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Des enjeux juifs de l’Europe |
Nous souhaitons fournir ici, sous la forme d’une petite encyclopédie, un certain nombre de clefs, de thèmes de réflexion pour appréhender la condition juive en France et déterminer les modalités de son ancrage en Europe, notamment face à la présence islamique. La question qui se pose est d’ailleurs celle des frontières de l’Europe et nous verrons au cours de notre étude que se pose notamment le cas du pourtour méditerranéen, notamment en ce qui concerne le littoral maghrébin et le littoral palestinien que de nombreux indices nous invitent à considérer comme européens. Rappelons que l’Asie Mineure, autrefois était pleinement dans la sphère grecque tout comme d’ailleurs l’Egypte dont une des principales cités se nomme jusqu’à nos jours Alexandrie. Sommes-nous obligés, en effet, en ce début du XXIe siècle, de nous plier à certaines définitions géographiques d’un autre temps ?
I - L’antisémitisme en milieu immigré
Les immigrés demeurant en Europe sont tentés par une certaine forme d’antisémitisme encore conviendrait-il de définir ce qu’on entend par antisémitisme. Pour nous, il s’agit d’une instrumentalisation des Juifs qui ne tient pas compte de ce que les Juifs sont mais qui leur assigne un rôle s’inscrivant dans le jeu d’une certaine stratégie.1
Pour les immigrés et cela ne situe pas ici sur un plan religieux même si cela émane de milieux maghrébins mais pas seulement - cela vaut aussi largement pour les immigrés issus de l’Afrique subsaharienne - la question juive en Europe, tant il est vrai qu’elle n’existe plus guère au sein du monde arabe, est exploitée à des fins de déstabilisation de la société européenne en générale et française en particulier. Les immigrés tentent de faire passer les Juifs pour des immigrés, pour des étrangers. Une telle approche consiste à assimiler, à intégrer les Juifs européens à la population immigrée au lieu d’admettre que la différence identitaire des Juifs n’est nullement due à un élément d’immigration, et ce quand bien même l’immigration jouerait un certain rôle chez nombre de Juifs. En fait, chaque fois que les immigrés se sentent attaqués, il sortent, par une forme de réflexe, la question juive, un peu à la façon de quelqu’un qui voudrait frapper là où ça fait mal à l’Europe. C’est dire à quel point les immigrés ont tout intérêt sinon à pratiquer l’antisémitisme du moins à le réveiller en France et en Europe. En fait, ils se servent de l’antisémitisme de l’autre qu’ils croient ainsi pouvoir exploiter en leur faveur, notamment en le réveillant.2
Mais si les immigrés maghrébins mettent en avant le fait juif, c’est aussi parce qu’ils ont intellectuellement du mal à l’appréhender et qu’ils recourent à des outils, à des grilles inadéquats. Le Juif est français en ce sens et dans la mesure où il a parfaitement intégré la culture et la langue françaises à la différence des étrangers qui pratiquent mal celles-ci. L’appartenance à une culture donnée est une chose différente de l’appartenance à une religion, à un sexe, à une race. Une femme française n’est pas un homme français mais elle partage avec l’homme français un ensemble de repères, de références. En ce qui concerne les maghrébins, le problème les concernant n’est pas qu’ils soient musulmans mais qu’ils déterminent des dysfonctionnements au sein de la société française, notamment par le recours trop fréquent à une langue étrangère, l’arabe ou le kabyle mais aussi parce qu’ils véhiculent des valeurs que l’on pourrait qualifier de tiers-mondistes et qui sont en décalage avec la culture française ambiante. En fait, le maghrébin détone, non pas parce qu’il a telle ou telle identité mais parce qu’il est en porte à faux avec le système français, ce qui n’est pas le cas du juif. On récusera donc le sophisme suivant : le juif se distingue du non juif, donc le juif est un étranger. La question qui se pose concernant le maghrébin est la suivante: est-il capable d’assimiler pleinement la culture française tout en restant fidéle à sa religion ou bien sa religion est-elle par trop liée à une certaine culture non française ? En réalité, la différence propre au juif ne fait pas problème pour sa pleine intégration dans le tissu socioculturel français à condition d’insister sur le fait qu’une appartenance à une nation donnée n’épuise pas ce qu’est l’individu et que toute société a besoin d’une certaine diversification, ce qui ne signifie pas qu’elle ait besoin d’étrangers mais qu’elle doit en son sein organiser une certaine division du travail, à commencer par celle du masculin et du féminin.
