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ASTROLOGICA |
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L’Astrologie et le Monde
et la dialectique masculin/féminin par Jacques Halbronn |
Alors qu’il apparaît que les astrologues de ce début de XXIe siècle semblent ne plus très bien savoir quel est le champ spécifique de l’astrologie. A force de s’intéresser au monde, ces astrologues ne sont plus véritablement en mesure de dégager ce que pourrait être le regard spécifique de l’astrologie sur le monde, pour reprendre le titre du Colloque qui se tiendra les 11-14 novembre à Paris. Certes, quelque part, le monde concerne et interpelle-t-il l’astrologue mais quelle est la part du cosmos et quelle est la part de la réalité sociale qui prime et vice versa qu’est-ce qui se situe au delà du champ de l’astrologie ? Une des principales clefs du processus astrologique, au niveau prévisionnel, nous semble être la dialectique du masculin et du féminin. En effet, dès lors que la société est divisée entre ces deux populations, il est logique que le rôle de chacune d’entre elles soit plus ou moins proéminent selon les phases cycliques, si l’on considère que la prévision astrologique est d’abord affaire de cyclicité et de périodicité.
Dans d’autres études, nous avons déjà développé notre modèle relatif à une alternance de phases1 mais sans l’articuler sur un autre modèle non plus diachronique mais synchronique relatif à la dialectique du masculin et du féminin. Rappelons que ce modèle évolutif met en place une phase de fermeture suivie d’une phase de fermeture et ce ainsi de suite et indéfiniment. La question est donc de déterminer laquelle de ces phases est masculine et laquelle est féminine, c’est dire que seule une compréhension approfondie d’une part de ce qui distingue le masculin et le féminin et d’autre part de ce qui différencie les événements sociopolitiques en deux catégories, permet une telle élaboration.
Nous avons proposé antérieurement d’associer les phases d’ouverture (carré de Saturne à Aldébaran) à la formation des empires et celles de fermeture (conjonction et opposition de Saturne à Aldébaran) à leur éclatement, en entendant ici par empire tout projet d’intégration d’éléments plus ou moins disparates et voués, de ce fait, tôt ou tard, à se démarquer d’une telle intégration.
Nous avons par ailleurs décrit le féminin comme une tendance à maintenir la diversité et le masculin comme conduisant à un certain tri. Au premier abord, on pourrait hésiter: les empires ne sont-ils pas une juxtaposition hétéroclite de régions diverses ? Mais il n’en reste pas moins que tout projet impérial digne de ce nom amène à une certaine unification2 et que toute dislocation conduit à une certaine dispersion des identités et des énergies.
Ajoutons qu’il n’est pas d’intégration sérieuse sans un certain travail de sélection, de tri de façon à permettre des convergences comme on a pu le voir récemment à propos de l’euro qui exige une certaine harmonies des économies et des finances des pays concernés, lesquels, ipso facto, renoncent à une part de leur souveraineté. Une phase d’intégration, paradoxalement, est marquée par des défis : il n’y a pas processus d’intégration si on est déjà intégré si bien qu’une phase d’intégration implique que l’on soit tenté par ce à quoi nous sommes étrangers de façon précisément à avoir à nous intégrer, avec toutes les adaptations que cela implique. La phase opposée sera le refus de l’intégration, c’est à dire la volonté de rester comme l’on est sinon où l’on est. En phase d’intégration, par conséquent, les étrangers s’efforcent sincèrement de se fondre dans la nouvelle société par rapport à laquelle ils se situent. En revanche, en phase de non intégration, chacun tend à rester sur son quant à soi, ce qui conduit à une régression de l’intégration.
Actuellement, nous sommes en phase féminine, depuis que Saturne a passé la conjonction avec Aldébaran, sachant bien entendu qu’une telle conjonction n’est qu’apparente et n’existe que sur le plan visuel, comme c’est le cas d’ailleurs de tous les aspects, d’où l’importance de ce qui est visible en astrologie et le problème posé par ce qui ne l’est pas (planètes transsaturniiennes, points mathématiques comme le point vernal).
La phase féminine que le monde traverse depuis, grosso modo, l’entrée de Saturne en Gémeaux, mettrait donc en cause un certain consensus supranational, comme on l’a vu notamment lors de la guerre en Irak. Elle a aussi correspondu au début de la seconde Intifada, un demi-cycle de Saturne, environ, après la première. C’est d’ailleurs lors d’une phase féminine que s’est défait l’empire communiste européen.
