas de compte à rendre aux hommes et agissent en dehors de toute planification qui serait de leur fait.

   En fait, le modèle “localisant” cher à Ridoux et qu’André Barbault avait fini à juste titre par délaisser au profit d’un système universel a des effets pervers. A partir du moment, en effet, où l’on se fixe sur une région nettement circonscrite, on diminue d’autant les possibilités de recoupement et on est donc amené à surinvestir la précision dans la datation, d’où le recours à une myriade d’aspects voire de transits. Le recours à des cycles longs et à des “attributions cycliques” a aussi ses effets négatifs en ce qu’il raréfie d’une part d’autant les possibilités de comparaison, puisque les configurations identiques sont distantes les unes des autres - cela est flagrant pour l’étude d’une période d’un siècle et encore plus d’un demi-siècle ou d’un quart de siècle - et d’autre part en ne permettant pas des comparaisons et des recoupements, pour une même période, entre régions astrologiquement, selon lui, séparées et étanches. C’est ce que nous appelons du saucisonnage. Ce qui compte selon nous, ce n’est pas l’importance d’un événement mais le fait qu’à une certaine époque, en des lieux multiples, un même type d’événement se manifeste, créant ainsi une tendance lourde. Un événement isolé comme la mort de Staline - ou la chute du mur de Berlin ou encore le 11 septembre 2001 ne font guère sens en soi pour la recherche astrologique et la réduisent quasiment à un statut divinatoire. On notera d’ailleurs le décalage entre les deux situations : dans un cas, la mort d’un dictateur qui n’est même pas le fait d’un coup d’état et qui aurait très bien pu ne pas avoir lieu sans que les astres aient à y redire - imaginons ainsi la mort de Saddam Hussein - et dans l’autre, le résultat d’une considérable vague de fond. On nous dira certes que la mort de Staline eut des effets importants mais l’astrologie s’intéresse plus aux causes qu’aux effets car une cause mineure et aléatoire, échappant au champ de l’astrologie, peut avoir des effets considérables, c’est là toute la différence entre le contingent et le nécessaire, distinguo que Ridoux ne pose à aucun moment, l’astrologie, selon lui, devant tout expliquer : la date et le lieu de tout événement, tant et si bien que Ridoux trouve des aspects pour à peu près n’importe quoi, ce qui revient à charger l’astrologie de façon inconsidérée et à chercher à donner du sens, astrologiquement parlant, à ce qui n’en a pas forcément.

   Si l’on compare le travail de Ridoux à celui de Bigé concernant Israël, les deux ouvrages se suivant à un faible intervalle, force est de constater que le premier reste encombré par un savoir faire astrologique d’antan qui le dessert plus encore qu’il ne le sert. Se servant l’un et l’autre du cycle Saturne-Pluton (Ch. IV pp. 103 et seq) - déjà utilisé pour la Chine (ch. III) - Ridoux ne peut s’empêcher de nous étudier le thème natal de l’Etat d’Israël.(p. 106). Il ne s’enferre pas moins dans des aspects mineurs : “au temps de l’opposition SA-PL (Saturne-Pluton) de 1965-1966 (...) il convient de signaler que rien de marquant ne se produit (...) les choses importantes se sont passées un peu plus tôt au moment du quindécil (sic) précédant l’opposition (...) La guerre des Six Jours (correspond à) un autre aspect mineur du cycle SA-PL qui est en cours, un nonile (...) Naturellement, ce sont des aspects mineurs que l’on relève après coup et il serait bien téméraire de se fonder sur de tels aspects dans une perspective prévisionnelle” (p. 109). On ne le lui fait pas dire !