II - L’antijudaïsme religieux
L’Islam, à la suite du christianisme, avait annoncé que le rôle des Juifs était révolu, que s’ils avaient quelque chose à transmettre, c’était chose faite, bref on n’avait plus vraiment besoin d’eux pour que l’Humanité poursuivît sa route. Le relais était passé à d’autres. Les siècles passant, un tel diagnostic a parfois pu sembler se confirmer. Mais en ce début de XXIe siècle, une telle thèse peut, au regard notamment des deux derniers siècles, difficilement continuer à être soutenue.3
On peut dire que christianisme et Islam sont des armes contre les Juifs. Il ne s’agit en fait même pas de se demander s’il y a de la judéophobie en elles puisque c’est ce qu’elles sont avant toute chose : une tentative de dépossession, de discréditisation du Juif. Ce sont des religions en quelque sorte post-judaïques et qui impliquent que les Juifs ne reviennent pas sur le devant de la scène. Est-ce qu’une telle attitude peut justifier une certaine complaisance envers Hitler qui, comme certains s’autorisent à le dire, n’aurait malheureusement mené son oeuvre à terme mais qui, en tout cas, aurait montré la voie à suivre ? Il est vrai que le comportement des Israéliens par rapport aux arabes, depuis la Guerre des Six Jours, en 1967, et notamment depuis la première Intifada, à la fin des années Quatre-vingt, aura contribué à dissoudre et neutraliser les effets de la Shoah et permis à certains des comparaisons douteuses.
III - L’héritage monothéiste
Mais cet antijudaisme n’est nullement incompatible avec la place des Juifs dans la genèse du Christianisme et de l’Islam. La meilleure façon d’éliminer quelqu’un, c’est de prendre sa place. De même que Saturne a succédé à Uranus et que Jupiter a succédé à Saturne, dans le Panthéon gréco-romain, on pourrait dire que les Chrétiens ont succédé aux Juifs et les Musulmans aux Chrétiens. Mais il s’agit d’une vision linéaire, alors que selon une grille cyclique, les Juifs sont voués à revenir et à jouer à nouveau un rôle pionnier.
Mais ces successions spirituelles n’engagent que ceux qui les revendiquent et certainement pas les Juifs. Ce sont ces autres religions du Livre, c’est-à-dire qui se relient à ce qu’on a coutume d’appeler l’Ancien Testament, qui veulent que leurs adeptes descendent des Hébreux : Jésus descend de David, les Arabes se veulent les descendants d’Abraham (Ibrahim), n’hésitant pas d’ailleurs à remplacer Isaac par Ismaël dans la scène du sacrifice, lors de l’Aïd El Kebir. Comment, dans ce cas, les Juifs seraient-ils aux yeux des religions du Livre un peuple comme les autres qui n’aurait le droit d’émettre aucune revendication particulière ? Les Américains, dans leur soutien à Israël, se situent dans la logique d’un certain héritage monothéiste.
En réalité, l’affirmation d’une généalogie du christianisme et de l’Islam remontant aux Hébreux nous apparaît de plus en plus comme ambiguë quand on observe à quel point elle n’empêche aucunement de vouloir traiter les Juifs comme un peuple comme les autres, devant se conformer au régime commun. C’est qu’en effet, le véritable enjeu consiste à priver précisément les Juifs de leurs privilèges et non pas tant à leur reconnaître un quelconque ascendant, dans tous les sens du terme, ce qui ne fait que confirmer la dimension intrinsèquement antijuive de l’Islam. Mais comme nous le signalions, la renaissance d’Israël et la présence marquante des Juifs en Occident est un défi à un prophétisme islamique annonçant que l’ère des Juifs était définitivement révolue, et cela est d’autant plus pénible pour les Musulmans que la Shoah avait pu leur apparaître, par son caractère apocalyptique, comme un coup de grâce d’Allah contre les Juifs.
