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Qu’est-ce que l’astrologie transactionnelle ? (8 octobre 1997) |
La nouvelle modernité est l’évacuation du dogme du savoir astrologique pour ne plus poser que les termes d’une transaction.
M. N. Quel a été votre parcours astrologique ?
J. H. J’ai découvert l’astrologie en 1967, j’avais dix-neuf ans. Il y avait dans la bibliothèque de mes grands parents un livre de Maurice Privat qui datait de 1935, l’Astrologie à la portée de tous. A l’époque je n’avais pas de goût pour les maths et c’est à travers cet ouvrage que je me suis débloqué face aux calculs. Ma rencontre avec l’astrologie a coïncidé avec la découverte de la langue hébraïque et d’Israël. Très rapidement, en rentrant d’Israël, je suis allé au Musée Social où il y avait des cours d’astrologie. A l’époque, il y avait des gens brillants comme Jean Carteret, André Barbault, Henri Gouchon. A ce moment là, j’ai pris conscience qu’il existait une autre astrologie notamment un domaine de recherches autour des symboles, des structures.
M. N. Y a-t-il eu une personne importante dans votre trajet ?
J. H. Je n’ai pas fait de rencontre déterminante. Des auteurs m’ont marqué comme Dom Néroman. J’ai fait partie du courant structural qui va de Dom Néroman à Jean Carteret et qui s’efforce de retrouver la signification des symboles astrologiques et l’équilibre mathématique à l’intérieur du savoir astrologique. Ce courant tend à retrouver une connaissance pure, virginale, non corrompue. L’hypothèse est la suivante : plus c’est logique, plus c’est original, plus c’est cohérent et structuré et plus on a de chances de retrouver l’astrologie initiale et par conséquent d’avoir le meilleur outil. Or, il est important que l’astrologue croie en son propre outil.1 Ajoutons que j’ai eu aussi des sympathies pour les sidéralistes et les travaux de Dorsan.
J’ai crée le M. A. U. (Mouvement Astrologique Universitaire) en 1975 et ouvert le Centre Providence en 1979. En fait, j’ai perçu l’astrologie avant tout à travers le milieu associatif. Je me suis aperçu qu’il y avait une grande diversité d’approches. On pouvait être astrologue praticien, auteur, enseignant, chercheur, responsable d’associations, etc.
Pour moi, aujourd’hui, la première question est : comment forme-t-on un astrologue ? Je me suis rendu compte que la consultation n’était pas définie. Officiellement, les gens qui venaient en cours d’astrologie désiraient être astrologue, donc devaient être capables d’assumer une consultation. Or, personne ne leur disait de quoi il s’agissait, sinon au niveau des fantasmes.
La deuxième remarque, au niveau des cours, c’est que les étudiants ne venaient pas forcément pour être des professionnels de l’astrologie. Le réflexe consommateur plutôt qu’acteur joue énormément. Derrière la demande professionnelle se trouve un besoin personnel. Tout ceci pour dire que le métier d’astrologue n’est pas perçu ni défini clairement. De même, il y a très peu de rapport entre les élèves en astrologie et la profession. Dans quatre vingt quinze pour cent des cas, ils disparaissent dans la nature. C’est une population anonyme qui va consommer à plus ou moins haute dose, que ce soient les clients ou les élèves.
Sinon, je me définis comme un metteur en scène du milieu astrologique. Le metteur en scène explique au comédien comment travailler mais n’a pas envie d’être comédien. J’essaie de penser ce milieu, de proposer des formules. On peut, par exemple, définir le métier d’astrologue et ne pas avoir les aptitudes pour l’appliquer.
Je suis le père du colloque astrologique en France. Dans les années 74-75, c’était un produit tout à fait nouveau. En fait, j’élabore des rituels, du colloque, de la consultation, du guide astrologique, etc.
Je m’intéresse également aux cycles des planètes (j’ai publié des travaux sur Saturne). Et si être astrologue, c’est croire qu’il y a une influence des astres ou une synchronicité avec les astres concernant les événements de l’humanité, je suis astrologue. Mais une des raisons pour lesquelles je ne suis pas astrologue, c’est que je suis avant tout historien. C’est ma formation. Le travail de l’Histoire n’a rien à voir avec celui de l’astrologue, au niveau épistémologique, par exemple. Je regrette d’ailleurs que les gens qui viennent à l’astrologie n’aient pas une formation scientifique plus solide. La recherche scientifique rend modeste, prudent et de façon générale, quelqu’un qui demeure dans la vie sans rigueur intellectuelle et morale peut dire et faire n’importe quoi. Donc, depuis vingt ans, je me suis donné une très grande discipline de travail au niveau de la recherche de documents et ce champ me permet de ne pas me déformer mentalement.