Ainsi, une telle phase se caractériserait par un refus de refouler indéfiniment les différences, par une démystification de la façade impériale, par une réaffirmation de la mémoire et de certaines pesanteurs, c’est la fin d’une phase de silence relatif comme il y a une soixantaine d’années, soit deux cycles saturniens, en France, sous l’occupation nazie, c’est l’annonce d’une résistance à un mouvement qui se voudrait irrésistible.
D’où lors de la période actuelle féminine, un questionnement sur l’immigration et les échecs de l’intégration, d’où une certaine exacerbation des différences religieuses, socioculturelles, avec la recrudescence des actes d’antisémitisme, sans qu’il faille y voir un lien nécessairement avec la situation au Proche Orient. Il faudrait plutôt parler de synchronicité dans la mesure où l’Humanité est animée d’un seul et même processus temporel.
Il faut s’attendre, en revanche, avec l’arrivée de Saturne au carré d’Aldébaran, autour de 2007, lors de son entrée dans le signe de la Vierge - mais nous sommes en réalité dans un cadre extra-zodiacal, à savoir un rapport planéte-étoile - ce qui détermine une nouvelle phase masculine, contribue à un renforcement des modes d’intégration.. Cela signifie en substance une moindre tolérance à l’égard de ceux qui ne fournissent pas d’efforts suffisants d’intégration linguistique, socioculturelle. Il faudra passer par le creuset, le melting pot qui nivellera ainsi les aspérités. Cela peut évidemment donner l’occasion de créer de nouveaux empires en profitant d’une phase que l’on peut effectivement appeler d’intégration.
En phase féminine, les femmes sont a priori favorisées et l’évolution du monde semble leur donner raison pour quelque temps. Mais en même temps, paradoxalement, l’intégration des femmes dans la société est plutôt fonction de la phase masculine car c’est dans cette phase que certaines différences sont dépassées et que de véritables progrès d’assimilation sont observables. C’est dire qu’une phase féminine ne favorise guère le rapprochement du masculin et du féminin sinon en termes de complémentarité, puisqu’elle tend au contraire à radicaliser les différences, sans souci de parvenir à un ensemble cohérent. La phase féminine nous semble donc marquée par une certaine cacophonie alors que la phase masculine nous apparaît comme davantage marquée par un souci d’harmonisation. La phase féminine est centrifuge, la phase masculine est centripète.
L’astrologue en demeure de prévoir ne pourra donc ignorer qu’il a affaire à un homme ou à une femme et cela devra influer sur son pronostic et ce caractère féminin ou masculin n’a évidemment rien à voir avec le thème astral. Certes, on nous fera remarquer que tout dépend du caractère de chacun et que nous avons tous en nous du masculin et du féminin (animus/anima). N’étant pas partisan du recours au thème astral, nous préférons nous en tenir aux observations anatomiques ainsi qu’à certains constats non nécessairement astrologiques comme le phénomène de l’homosexualité ou de l’immigration laquelle, selon nous, génère une situation existentielle féminisante, en raison des difficultés d’intégration qui se présentent.
La phase féminine favorise l’avènement et l’ascension de personnes ayant des côtés féminins et inversement pour la phase masculine. Une telle alternance permettrait au demeurant aux femmes de jouer un rôle plus important dans la vie sociale et politique, étant entendu qu’en phase masculine, elles devraient adopter un profil bas et vice versa.
Si l’on considère la situation en Irak, comme nous l’avions annoncé en son temps, ce n’était certainement pas le moment propice pour mener une entreprise comme celle envisagée par le président Bush. C’était trop tôt ou trop tard! Tout montre en effet qu’un tel projet d’ordre mondial, de gendarme planétaire, est fondamentalement masculin et ne pouvait réussir un tant soit peu qu’en phase masculine. Il y a des guerres qui commencent trop tôt ou trop tard, c’est ainsi que Hitler a probablement démarré trop tard sa guerre et a donc été rattrapé par la phase féminine, à partir de 1942.
La phase féminine casse en effet le bel ordonnancement masculin et offre un caractère quelque peu régressif, annihilant certaines avancées toujours fragiles. Nous pensons que le XXIe siècle verra la confirmation de deux phénomènes aujourd’hui controversés, à savoir une certaine division sexuée et une certaine forme d’astrologie, à condition que leurs formulations respectives aient été singulièrement revisitées et reformulées.