IV - Le sionisme
On n’insistera pas ici sur la signification du sionisme, phénomène politico-religieux, si ce n’est pour souligner qu’il s’inscrit au départ dans une problématique européenne, puisqu’il la concerne tant quant aux enjeux théologiques - le retour des Juifs faisant sens pour les Chrétiens et singulièrement pour les Protestants de l’Ouest de l’Europe - que sociaux - l’antisémitisme étant une question qui traverse toute l’Europe, de la Russie orthodoxe à la France laïque et qu’il fallait tenter de lui trouver une solution.4
Mais le sionisme a généré une conflictualité avec le monde arabe, tant et si bien que celui-ci n’hésite pas à nier le point n° 2, celui de l’héritage monothéiste. Et dans ce cas, les Juifs n’auraient aucune légitimité à revenir sur la terre de leurs aïeux et l’on nous déclare que s’il fallait réinstaller tous les peuples écrasés, exilés, où irait-on ? Mais est-ce à dire justement que les Juifs soient un peuple comme les autres aux yeux des Chrétiens et des Musulmans ? Tout se passe comme si pour délégitimer les revendications juives sur la Palestine - au sens ici de région à l’ouest du Jourdain - on était prêt à banaliser le Juif et à lui refuser tout droit à une terre, à ce Juif dont pourtant on est bien placé pour savoir qu’il n’est pas n’importe qui.
Les conditions de la création d’un Foyer Juif font elles encore sens dans le monde privé de religion qui est le notre aujourd’hui ? Il ne faudrait pas non plus oublier que l’antisémitisme européen débouche sur le sionisme, comme solution de le question juive en Europe.
Il reste que le sionisme nous apparaît comme une exportation de l’antisémitisme européen hors des frontières de l’Europe, sans pour autant, pour ce qui est du moins du XXe siècle, avoir mis fin, loin de là, au phénomène en question tout en accroissant dans d’autres régions l’animosité à l’encontre des Juifs, notamment dans le Tiers Monde.
V - L’impérialisme arabe
Le projet sioniste a déstabilisé le monde arabe en mettant en évidence son essence impérialiste. La Palestine, à plus d’un titre, ne saurait être considérée comme une terre intrinsèquement arabe. Elle a été conquise par les Arabes dans la foulée de leur expansion vers le nord. C’est une terre qui compte pour les Juifs comme pour les Chrétiens et notamment pour l’Europe qui y a mené des croisades au Moyen Age et l’a toujours considérée comme devant être placée sous sa protection. Terre byzantine lors de la conquête islamique, placée au delà de la frontière naturelle du Jourdain tout comme l’empire romain était séparé de la Germanie barbare par le Rhin, il eut mieux valu qu’elle restât sous la coupe de l’Europe, ce qui eut évité les croisades et le conflit israélo-arabe puis israélo-palestinien.. A la différence des puissances européennes qui ont toutes, peu ou prou, liquidé leurs empires respectifs, en ont fait leur deuil - et cela vaut aussi pour la Turquie - le monde arabe ne semble pas en mesure de se retirer de certaines de ses avancées territoriales et cela vaut aussi pour le Liban et dans une certaine mesure pour l’Algérie avec sa forte présence kabyle voire pour l’Egypte avec sa minorité copte très ancienne. En fait, c’est tout le littoral méditerranéen qui fait problème. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu pour que la France, lors de l’indépendance de ce pays, ne décide de conserver une bande côtière en Algérie.
La situation en Palestine n’est pas sans nous faire penser aux Sudètes revendiqués par les nazis, à la suite du morcellement de l’Autriche Hongrie, la Palestine étant également le résultat de la dislocation d’un autre empire, celui des Ottomans. On ne saurait oublier que le conflit israélo-palestinien actuel s’est substitué à un conflit d’une toute autre ampleur, le conflit israélo arabe, notamment dans les années Soixante-soixante-dix du XXe siècle (Guerre des Six Jours, Guerre de Kippour (ou du Ramadan) et que la Cisjordanie n’est jamais qu’une excroissance, au delà du Jourdain, de l’empire arabe.
Il faudrait d’ailleurs être bien naïf pour ne pas se douter que par delà les revendications concernant la constitution d’un Etat Palestinien, il y a la volonté du monde arabe de (re)mettre la main sur l’Etat d’Israël, ce qui n’implique d’ailleurs pas nécessairement l’élimination de sa population juive mais la mise de celle-ci sous la coupe arabe.
Qui ne voit qu’Israël est un enjeu majeur pour l’Europe face à un impérialisme arabe, tel un volcan jamais éteint ?
VI - L’immigration islamique en Europe
L’on sait que la présence islamo-maghrébine - tant arabe que kabyle - en France a de préoccupant pour la communauté juive et l’on se demande comment l’Europe va gérer une situation qui risque fort de s’aggraver au cours des prochaines décennies.