M. N. Que mettez-vous derrière le terme d’ astrologue ?
J. H. Pour moi, être astrologue est un critère d’appartenance à un milieu particulier. Déjà, il y a un problème de définition. Dans un sens très large, est astrologue toute personne qui fréquente le milieu astrologique et non pas nécessairement l’astrologue dans son cabinet et qui, paradoxalement, n’a pas forcément de relations avec le milieu astrologique. Dans sa définition étroite, c’est un astrologue dans son cabinet.
On ne dit pas de quelqu’un qu’il est un bon astrologue. On n’en sait rien. Les pratiques des uns et des autres restent très personnelles et confidentielles. Si elles sont connues du public, elle ne le sont pas entre astrologues. Un grand astrologue n’est pas forcément un bon praticien mais plutôt quelqu’un qui a publié des livres. La notion de qualité, à ma connaissance, n’est pas liée aux performances du praticien. De même, le savoir astrologique dans sa dimension joue un rôle très faible dans les relations entre astrologues. Je ne connais pas de groupes qui se déterminent par rapport aux transits ou au thème de telle ou telle personne. Les astrologues font de l’astrologie par rapport à une demande profane (cours, consultations) mais entre eux ils ont une énorme réticence à utiliser l’astrologie pour résoudre les problèmes relationnels. J’ai rarement vu qu’on choisissait un président d’association pour son thème ou qu’on choisissait une date pour faire telle ou telle activité.
L’astrologie en tant que technique ayant perdu sa vertu opérationnelle n’existe pas vraiment dans les relations entre astrologues. C’est peut-être moins vrai aux USA.
M. N. Qu’est ce qu’un bon astrologue pour vous ?
J. H. Pour être astrologue, il faut avoir une perception intense de l’autre. Malheureusement, souvent, l’astrologie n’attire pas ce genre de personnes (en tant que professionnels). La question est de savoir qui est doué pour l’astrologie. A quel fantasme touche l’astrologie ? Ce serait un savoir qui me permettrait de savoir qui est l’autre ; qui je suis. Je dis aux astrologues Vous parlez de l’être humain et vous ne savez pas la différence entre un homme et une femme. Or, pour moi, la demande d’astrologie nous permet de mieux comprendre la féminité et la féminité de mieux comprendre ce qu’est l’astrologie. Tant qu’on n’a pas défini la différence psychique, de perception de l’autre et du réel entre l’homme et la femme, est-ce qu’on peut interpréter un thème ? Y a-t-il dans les cours d’astrologie un moment où ce sujet est abordé ? S’il y a des différences sur le plan anthropologique, psychologique, typologique, le problème est grave. On sait qu’on doit tenir compte de l’âge de la personne (la théorie des âges a au moins le mérite d’exister) mais on ne tient pas compte de la différence entre un homme et une femme. On pense généralement que cela fait partie intégrante du thème. Il est clair que cette différence entre l’homme et la femme est déterminante dans la demande d’astrologie, dans le comportement des astrologues, dans les conseils que je peux donner à mon client. Cette façon qu’a l’astrologie d’insister sur les typologies zodiacales et planétaires ou l’individualité irréductible de la personne est une façon d’évacuer le clivage homme-femme.
Pour résumer, un bon astrologue est quelqu’un qui est capable de partir de la demande du client, de l’élève, etc. Pour la mettre de côté à un moment donné et qui établit une relation de confiance à un autre niveau que celui de départ. Il faut savoir que la demande du client ou de l’élève n’est pas univoque. Il n’est pas tout seul. Il est lui et tous ses autres personnages, dont l’enfant. Quand il vient vous voir, à quel personnage veut-il qu’on s’adresse ? Il faut passer de l’un à l’autre. C’est un exercice périlleux.
L’astrologue qui vit dans la crainte, la langue de bois, le masque, la prudence, l’angoisse de ce qu’il doit dire ou ne pas dire, peut-il vraiment aider l’autre ? Il faut retrouver une spontanéité, parler des conflits qu’on peut avoir avec l’outil (l’astrologie). Constituer un lieu où les astrologues pourraient parler de leurs problèmes permettrait à chacun d’éveiller son potentiel.