   Dès lors, Ridoux s’interdit-il d’aller étudier si un même type d’événement n’aurait pas eu lieu, synchroniquement, en divers points de la planète, peut-être parce que la géopolitique, comme son nom l’indique, implique de ne pas comparer ce qui n’est pas (à priori) comparable. Mais c’est peut-être précisément là que le bât blesse, dans ce projet d’associer astrologie à géopolitique, espérant ainsi fournir à cette dernière un outil de localisation. Le fait pour l’astrologie de s’ancrer sur une personne donnée ou sur un lieu donné nous semble être une déviance majeure dans sa formation. Il nous semble, bien au contraire, que l’astrologie est notamment en mesure de proposer une nouvelle approche que celle de la géopolitique actuelle. Est-ce que l’idée d’un tel rapprochement ne serait pas aussi peu probante -une autre fausse bonne idée - que celle qu’André Barbault a proposée, à un autre niveau, de l’astrologie avec la psychanalyse ? Non point certes qu’il n’y ait des convergences mais elles ne passent nullement par le thème astral que d’aucuns tentent par tous les moyens de sauvegarder.

   Il est donc regrettable qu’un pseudo-succès comme celui lié à l’année 1989 soit à même de faire abandonner la piste d’un modèle universel, lequel, il est vrai, sous la forme de l’indice de concentration, lequel incluait, faut-il le rappeler toutes les planètes transsaturniennes, que lui avait conféré A.B. n’était certes pas pleinement satisfaisant. On est d’ailleurs surpris que Ridoux n’ait pas cherché à transformer l’essai en montrant que la dite année avait eu des effets semblables, pour les mêmes raisons, en d’autres régions17 c’eut été évidemment remettre en question son compartimentage. En tout état de cause, il eut été souhaitable de vérifier si un phénomène comme la dislocation d’un empire n’obéit pas à un cycle spécifique et ce quel que soit l’empire. Il nous semble en effet assez évident que 1989 appartient avant tout à un cycle du type “fin d’un empire”, fin d’une occupation étrangère, où que cela ait lieu, bien plus que ne relève d’une affaire propre à la seule URSS. Curieusement, dans son introduction, Ridoux semblait vouloir prendre quelque hauteur : “Le XXe siècle, lui, a véritablement commencé le 2 août 1914, avec l’entrée de l’Europe dans une guerre civile de trente ans qui allait ruiner son prestige et remplacer les vieux empires continentaux et coloniaux (Autriche-Hongrie, Allemagne, Russie, France et Angleterre) par deux superpuissances rivales, les Etats Unis et l’Union Soviétique, mais quand s'achève le XXe siècle ?” (p. 9) Or, il nous semble bien que 1989 a vu précisément la fin de l’empire soviétique, sur le même modèle que ceux qui avaient déjà succombé au cours du dit siècle. On aimerait savoir à quel cycle planétaire Ridoux associe un phénomène aussi récurrent; certainement pas au cycle Saturne-Neptune. Pas davantage, évidemment, Charles Ridoux ne s’est-il apparemment essayé, à titre de contre-expérience, à appliquer le modèle fonctionnant pour une région à une autre pour voir si cela ne marchait pas tout aussi bien. Nous pensons, d’ailleurs, que les talents d’astrologue perfectionniste de Charles Ridoux auraient certainement pu en faire la preuve - ce qui d’ailleurs, vu le caractère alambiqué de sa méthode n’aurait guère été concluant - pourvu qu’il en ait eu la motivation et qu’il en eut pris le temps.