Cette présence interpelle singulièrement les Juifs d’origine maghrébine dont les familles se sont installé en métropole - puisque l’Algérie fut française jusqu’en 1962 - dans les années Cinquante-soixante. La comparaison entre l’intégration des judéo-maghrébins et des islamo-maghrébins en France est frappante. D’abord, la dimension religieuse n’a pas constitué un obstacle comparable chez les uns et chez les autres, phénomène qui avait déjà bloqué l’intégration des musulmans dans une Algérie devenue française. Mais ce qui se concevait en Algérie occupée par la France se conçoit-il encore dans la France d’aujourd’hui ? Il semble que les comportements des maghrébins n’aient guère évolué en passant la mer et par delà l’époque des indépendances.
Ce qui vient envenimer la situation, c’est bien évidemment l’antijudaïsme islamique et la question sioniste. Il y a fort à craindre que la présence islamo-maghrébine en France ne nuise, ne compromette la situation des Juifs français. D’une part, en exacerbant leur rapport à Israël et de l’autre du fait des risques de contaminations de la judéophobie musulmane vers la population chrétienne, laquelle a également une sensibilité qui lui est propre face aux Juifs, qui ne demande qu’à s’exciter.
Le problème concerne probablement plus directement les juifs d’origine maghrébine qui sont quelque part encouragés à affirmer plus fortement leur identité religieuse au vu des revendications identitaires des islamo-maghrébins. C’est en fait tout le système laïc français qui est menacé et plus encore une certaine homogénéité culturelle et linguistique. Car - et c’est probablement le plus grave - l’arabe tend à devenir l’autre langue française aux côtés du français tant les islamo-maghrébins en France se complaisent à y recourir en public alors que par ailleurs ils maîtrisent pourtant assez bien le français, langue largement pratiquée au Maghreb. La question linguistique nous apparaît comme autrement plus importante que celle du voile et il semble d’ailleurs bien chimérique de vouloir effacer certains signes d’appartenance aux fins d’éviter la discrimination quand on sait que les populations islamo-maghrébines en France maintiennent systématiquement les prénoms arabes pour leurs enfants et entretiennent un accent en français, qui leur est propre et parfaitement reconnaissable, sans parler d’une certaine apparence physique, ce qui tient notamment au faible nombre des mariages mixtes et à un brassage insuffisant avec le reste de la population française ainsi qu’à une fréquentation privilégiée des nouveaux arrivants du Maghreb, à de fréquents voyages dans un sens ou dans l’autre sans parler du maintien du lien médiatique par delà les mers. On ne saurait en effet sous estimer à quel point une immigration qui n’est pas limitée dans le temps mais se poursuit indéfiniment est fragilisée, comme on a pu l’observer en Israël avec l’Alya en provenance des l’ex URSS.
VII - Le choc des cultures
Ce qui fait problème, ce n’est pas tant l’Islam en tant que tel, c’est le déplacement provoqué par la conquête et par l’immigration islamique dans des régions qui appartiennent à d’autres cultures et nous pensons d’une part aux territoires situés à l’Ouest du Jourdain et que l’Islam a conquis et dont le moins que l’on puisse dire était qu’ils n’étaient pas vides d’Histoire et de l’autre à la présence de l’immigration islamique de l’autre côté de la Méditerranée. Il y a là des frontières géopolitiques à ne pas transgresser.
Cette immigration musulmane génère un choc des cultures et cela ne tient pas tant à l’Islam en tant que tel qu’à la société arabe. Nous pensons en particulier au rôle de la violence dans la dite société, non point à l’égard de l’étranger mais au sein même de cette société. Pour nous la violence physique est le monopole de l’Etat, de la Justice, de la Police. Mais quand ces institutions sont en crise, ce sont les individus qui s’arrogent le droit d’y recourir, de se faire justice, d’ être juge et partie. D’où une société où la peur du gendarme est en fait tout simplement la peur d’autrui, chacun étant le gendarme de l’autre, devant se faire respecter par l’autre. Dans la société française, la notion de respect est plus souple et le recours à la contrainte physique n’intervient qu’à retardement, d’où une certaine impunité dans notre façon de nous exprimer. Dans la société maghrébine - mais on pourrait étendre cette analyse à la société africaine et à quelques autres - la menace d’une punition par l’autre est beaucoup plus présente et immédiate, d’où une plus grande prudence dans le rapport à l’autre, d’où une moindre liberté d’expression. Dans la société maghrébine, qui est souvent une société de non droit, on bascule plus facilement et plus immédiatement des mots aux coups car chacun y prétend rendre la justice pour lui-même. Et bien entendu, faut-il le rappeler, c’est souvent la loi du plus fort car comment le plus faible pourrait-il châtier le plus fort, à moins de basculer dans une vendetta, dans un système clanique ?