M. N. Alors, comment former les astrologues ?
J. H. Le cours d’astrologie est un lieu bâtard qui ne sert pas à former une nouvelle génération d’astrologues capables d’être plus efficaces, plus conscients de l’astrologie, mieux perçus socialement. Les écoles d’astrologie servent avant tout à gagner beaucoup d’argent. On divulgue des connaissances mais que vont en faire ces élèves ? C’est un problème déontologique. Je prends des positions très dures par rapport à certaines formes d’enseignement de l’astrologie qui me semblent aller vers le charlatanisme. On dit aux gens apprenez et vous aurez les clés des événements et de la connaissance de l’autre. C’est un argument de vente mais il est discutable : Plus vous investirez de temps et d’argent, plus vous serez sûr du résultats.
J’ai crée un nouveau concept : l’astrologie transactionnelle qui se situe au sein des théories de la communication. La demande d’astrologie est en effet pour moi, liée à un problème de communication. Si j’ai besoin d’aller voir un astrologue, porteur d’une transcendance, c’est que quelque part je ne fais pas confiance à ce que d’autres gens plus ordinaires, plus familiers, pourraient me dire. Donc, l’astrologie n’existe que par la volonté du client d’y croire. Cette volonté correspond à un fantasme et l’astrologue n’est là que pour gérer cette demande. L’astrologue n’existe que dans la relation entre l’astrologue et le consultant. La personne veut entendre quelqu’un qui détient un savoir supérieur. L’astrologue doit être conscient que cette démarche n’est pas innocente mais signifiante. Pourquoi, parmi les gens qui ont un même problème, seulement quelques uns pensent que l’astrologie peut les aider ? C’est la demande qui est originale, pas le problème.
L’astrologie transactionnelle n’est rien d’autre que cette réflexion sur les motivations des clients et sur le bagage dont l’astrologue a besoin pour satisfaire cette demande. L’Astrologie traditionnelle. met l’accent sur ce bagage de l’astrologue, sur le savoir, sur l’interprétation. L’A. T. remet en cause cette hypothèse. Il y a tout un langage qu’il faut mettre en place pour que la communication se fasse mais il y a aussi le message. D’où vient-il ? La réponse classique dit : Le message est dans le thème. Or, une langue n’est pas porteuse d’un message, d’un savoir. A la base, une langue est un outil de communication. Il faut donc savoir si le thème est un outil de communication ou une source d’informations sur la personne; C’est sur ce chapitre que le clivage se fait. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il y a un langage astrologique. Mais l’information peut venir de trois sources : du thème astral, de l’astrologue qui a envie de dire des choses à son client, de la démarche du client. La règle de base est de toujours passer par l’astrologie pour traiter un certain type de problèmes des gens qui viennent me voir.
Evidemment, dans le lieu astrologique, le fait que je réfléchisse à la consultation, alors que je ne suis pas praticien a fait scandale. Je réponds de manière un peu provocatrice que peut-être fallait-il ne pas être astrologue pour pouvoir penser le schéma de la consultation. Je cherche avant tout le meilleur moyen de gérer un certain type de fantasme. Pour moi, il faut repenser le design de la consultation. L’idée généralement admise est que l’astrologue fait de son mieux pour répondre à la demande de son client. Je légitime mon discours par rapport à la demande et non par rapport à la pratique. Ce concept d’A. T. est fondé sur une question : qu’est ce qui peut faciliter l’entretien ? Il s’agit de définir la relation qu’entretient l’astrologue avec l’astrologie. Actuellement, cette relation n’est pas saine. L’astrologue est pris dans un système de marketing qu’il ne maîtrise pas : être porteur d’une vérité. Il entre dans le cercle vicieux du contre-transfert, être à la hauteur des fantasmes de son client. Il faut sortir de cette spirale en dissociant le message du médium, du messager. En tant que médium (mode de communication) l’astrologue aide l’autre. Par contre, quel est le message à communiquer ? Or, on sait très bien que tout message qui passe par un médium apprécié est un message fort. Le message peut être banal si le signal est fort. C’est la pulsion à faire quelque chose qui est importante. Si l’astrologie a une place dans notre société, ce n’est pas par l’originalité du savoir qu’elle incarne mais parce qu’elle est capable de dire les choses autrement. Le client pense que l’astrologue va débloquer la situation. Il vient subir un électrochoc psychique. Le message est simple mais au bout du compte on ne sait pas ce qui fait que ça va marcher.