C’est ce brassage entre le masculin et le féminin au cours d’une vie humaine, par phases de sept ans environ, qui conduit à une certaine maturation des individus. Ce qui est étonnant, c’est qu’un tel phénomène reste très largement subconscient ou inconscient et qu’il est même souvent l’objet de dénégations. Beau spectacle d’une humanité à l’aube du Troisième millénaire qui a encore tant à apprendre sur ce qui la meut et sur son propre mode d’emploi. Le prochain Millénaire sera-t-il celui de la Conscience ?
Il est en tout cas bien regrettable que l’astrologie du XXe siècle ait autant brouillé les pistes, en noyant des notions claires au milieu d’un fatras de notions s’entremêlant à qui mieux mieux, tant au niveau du thème natal se surimposant à ce simple fait d’être un homme ou une femme qu’à celui d’une conception du temps astrologique où la multiplicité des facteurs pris en compte masque l’existence des cycles majeurs. Il est probable que la nouvelle phase masculine permettra précisément un certain recentrage et mettra fin à une désarticulation chronique du discours astrologique.
On est en particulier frappé par l’importance accordée aux planétes au delà de Saturne lorsque l’on en fait les annonciateurs des temps nouveaux et que l’on accorde de l’importance à la date de leur découverte (1781, 1846, 1930). Car, selon nous, en dehors de Saturne-Chronos qui a aussi valeur prévisionnelle, les planétes ont surtout vocation à structurer l’espace social et non pas à servir de présages. Les travaux de Gauquelin ont bien délimité par ailleurs le rôle de chaque planéte dans la détermination des carrières professionnelles et nous ne pensons pas qu’il y ait place pour d’autres astres dans le cadre d’une typologie des activités humaines. Ces nouveaux astres ne sont pas interprétés à la lumière d’un quelconque système qui serait projeté sur eux mais sont nommés les uns après les autres, sans aucune continuité ni aucun plan.
L’approche statistique est au coeur de notre travail, elle exige d’une part de rapprocher des événements qui différent certes par les interférences spécifiques qu’ils subissent mais qui n’en appartiennent pas moins à une même tendance historique et d’autre part, il importe que l’on fasse ressortir une configuration spécifique par delà la présence dans mieux, chaque cas de positions astrales différentes. Ce qui caractérise l’astrologie, c’est précisément le fait que des récurrences et des convergences puissent être mises en évidence en dépit de la complexité apparente du monde, ce qui implique en effet une certaine décantation et l’évacuation de ce qui n’est pas proprement astrologique. Ce sont précisément ces facteurs extra-astrologiques qui masquent la manifestation du modèle astrologique lequel ne saurait en aucune façon les englober sans se saborder. D’où l’urgence de cerner ce qui est et ce qui n’est pas astrologique. La statistique n’a pas simplement vocation à justifier l’idée d’une corrélation entre les hommes et les astres mais bel et bien de faire apparaître un profil, un portrait, épuré de l’astrologie, ce qui ne ressort pas statistiquement a été surajouté et appartient à ce que nous avons appelé la troisième astrologie, celle de notre modernité et qui n’existe que par et pour ceux qui y croient. Comme dans le roman d’Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray (1891), quel décalage entre la beauté de l’astrologie originelle et celle qui se présente de nos jours, aux traits ravagés !
Entre l’astrologie cosmique qui ne concerne pas l’Homme en particulier et qui est celle des astrophysiciens et l’astrologie des astrologues qui n’est plus qu’un langage, il nous faut faire ressortir une véritable anthropo-astrologie qui est l’héritage de sociétés fort anciennes et qui avaient un besoin et un savoir qui leur étaient propres et qu’il ne s’agit pas d’outrepasser. La question est bien celle-ci : de quels astres se servait-on alors et pour faire quoi ? C’est ce que nous avons appelé l’astrologie n° 2, coincée, à l’instar de la Lotharingie (Lorraine) entre la France et l’Allemagne.
L’astrologie prévisionnelle nous semble correspondre à l’usage premier du mot symbole, à savoir une pièce coupée en deux et donnée à deux personnes qui se séparent mais vont tôt ou tard se rejoindre. Le couple Saturne/Aldébaran nous semble correspondre à une telle logique du symbole : quittant la conjonction avec l’étoile fixe, Saturne s’en éloigne pour revenir au bout d’environ 28 ans. Aldébaran nous fait songer à Pénélope attendant le retour d’Ulysse-Saturne.