Ce simple exemple nous fait toucher du doigt, nous semble-t-il ce qu’il faut entendre par choc des cultures et cela va bien au delà d’un problème de conditions de vie des maghrébins en France car le phénomène est du même ordre au Maghreb même. Est-ce que des modes de communication, de relation à autrui, aussi différents peuvent cohabiter au sein d’une seule et même société, au sens d’espace partagé ? Même en Israël, il semble que la logique de communication ne soit pas la même chez les Juifs et chez les Arabes et il ne faudrait pas sous estimer à quel point le manque de démocratie dans un Etat génère de la violence. Il ne s’agit nullement d’interdire la violence mais de la cantonner au niveau de l’Etat, ce que fait Israël par ses interventions armées alors que chez les arabes palestiniens, elle se situe au niveau des initiatives individuelles notamment par les attentats suicide. On notera d’ailleurs que le monde arabe semble plus apte à menacer l’existence d’Israël par ses terroristes que par ses armées régulières, ce qui correspond à un affaiblissement de l’Etat.
Tant que l’on en reste avec des définitions abstraites des personnes, tout peut sembler compatible. En revanche, quand on examine les modes de fonctionnement des uns et des autres, l’on prend conscience de difficultés d’intégration qui ne sont surmontables qu’en faisant apparaître des complémentarités plus encore que des similitudes et ce au prix d’un certain élagage identitaire.
VIII - Les Musulmans et le modèle alsacien
On sait que la comparaison entre la Palestine et l’Alsace est tentante : l’une étant au delà du Jourdain, l’autre du Rhin et correspondant à une avancée au delà des frontières naturelles respectivement du monde arabe et du monde germanique avec toutes les guerres que cela aura générées.
Mais comme le souligne notre ami Jacques Sinard, l’Alsace a un statut particulier en matière religieuse et les ministres du culte sont payés par l’Etat. On sait l’importance de l’Alsace pour le judaïsme français puisqu’il fut un temps où les juifs du Royaume de France n’étaient tolérés qu’en Alsace ainsi d’ailleurs que les Protestants. Les temps ont changé et la France s’est ouverte à nouveau, à la fin du XVIIIe siècle tant aux uns qu’aux autres, tout en préservant cependant son statut, pour la remercier de s’être maintenue au sein du dit Royaume. Il est parfois des concessions et des exceptions à a assumer pour conserver certains territoires. Il n’en reste pas moins que l’Alsace fait exception au principe de la laïcité et il serait abusif d’en faire une des dimensions de la laïcité à la française puisqu’elle est justement l’exception qui confirme la règle et cependant, son statut particulier appartient de facto à la réalité française, laquelle comporterait donc deux vitesses. D’où l’idée chez certains, actuellement, de proposer un tel modèle en ce qui concerne les populations musulmanes vivant en France. Que valent une telle comparaison, un tel rapprochement ? Au premier abord, on a du mal à mettre les deux phénomènes sur le même pied mais après réflexion, pourquoi pas. La seule différence entre l’Alsace et l’Algérie - mais on pourrait élargir au Maghreb dans une certaine mesure - c’est que l’Alsace est restée française, après pas mal de tribulations et non l’Algérie. Si l’Algérie était restée française, le statut alsacien pourrait lui être probablement appliqué pour la remercier d’être restée au sein de l’ensemble français. Dans les deux cas, nous avons une spécificité linguistique et religieuse. Le problème, c’est que tel n’est pas - du moins pour l’heure - le cas et que nous avons néanmoins une population maghrébine vivant en France, hors de son territoire d’origine comme il y eut de nombreux Alsaciens qui quittèrent l’Alsace après 1870, du fait de l’annexion par l’Allemagne. Faut-il perpétuer en 2004 ce qui était encore concevable il y a un demi-siècle quand le Maghreb était encore lié à la France ? Mais si l’Alsace est une région bien spécifique, on ne saurait en dire autant des Maghrébins dont la présence n’est nullement limitée à un espace géographique particulier au sein de l’ensemble France mais cela tient bien évidemment au fait que le Maghreb n’est plus français. Dans certains cas, cette immigration maghrébine est la preuve d’une loyauté envers la France mais pas toujours : les raisons qui ont fait fuir les Alsaciens et notamment les Juifs alsaciens d’Alsace ne sont pas