M. N. Mais la formation de l’astrologue, que doit-elle être ?
J. H. Le thème ne sert qu’à communiquer. Il est un langage qu’il faut apprendre mais qui n’est pas porteur de savoir. Donc, les études ne sont plus les mêmes. On peut apprendre en trois semaines ce qu’on apprenait en trois ans. A l’heure actuelle, on vend à des élèves l’idée qu’on va leur enseigner un savoir qui va leur permettre de pratiquer la consultation, cela relève du charlatanisme.
Les élèves en astrologie sont dans un rapport de fantasme. Ils viennent pour se connaître. Ils veulent un produit et non pas une formation professionnelle. Le cours d’astrologie est le lieu le plus problématique qui soit. C’est là que se manifestent tous les problèmes concernant l’astrologie. L’astrologie attire une certaine clientèle qui vient sur un malentendu et ceux qui pourraient être performants n’y viennent pas parce qu’ils imaginent que c’est autre chose. On n’en sort pas, pourquoi ? Les gens sont attirés par ce qui leur manque (si j’ai des problèmes de communication, j’irai suivre des séminaires sur la communication et non d’astrologie). De même les astrologues ne savent pas pourquoi on vient les voir.
Je propose de dresser un profil général de celui qui est demandeur d’astrologie. Notre formation serait peut-être simplifiée si nous savions à qui nous avons à faire. Nous ne connaissons pas la personne mais la démarche en elle-même est révélatrice, symptomatique, de quelque chose. Et dans la consultation astrologique, m’importe plus la démarche que le thème astral puisque c’est elle qui donne l’information sur le client. Le thème astral n’est que le vecteur de la communication. Il donne une information sur la façon dont je dois communiquer le message. Il symbolise la source d’informations, mais l’astrologue reste responsable en tant que personne de ce qu’il dit. Le thème est l’amplificateur qui permet de faire passer ce que j’ai à dire.
De même, l’équation de l’astrologue est liée à ses capacités de préciser l’information. Nous sommes tous différents : le fait d’être un homme ou une femme, de fonctionner plus cerveau droit ou cerveau gauche sont des données importantes que ce soit du côté du client ou de l’astrologue.
L’astrologue est porteur d’une information que l’autre pense qu’il ne peut pas trouver ailleurs. Il va falloir gérer une certaine peur de la souffrance dans ma façon de parler, de raisonner, de fonctionner. Je propose donc trois pôles de réflexion : le thème astral (il sert à communiquer, à permettre l’écoute), l’équation de l’astrologue (quel potentiel j’ai à développer), le profil général du client (c’est la démarche, elle-même, en tant que telle, qui m’informe)
De façon plus large, il me semble important de réfléchir sur ce qui amène les gens à l’astrologie et, dans la formation de l’astrologue, la consultation doit arriver en premier pour transférer la motivation de la personne d’un niveau à un autre. La motivation de l’élève en astrologie et du consultant est grosso modo la même au départ. C’est pour cette raison qu’il faut introduire la consultation tout de suite, à la fois parce qu’on fait des analyses qui vont se répercuter sur l’élève, à la fois pour lui montrer qu’il y a d’autres enjeux et que ce n’est pas le savoir qu’il vient chercher qu’il faut lui donner.
M. N. Quel est le problème de la consultation ?
J. H. L’astrologue parle de qui, de quel vécu ? Il parle du vécu du client dont il ne sait rien. Quelle expérience en a-t-il ? Il parle de quelqu’un qu’il ne connaît pas. Il sait en termes de mots, de signes, de signifiants, de symboles, mais ne sait pas de qui il parle réellement. Certains astrologues disent : moi, je parle du thème. Ils parlent de cette photo du ciel qui, en somme, est un schéma très abstrait. Mais qui fait le travail ? C’est au client de se débrouiller avec sa bonne volonté pour qu’il y ait un résultat. C’est lui qui dira oui ou non à ce que dit l’astrologue. Alors, à quoi bon se casser la tête pour donner un sens dès le départ au thème astral. On sait très bien que c’est le client qui donne leur signification aux mots que je lui dis. Donc, la personne doit partir avec une injonction à faire quelque chose. L’important, dans une consultation, est d’arriver à gérer le problème du moment. Qu’est ce qui va aider l’autre à survivre, à retrouver une image cohérente de lui-même, à sortir de ses blocages, de ses pièges ? Si la personne a retenu trois mots qui l’invitent à faire quelque chose de sa vie, c’est bien. Le message doit être un message d’action, mais souvent l’astrologue ne se situe pas personnellement dans l’entretien.