Pour comprendre ce qu’a pu être l’astrologie cyclique des origines, il n’est de meilleur exemple de nos jours que le besoin des sociétés occidentales de fixer une certaine durée des mandats électifs et de procéder périodiquement à de nouvelles élections. Le système est d’une grande simplicité sur le papier et se résume à quelques articles d’une constitution. C’est un tel système qui peut se contenter d’un binôme qui nous semble être au coeur de l’astrologie prévisionnelle, la multiplicité des astres ne faisant sens qu’au niveau de la diversité sociale. Or, le Temps est un vecteur de rassemblement alors que l’Espace est un vecteur d’activités parallèles. L’humanité, en dépit de son extrême diversité, relève d’un seul et même temps, d’où l’absurdité des prévisions individuelles déterminant un temps différent pour chacun. C’est d’ailleurs ce mélange, au sein du thème astral, d’ une astrologie du Temps et d’une astrologie de l’Espace qui caractérise la troisième astrologie (cf. supra) : le zodiaque et les aspects sont des outils propres à l’astrologie prévisionnelle et mondiale qui n’ont rien à faire dans le thème natal lequel s’articule avant tout sur les maisons. Le transit nous apparaît comme une technique complètement bâtarde puisqu’elle ne fonctionne qu’en positionnant les planètes sur le zodiaque dans le thème alors que les directions primaires qui se référent aux seules maisons astrologiques sont des éléments pertinents du dit thème natal.
Un des postulats nécessaires à l’astrologie serait la quête de la dualité et notamment au niveau cyclique puisque chaque cycle est déjà duel. Un seul cycle suffit pour cela.
Il convient de se méfier des dérapages de ce que nous avons appelé ailleurs la promiscuité intellectuelle : comment, en effet, relier au plan céleste une réalité non repensée, non retravaillée, non raffinée; bref une réalité brute. L’astrologie a besoin d’un matériau plus noble pour fonctionner, elle ne saurait se contenter de la perception du vulgum pecus. Il ne suffit nullement pour ce faire que l’astrologue se rassure en se disant qu’il se distingue du seul fait qu’il se sert des astres car il lui faut aussi relier les astres à des structures quelque peu dégrossies. Gauquelin a eu la chance de pouvoir disposer de typologies bien définies à partir desquelles il a pu remonter vers le ciel et repérer quelque configuration astrale à la naissance (planéte/axe horizon/méridien). En revanche, le temps, quant à lui, ne semble pas clairement structuré, la conscience du temps social semble moins bien établie que la conscience de l’espace social. Il importe donc préalablement à toute mise en relation des deux plans considérés que le plan terrestre ait été décrit de façon satisfaisante et ce en dehors de toute considération astrologique. C’est le fait d’une telle carence de la science actuelle en matière de structuration du temps qui aura empêché des travaux de mise en corrélation, de ce qui est en haut et de ce qui est en bas - de concordance pour parler comme Pierre d’Ailly (début XVe siècle) - de se finaliser. Dès lors, la recherche astrologique est bloquée par le retard des sciences de l’Homme et cela vaut certes pour la science historique mais également pour l’anthropologie du masculin et du féminin. En conclusion, ce n’est que lorsque les sciences de l’Homme auront suffisamment progressé sur les terrains en question que l’astrologie pourra trouver ses marques. Il est pathétique de voir les astrologues se précipiter sur les dernières avancée de l’astronomie qui ne leur sont en réalité d’aucune utilité et de négliger les progrès propres aux sciences sociales, lesquels sont absolument indispensables à tout progrès de la recherche astrologique fondamentale. La science astronomique est bien moins utile à l’astrologie que la conscience des structures de nos sociétés. Or, dans un cas, il suffit d’explorer le ciel, tandis que dans l’autre, il s’agit pour l’Humanité de réfléchir sur elle-même et cette seconde voie permet seule la corrélation entre ce qui se passe ici bas et ce qui se forme tout en haut.
Jacques Halbronn
Paris, le 30 septembre 2004
Notes
1 Cf. Encyclopaedia Hermetica en ligne, rubrique Astrologica. Retour
2 Cf. G. Havard et C. Vidal, Histoire de l’Amérique Française, Paris, Flammarion, 2003, pp. 9-17. Retour
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