   A entendre Ridoux, ce qui se passe aux Etats Unis ne concerne pas l’Europe puisque ces deux aires n’ont pas les mêmes attributions cycliques. Le cas de la crise de 1929 s’inscrit complètement en faux par rapport à une telle méthodologie, et l’on sait que cette crise atteindra l’Europe et notamment la France avec un certain retard / décalage lequel ne saurait être expliqué par les astres et n’a pas lieu de l’être sans que l’astrologie mondiale ait à en prendre ombrage! En effet, dans le cas de ce que l’on pourrait qualifier de pronostic collectif, le problème ne se pose pas de la même façon, une même configuration étant susceptible de divers avatars en divers lieux du globe, en dépit de contextes très divers et c’est cela qui alors fait preuve. Tout se passe comme si avec ces cycles prétendument associés à une aire spécifique, on retombait dans une logique de pronostic individuel, ne concernant qu’un seul cas, ce qui empêche toute approche statistique. On ne comprend pas pourquoi Michael Baigent écrit à propos du Tétrabible : L’astrologie y “était subdivisée en mondiale et en individuelle. Cette approche permettait une plus grande clarté mais conduisit malheureusement (sic) à la séparation des deux domaines de l’astrologie.”18 Nous pensons au contraire que c’est le syncrétisme entre ces deux approches qui était tout à fait malheureux et dont l’astrologie n’est toujours pas sortie de nos jours, en dépit de diverses tentatives, notamment aux XVIe et XVIIe siècles.19 Sous le Révolution, la précession des équinoxes, laquelle revalorise fâcheusement le symbolisme zodiacal, est associée notamment par Charles-François Dupuis, dans son Origine de tous les cultes à l’Histoire des religions20, et N. Campion a tort d’écrire qu’il fallut attendre pour cela 1870 et le Textbook of Astrology de A. J Pearce.21

   L’ouvrage de Ridoux n’en reste pas moins une mine d’informations utiles, au niveau historico-politique, dès lors que l’on fait abstraction de son commentaire astrologique. Avec les mêmes matériaux et un modèle astrologique sensiblement dépouillé et bien plus économique, on peut certainement faire beaucoup mieux. Il reste que le chercheur en astrologie doit disposer d’une part d’un modèle astronomique, de l’autre d’un large corpus de données historiques, ce qui n’est d’ailleurs possible qu’au niveau collectif et guère au niveau individuel où l’astrologue n’a accès aux informations concernant une personne que par son intermédiaire, sauf s’il s’agit d’un personnage public. Nous pensons par ailleurs que le centrage sur l’individu en tant que microcosme concerne plus les femmes que les hommes, d’où le fait qu’elles constituent 90% des élèves suivant une formation en astrologie.

   On ne peut que regretter l’emprise des techniques de l’astrologie horoscopique sur l’astrologie mondiale. On attend, tout au contraire de cette dernière, qu’elle s’émancipe d’un tel système pour s’appuyer sur des données astronomiques simples et qu’elle propose un modèle universel dépassant les clivages existants sur terre.22 L’astrologie mondiale vue par Ridoux est baroque, elle est aux antipodes de la simplicité d’exposition de l’astrologie des grandes conjonctions qui avait assis sa réputation au moyen Age et à la Renaissance, époque où l’astrologie n’était pas réservée aux seuls astrologues mais était familière à tous ceux qui s’intéressaient à la chose politique et à ses “mutations”, tel un Jean Bodin, dans sa République (1576). Cette astrologie de la conjonction Jupiter-Saturne pouvait être aisément mémorisée, alors que celle exposée par Ridoux n’est probablement pas enregistrée dans la tête de l’auteur lui- même. Il y a là un paradoxe : voici une astrologie mondiale au goût de Charles Ridoux qui veut que les hommes n’aient pas contribué, au cours de leur Histoire, à son élaboration, du fait de leur ignorance notamment des planètes transsaturniennes, et voilà que l’on nous parle de totems planétaires - selon des préoccupations chorographiques23 - associés aux différentes cultures et idéologies ! La diversité des cycles planétaires ranime une sorte de polythéisme mais nous pensons que tel groupe ne se reliait qu’à une seule planète et non à deux, l’autre facteur structurant, neutre, étant une étoile. En outre, le lien entre un groupe et un astre était, selon nous, du moins à l’origine, plus lié à un statut social, à une caste, qu’à un pays, ce que semblent indiquer les travaux statistiques de Gauquelin, lesquels, rappelons-le, ne font pas ressortir de résultat significatif pour les transsaturniennes.24 Il nous apparaît que la relation des hommes aux astres concerne un niveau de profondeur au delà des divers clivages culturels, géographiques, ethniques et c’est pourquoi nous pensons que les effets des changements de configuration astronomique ne s’arrêtent nullement aux frontières d’une région ou d’une religion mais les transcendent et les dépassent.