Tout d’abord, quelle relation s’établit entre l’astrologue et son client ? La plupart du temps le rôle donné au client n’est pas très sain. Le client met l’astrologue sur un piédestal mais c’est réciproque. Pourquoi ? C’est le client qui confirme ce que je lui dis. L’astrologue donne toute puissance au client en lui attribuant une connaissance sur lui-même alors que la personne vient pour savoir qui elle est, où elle en est. L’astrologue donne au client un rôle ahurissant en lui conférant un pouvoir absolu. Le client arrive avec une énorme attente et se retrouve face à un astrologue qui, lui aussi, a une énorme attente. Le client est la Providence puisque c’est lui qui pourvoie.
M. N. Quel dialogue peut-il y avoir entre l’astrologie et les autres disciplines ?
J. H. Moi, je m’intéresse beaucoup au dialogue entre astrologues et psychologues et je crois que ma façon de présenter les choses est plus acceptable par les psychologues que la façon dont les astrologues traditionnels en parlent. C’est un paradoxe. Si l’astrologue parle d’astrologie transactionnelle, on va dire que c’est n’importe quoi. C’est le contraire. On voit où se situe l’astrologue, ce qu’il peut faire. C’est un spécialiste qui gère un certain type de fantasmes, de palliatifs et qui a à faire à des gens dont les problèmes ne peuvent pas être gérés par un psychologue normal sauf s’il est spécialisé en astrologie transactionnelle. De plus, il n’est pas nécessaire de croire à l’astrologie pour être astrologue. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de vérité astrologique au niveau du lien de l’humanité avec les astres.
Autrefois, du Moyen Age au XVIIe siècle, l’astrologie couvrait un champ énorme. La plupart des disciplines s’intéressaient peu ou prou à l’astrologie. On est passé d’un stade où l’astrologie était une sorte de discours, de savoir auquel toutes les disciplines devaient puiser (médecine, agriculture, politique) à un stade où l’astrologie a été rejetée. Elle n’a plus eu comme autre ressource que de faire tout le travail et s’est retrouvée assez vite à son seuil d’incompétence. Il s’agit aujourd’hui de revenir en arrière, de réintroduire l’astrologie dans des domaines dont on l’a écartée mais par des gens qui sont dans ces domaines. Par exemple, dans le domaine des sciences humaines, l’astrologie pourrait être une spécialisation, une sorte de thérapeutique psychiatrique lié à la gestion de certains fantasmes, d’obsessions, de rejets de la norme, de voies de communication usées ou abusées. Un psychologue pourrait envoyer raisonnablement chez un astrologue un certain type de patients. Alors les diplômes ? Il pourrait y avoir des diplômes qui garantiraient un certain sens des responsabilités, une compétence réelle en face d’une telle demande.
En ce qui concerne la recherche, il y a beaucoup d’appelés, peu d’élus. Ce domaine est d’une telle complexité, les pièges sont tellement nombreux que les personnes qui sont armées pour réussir sont très rares. La plupart du temps, ce ne sont que pseudo-réussites, pseudo-découvertes. La question qui se pose est la suivante : comment faire la preuve de ce qu’on a trouvé ? Les astrologues ne cherchent pas à faire la preuve sinon justement dans le cadre ambigu de la consultation. A mon avis, si on n’est pas historien, on ne peut faire de recherches entre sur le rapport astrologie et histoire.
Le problème des astrologues est qu’ils s’intéressent à toutes sortes de choses mais c’est un pis aller. C’est parce que les médecins ne daignent pas s’intéresser à l’astrologie que les astrologues s’intéressent à la médecine. Il en est de même pour bien d’autres disciplines. Il s’agit donc bien de réinventer la fonction sociale de l’astrologue.
Bibliographie
Autre entretien sur le Site Astrofred ainsi que l’enregistrement disponible sur DVD, L’épopée du MAU, entretien avec Daniel Kubezyk (1995-1996), L’astrologue face à son client. Les ficelles du métier, Paris, La Grande Conjonction dont on trouvera une adaptation anglaise, sur Encyclopaedia Hermetica.
Note
1 Cf. mes Mathématiques Divinatoires, Paris, Trédaniel, 1983. Retour
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