C'est sans doute le succès de sa dernière Pronostication qui inspira à Nostradamus le projet d’un recueil de plus grande portée, les Prophéties ou Centuries, une oeuvre qui ne peut laisser indifférent. Dans d'énigmatiques présages, le médecin, astrologue et prophète, tente de décrire la tragique histoire de l'humanité, celle de son époque, mais la nôtre également !

Les Centuries « prophétiques »
(1554 - 1555)

   E n 1555, Nostradamus publie ses fameuses « centuries », dont les trois premières et le début de la quatrième. La première édition a pour titre : Les Prophéties de M. Michel Nostradamus. Elle a lieu chez Macé Bonhomme, à Lyon, porte de l’influence italienne. Ce premier recueil de prophéties s’ouvre par une épître - en guise de préface - de Nostradamus à son fils César, datée de Salon le 1er mars 1555. Ensuite, le livre contient les trois premières centuries renfermant chacune 100 strophes de 4 vers de 10 syllabes (quatrains) et les 53 premiers quatrains de la IVe centurie.

   Nous avons recensé deux exemplaires en bibliothèque publique , celui de la Bibliothèque Municipale d'Albi et celui de la Bibliothèque Nationale de Vienne en Autriche. Voir notre RCN, pp. 9 - 11.

   La structure par « centuries » était courante en cette 1ère moitié du XVIe siècle. Notons par exemple, proche de Nostradamus, Les considérations des quatre mondes... en quatre Centuries de quatrains... de Guillaume de La Perrière, ouvrage paru en 1552 à Lyon chez Macé Bonhomme, l’éditeur des premières Centuries nostradamiennes.

   L’achevé d’imprimer, à la fin de l’ouvrage, est daté du 4 mai 1555.

   Macé Bonhomme avait le privilège d’exclusivité pour deux ans, un droit qui semble avoir été respecté.

   Mais dans le milieu des éditeurs, on pense que cette édition a été partagée et tirée avec le nom de deux imprimeurs, Macé Bonhomme ayant largement pratiqué le partage des éditions pendant toute sa carrière. L'éditeur avignonnais des Centuries était-il le propre frère de Macé Bonhomme, Barthélémy ? A moins qu'il ne s'agisse de Pierre Roux, éditeur d’un pamphlet anti-nostradamien, car on trouve son nom mentionnée à la fin de deux éditions suivantes : celle d'Anvers (François de Saint-Jaure, 1590) et celle de Rouen (Pierre Valentin, S. d.). Cette édition avignonnaise reste cependant très hypothétique.

 

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