   L’indice cyclique d’André Barbault échappe à ce reproche d’une vaine quête de localisation, cela tient vraisemblablement au fait qu’il s’intéresse à la base aux deux grandes guerres dites mondiales du XXe siècle, lesquelles, par définition, ne se réduisent pas à une région limitée du globe. Ce serait donc l’Histoire qui nous aurait démontré à quel point tout était lié. Mais nous avons vu qu’il y avait eu retour à l’option des attributions planétaires à la suite de la “confirmation” du cycle Saturne-Neptune, à la fin des années 1980, lesquelles coïncident avec l’échec prévisionnel du dit indice cyclique. Cela dit, répétons une fois de plus que le recours à des planètes transsaturniennes et plus encore transuraniennes - si l’on admet qu’Uranus pourrait être visible à l’oeil nu - ne saurait trouver grâce à nos yeux.25 En 1984, dans la première édition anglaise, Harvey résumait donc ainsi nos recherches :

   “Jacques Halbronn (...) met particulièrement l’accent sur la division en huit moments de chaque cycle [d’où l’importance accordée au semi-carré (45°) et au sesqui-carré (135°)]. Il met l’accent sur la conception platonicienne qui considère chaque cycle comme un mouvement partant de l’unité au moment de la conjonction, allant vers la multiplicité et faisant retour à l’unité. Il critique l’indice cyclique de Gouchon-Barbault car il (...) n’est pas véritablement cyclique.”

   Si l’on considère un travail comme celui de l’espagnol José de San Miguel de Pablos, Le grand cycle Uranus-Neptune (Lyon, CEDRA, 1991, Préface de M. Charvet), on ne peut que constater que l’outil cyclique de 171 ans ainsi proposé ne peut guère servir aux hommes politiques, lesquels ont besoin de phases sensiblement plus brèves, disons à l’échelle humaine, comme le sont des phases de 7 ans environ. En prenant comme élément combinatoire Saturne, on restait tout de même dans le raisonnable - à condition toutefois de ne pas se contenter de la conjonction (ce qui donne dans le cas du cycle Saturne -Neptune une période de 36 ans ) mais le recours panoramique aux seules transsaturniennes nous semble complètement décalé par rapport à une quelconque vraisemblance anthropologique, et que dire d’une subdivision du cycle en question selon une division zodiacale ? Le fait de recourir à d’autres aspects que la conjonction, l’opposition et le carré conduit ipso facto à une division beaucoup plus complexe du cycle.

   Pour l’historien de l’astrologie mondiale, la question des connections entre divers repères cosmiques est déterminante. L’abandon de la relation planète- étoile (si importante notamment dans l’astrologie chinoise26 - repére qui avait pour avantage d’être à la fois immuable et visible pour l’observateur -, aboutira à une perversion de la théorie des aspects, laquelle au lieu de situer une planète par rapport à une étoile fixe conduira à relier entre eux deux points mobiles, dont les points de contact sont voués à varier indéfiniment, sur toute la longueur de leur parcours, un peu comme le Ramadan chez les Musulmans. Au vrai, nous sommes ici en face d’un problème de couple : on sera passé d’une formule initiale où un des membres du couple est neutre, vierge, à savoir l’étoile fixe instrumentalisée par la planète, élément moteur, dans tous les sens du terme, qui s’en sert pour structurer son parcours à une solution moderne qui veut que les deux partenaires soient actifs, soient chacun porteurs de leur propre signification, un peu à la façon de nos couples modernes. En bref, une évolution du couple cosmique qui ne respecte plus la dualité masculin / féminin, qui est à la base même des phases cycliques.27 Le refus par André Barbault du recours aux étoiles fixes en astrologie mondiale apparaîtra tôt ou tard comme une erreur majeure qui aura stérilisé et dévoyé l’école française pendant plusieurs décennies.28

   On ne peut en effet se lancer dans une telle recherche sans disposer d’une assise anthropologique et épistémologique rigoureuse, ce qui permet d’éviter de se laisser bercer par certaines coïncidences heureuses auxquelles d’aucuns se rattachent désespérément, au lendemain d’échecs cuisants et dont ils veulent croire qu’ils sont compensés par des succès douteux. Il ne faudrait pas oublier que tout cycle comporte par définition une dualité, ce qui signifie qu’il génère ipso facto de la pluralité, de l’alternance. On ne voit donc nullement la nécessité de recourir à plus d’un système de structuration du temps, ce qui, quelque part, est dans la logique même du monothéisme. Le recours à plusieurs cycles et qui plus est reliant des planètes entre elles, nous apparaît comme carrément hérétique. Le choix de Saturne par les Anciens29 nous semble tout à fait adéquat, créant ainsi des semaines d’années de 7 ans, qui font pendant au cycle lunaire.30 Or, en combinant Saturne avec une autre planète, on ne permet pas de préserver des phases de sept ans et notamment pas dans le cas des cycles Saturne-Uranus et Saturne-Neptune. En revanche, le cycle Saturne-Aldébaran permet de maintenir cette durée de sept ans, l’étoile fixe n’introduisant pas un élément perturbateur.

   En fin de compte, la véritable carence des chercheurs français en matière d’astrologie mondiale que nous avons mentionnés tient à l’absence d’un modèle événementiel pertinent. S’il y a eu, en effet, un effort de modélisation au niveau astronomique, qu’en fut-il sur le plan historique ? On nous parle de moments “importants” ou “peu importants”, mémorables ou peu mémorables, de “guerre” et de “paix”. Comme l’écrit Michael Baigent31 : “Malgré me caractère apparemment inévitable de la tension, le point de rupture n’est pas inévitable. Les guerres ne sont pas nécessaires”. Nous pensons que seule une prévision de type statistique est concevable, faute de quoi l’astrologue est conduit à ergoter et à triturer sa science pour ne pas perdre la face. Ce qui importe, c’est qu’un certain type d’événements tende à s'accroître au cours de certaines phases et à décroître au cours d’autres. Et cela l’historien peut s’en rendre compte sans passer par l’astrologie. Il importe donc que les chercheurs en astrologie fassent apparaître une telle cyclicité sans même avoir à se référer aux astres. Une fois cette périodicité admise, il ne restera plus qu’à faire apparaître des corrélations avec certaines configurations astrales. C’est ainsi que, pour notre part, nous avons procédé, il y a une trentaine d’années pour ensuite remonter vers le paramètre saturnien et par la suite au pivot Aldébaran / Antarés.32 Encore convient-il de préciser, à ce stade de la recherche, qu’il conviendrait également de comptabiliser en sus des manifestations les plus caractéristiques de la phase les échecs des tentatives appartenant à la logique de la phase opposée. Il ressort d’une telle approche que le chercheur en astrologie est à même de déterminer si telle action a des chances ou non d’aboutir, d’échouer ou fera long feu, au cours d’une phase donnée, ce qui suppose a contrario, que la situation s’inversera à la phase suivante. Une entreprise qui avorte ne fait, d’ailleurs, que renforcer le courant d’esprit opposé.

   En attendant, l’on comprend que les astrologues, faute de mieux, soient plus à leur aise face à des événements ayant déjà eu lieu (type 11 Septembre) ou quand les échéances sont bien définies à l’avance (comme dans une élection) car il ne s’agit pas de définir le type de situation qui se profile. Pour notre part, et ce dès 1976 (et en 1979 dans l’édition espagnole, Las claves de la astrologia, Madrid, EDAF), nous avons proposé un modèle qui soit clairement défini tant sur le plan astronomique que sur le plan historique :

   La courbe de Saturne “paraît concerner les changements territoriaux (apparition ou disparition d’Etats, changements de frontières)”.33 A l’époque, notre conception du cycle de Saturne était liée aux passages de Saturne sur les axes solsticiaux et équinoxiaux. En 1988, Saturne entrait en capricorne, ce qui correspondait, pour nous, à la phase favorisant la “multiplicité”, phase qui, dans notre système actuel, 27 ans plus tard, commence au passage de Saturne un signe plus tôt, soit au début du Sagittaire. Trente ans plus tôt, la même configuration se retrouvait : “A partir de 1959, nouvelle période de cristallisation, on voit des dizaines de nouveaux Etats apparaître, en l’espace de quelques années, en particulier en Afrique”. On peut donc dire que dès 1976, nous avions annoncé comme échéance suivante pour un “démantèlement” d’empire, la phase allant de 1988 (entrée de Saturne en Capricorne) à 1996 (entrée de Saturne en Bélier). Or, c’est bien ce qui s’est produit au niveau de l' “empire” soviético-communiste européen. Sur la quatrième page de couverture de L’Astrologie Mondiale (Ed. Rocher, 1995), il est écrit : “Saviez-vous qu’André Barbault avait annoncé, dès 1960 (sic) en pleine apothéose communiste que l’empire soviétique serait démantelé en 1990 ?” Nous ne pensons pas que Barbault ait annoncé un quelconque démantèlement; on joue sur les mots: il a mis en avant, dans certains de ses écrits, l’année 1989 comme année “importante”, “majeure”, certes, pour l’URSS mais sans aucunement préciser de quoi il pouvait bien s’agir. Et d’ailleurs, si on lit ce que Barbault écrivait bien après avoir formulé cette prévision, qui date de 1953, il est très improbable qu’il ait envisagé dans les années Soixante, une telle issue pour 1989. En fait, Barbault ne souhaitait pas trop revenir sur ses pronostics concernant l’URSS et il n’avait pas, agissant ainsi prudemment, pris la peine de repréciser le contenu des événements attendus pour 1989, du moins pas avant l’ apogée de l’ère Gorbatchev. On notera en passant que Ridoux ne daigne pas signaler notre travail en astrologie mondiale, en dépit d’une réédition mis à jour de Clefs pour l’astrologie, en 1993. Comment, demanderons-nous à M. Ridoux ne voit-il pas notamment le parallèle entre De Gaulle et Gorbatchev, à trente ans de distance et à quel point cela n’a strictement rien à voir avec le fameux cycle Saturne- Neptune mais bien avec le cycle Saturne-axe Aldébaran-Antarés ? Quand De Gaulle laissa partir l’Algérie (1962), qui faisait partie de la France34, est-ce que cela ne fait pas en effet songer au démembrement de l’URSS, faisant suite à la “perte” en 1956 de la Tunisie et du Maroc, alors que Saturne venait d’entrer dans le signe tropique du Sagittaire, où l’étoile fixe royale Antarés se situe, à 180° d’Aldébaran ? Nous sommes bien à un cycle de Saturne d’intervalle - 1956 - 1962 et 1988 - 91 - dans un même processus de “fin d’empire” ! Ah quand on a des oeillères.

   Or, nous pensons, en 2003, que l’astrologie mondiale a prioritairement affaire avec les changements concernant les empires et que c’est dans ce domaine qu’elle a son mot à dire. La question de savoir s’il y aura paix ou guerre est une affaire qui n’en est que l’éventuel et toujours incertain corollaire; il vaudrait mieux parler d’alliance et de scission35 et quant au fait que de telles transformations soient importantes, cela dépend des pays : dans certains cas, l’empire résiste, dans d’autres, il chancelle. C’est au géopoliticien de déterminer, à chaque fois, et seulement quelques années à l’avance - pas 36 ans ! - quelles sont les situations les plus fragiles. Entre deux phases de démantèlement, il y a une phase qui peut permettre de rassembler les morceaux avec plus ou moins de bonheur, ce qui permettra de mieux résister à la prochaine étape. C’est précisément, par refus de s’appuyer sur le géopolitique que certains chercheurs ont vainement tenté de demander aux astres eux-mêmes de déterminer la localisation de l’impact astral, ce qui est parfaitement chimérique. On observera d’ailleurs à ce propos la contradiction constante chez les auteurs, tant en France qu’en Angleterre ou en Espagne, écrivant sur ces sujets: ils font appel à l’Histoire, à la géopolitique tout en maintenant un arsenal planétaro-zodiacal pléthorique selon une approche encore fortement marquée par une époque où l’astrologie se croyait une vocation à tout expliquer, sans s’appuyer sur d’autres disciplines. Il en est d’ailleurs de même pour l’astro-psychanalyse, laquelle recourt à un certain langage tout en minimisant l’information acquise sur le terrain, au cours de l’entretien. Toutefois, en renonçant à la symbolique zodiacale dans le cas des cycles Saturne-planéte transsaturnienne ou à la symbolique planétaire, dans le cas de l’indice cyclique, il semble bien que le discours prédictif de l’astrologue en soit réduit à des formulations des plus vagues.

   Il est vrai que quand on parle de typologie en astrologie, on pense immédiatement aux significations planétaires et/ou zodiacales. C’est notamment le cas pour les “nouvelles” planètes, dites transsaturniennes aux noms si évocateurs pour les amateurs de mythologie. Pluton doit bien avoir quelque chose de... “plutonien” puisqu’il a reçu ce nom. L’astrologie moderne nous enseigne d’ailleurs qu’Uranus est la planète des transformations36 comme si toute l’astrologie n’était pas affaire de changement, comme si chaque phase de cycle n’introduisait pas un certain revirement sans qu’on ait besoin d’une planète spéciale pour que celui-ci puisse avoir lieu ! Il est vrai que le langage astrologique n’a pas peur des redondances, c’est ce qui fait sa richesse, il y a dix façons de dire la même chose, ce qui est parfois bien commode : ainsi un “bon” astrologue, expérimenté, retombera toujours sur ses pattes. Il est temps de se demander comment les hommes seraient parvenu à bien nommer les planètes, selon quelle méthodologie ont-ils percé leur mystère, dans l’Antiquité pour les astres jusqu’à Saturne et encore aux XIX et XXe siècles, de Cérès à Chiron et de Neptune à Pluton ? Il semble bien que ces astres n’agissent, à quelque niveau que ce soit, y compris et surtout sur les astrologues, qu’une fois et pas avant d’avoir été nommés et parce que baptisés par les hommes. Cf. les thèses de Geoffrey Dean, sur Encyclopaedia Hermetica.

   La prévision en astrologie mondiale exige que l’on puisse annoncer qu’à telle date se produira un processus, susceptible d’ailleurs de s’étendre sur plusieurs années, capable d’affecter des régions très diverses, à différents degrés - avec des réussites et des échecs de la part des divers protagonistes et des effets plus ou moins durables - et dont on fournit le profil en mentionnant des précédents survenus sur la base de la même configuration, quinze ans, trente ans, quarante-cinq ans, soixante ans environ etc. plus tôt, puisque les phases de Saturne alternent sur des périodes de 7 ans.

Jacques Halbronn
Paris, le 24 novembre 2003

Notes

1 Cf. Evolution géopolitique mondiale. Le tournant (1980 - 2000), Paris, Ed. du Rocher, 2002. Retour

2 Cf. nos études La vie astrologique en France, tomes I et II, Paris, Trédaniel, 1992 et 1995. Retour

3 Cf. Evolution géopolitique mondiale, op. cit., voir liste p. 8. Retour

4 Cf. Les sept jours de la création d’Israël. Le Droit et la Force : l’histoire inachevée d’Israël, Paris, Ed. Du Janus, 2003. Retour

5 Cf. “le cycle Saturne-Pluton et Israël”, sur Encyclopaedia Hermetica. Retour

6 Cf. M. Baigent, in L’astrologie mondiale, op. cit., p. 67. Retour

7 Cf. notre étude sur Le dieu des Juifs, sur Encyclopaedia Hermetica. Retour

8 Cf. “Heurs et malheurs de l’astrologie mondiale au XXe siècle” Site Cura.free.fr. Retour

9 Cf. citation de A. Barbault in C. Harvey, N. Campion, M. Baigent, L’astrologie mondiale, Paris, Ed. Du Rocher, 1995, pp. 22 - 23. Retour

10 Cf. J. Reverchon, Valeur des jugements et pronostics astrologiques, Yerres, 1971, à lire sur le Site Cura.free.fr, voir aussi la réponse de Ch. Harvey à Reverchon, in L’astrologie mondiale, op. cit., p. 222. Retour

11 Cf. notre étude sur religion et astronomie, sur le Site Cura.free.fr. Retour

12 Cf. notre étude “De l’astrologie à l’astro-histoire”, Site Cura.free.fr ; à noter que San Miguel de Pablos avait lancé la formule avec son ouvrage “reloj astrohistorico”, Ed. Française, Le cycle Uranus-Neptune, CEDRA, 1991. Retour

13 Cf. Ch. Harvey, in L’Astrologie Mondiale, op. cit., pp. 196 et 206 et seq. Retour

14 Cf. C. Harvey, N. Campion, M. Baigent, L’astrologie mondiale, trad. C. Ridoux, op. cit., p. 21. Retour

15 Cf. Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, diffusion Priceminister, sur le Net. Retour

16 Cf. L’Astrologie Mondiale, op. cit, p. 130. Retour

17 Cf. nos Clefs pour l’astrologie, Paris, Seghers, pp. 136 et seq. Retour

18 Cf. L’Astrologie Mondiale, op. cit., p. 76. Retour

19 Cf. sur cette distinction l’avis différent de N. Campion, dans le même ouvrage, pp. 93 et 170. Retour

20 Cf. notre étude sur Newton et l’école précessionnelle française, Site Cura.free.fr. Retour

21 Cf. L’Astrologie Mondiale, op. cit., p. 172 et P. Curry, N. Campion, J. Halbronn, La Vie Astrologique, il y a cent ans, Paris, Trédaniel, 1992. Retour

22 Cf. “De l’astrologie à l’astro-histoire”, Site Cura.free.fr. Retour

23 Cf. chez Manilius et Ptolémée, l’exposé de M. Baigent, in L’Astrologie Mondiale, op. cit., pp. 73 et seq. Voir aussi dans le même ouvrage, un exposé de N. Campion, pp. 90 et seq. Retour

24 Cf. J. Halbronn, “La pensée astrologique” in S. Hutin et J. Halbronn, Histoire de l’astrologie, Paris, Artefact, 1986. Retour

25 Cf. la description succincte que Charles Harvey donne de nos travaux parus sur ce sujet dès 1976, in L’Astrologie Mondiale, op. cit., pp. 337 - 338. Retour

26 Cf. Ch. Harvey, in L’Astrologie Mondiale, op. cit., pp 414 - 415. Retour

27 Cf. nos travaux sur le masculin et le féminin, sur Encyclopaedia Hermetica. Retour

28 Cf. Ch. Harvey, L’Astrologie Mondiale, op. cit., p. 412. Retour

29 Cf. le lien entre les Juifs et Saturne, in L’Astrologie Mondiale, op. cit., p. 91. Retour

30 Cf. N. Campion, in L’Astrologie Mondiale, op. cit., p. 161. Retour

31 Cf. L’Astrologie Mondiale, op. cit., pp. 447 - 449. Retour

32 Cf. nos travaux sur l’astrologie axiale, dans l’Encyclopaedia Hermetica. Retour

33 Cf. Clefs pour l’astrologie, op. cit., p. 158. Retour

34 Cf. A. Hourari, Histoire des peuples arabes, Paris, Seuil, 1993, pp; 488 - 491. Retour

35 Cf. Ch. Harvey sur “le cycle de la paix de Barbault”, in L’Astrologie Mondiale, op. cit., pp. 248 - 249. Retour

36 Cf. notre étude in La vie astrologique il y a cent ans, op. cit. Retour



 

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