tout à fait les mêmes que celles qui ont fait partir les immigrés maghrébins de religion islamique, alors que la comparaison vaut assez pour les Juifs maghrébins. Ce qui nous séduit cependant dans l’application du modèle alsacien au modèle maghrébin, c’est la reconnaissance d’une différence d’ordre historique dans un cas comme dans l’autre. Les maghrébins sont issus de la colonisation, ce qui n’est pas le cas d’autres immigrés, musulmans ou non. Tout se passe comme s’il fallait aujourd’hui leur accorder ce qu’ils n’ont pas obtenu jadis, c’est à dire pour les couper des influences qu’ils subissent, une prise en charge, comme en Alsace, de leurs activités religieuses par l’Etat Français de façon à éviter l’ingérence de certains pays arabes (Maroc, Algérie, Arabie saoudite notamment). Ajoutons que la présence d’immigrés maghrébins en France atteste, selon nous, des droits de la France et plus généralement de l’Europe sur le littoral maghrébin et d’une stratégie de refoulement du monde arabe, en tant que tel, au delà du dit littoral, tout en admettant le phénomène des enclaves, comme dans le cas alsacien qui fait ici référence. Pour notre part, nous ne sommes pas opposés à ce que la laïcité française soit duelle comme pourrait l’être l’intégration, à savoir le constat que certaines populations ont des droits à ne pas entrer dans le moule français, sur le plan linguistique et sur le plan religieux mais qu’en contrepartie, elles doivent être mises sous tutelle, au niveau de leur encadrement et notamment dans le domaine religieux. Il y aurait donc, en définitive, une France à deux vitesses. Quant aux Juifs, nous pensons qu’ils ne doivent pas se mêler de cette histoire et affirmer leur appartenance avec les droits et les devoirs que cela implique à la France centrale et non à la France marginale. Il importe de ne pas traiter le cas maghrébin sur un plan strictement religieux mais bien dans le cadre d’une intégration à l’origine du moins à caractère géographique et historique, à savoir concernant les séquelles des politiques d’expansion du monde germanique vers le limes romain, au delà du Rhin et du monde arabe accédant à la Méditerranée africaine. La dimension religieuse n’est dès lors dans ce cas qu’une facette d’un problème relatif également à la langue et au traitement de populations issues de mondes non latin ou non européen et venues anciennement s’installer dans le monde latino-européen, lesquelles populations restant de facto en liaison avec les civilisations dont elles sont originaires. IX - Les mirages du pluralisme Ce n’est pas parce qu’une société doit gérer sinon encourager la diversité et la fluidité entre ses membres qu’elle est nécessairement en mesure de s’ouvrir à des mouvements migratoires. Or, on tend à amalgamer deux situations bien distinctes sinon totalement opposées autour du concept de différence. Il faudrait en effet relativiser les différences: on sait que bien des différences qui semblent patentes à l’intérieur d’un groupe échappent à la perception de ceux qui se situent à l’extérieur. Ces différences au sein d’un groupe sont en effet comparativement faibles par rapport aux éléments communs. Le fait que les gens votent diversement dans un pays remet-il pour autant en question l’unité de celui-ci ? Probablement moins, disons-le, que le comportement mimétique de populations immigrées et qui sous couvert d’accord en surface masquent mal des différences bien plus radicales. En général, on se sentira plus proche d’un adversaire de même culture que d’un partisan issu d’une autre culture. Nous avons déjà exposé à quel point selon nous la laïcité ne s’entendait à l’origine que pour calmer les tensions au sein d’une société donnée et certainement pas aux fins d’intégrer des éléments étrangers. Ceux qui soutiennent le contraire procèdent à un certain détournement. Mais prenons le cas de la conversion et notamment la façon dont le clivage entre Juifs et Chrétiens s’est opéré au départ. Cf. G. Mordillat et J. Prieur, Jésus après Jésus, l’origine du christianisme, Paris, Seuil, 2004 Se convertir au christianisme était initialement réservé aux Juifs tout comme, quelque part, le calvinisme concernait les Français et ne rendait ni plus ni moins Français. La conversion serait donc à l’origine un moyen de produire soit de la diversité quand cela conduit à plusieurs camps, soit au contraire à une unicité quand il s’agit de résorber la dite diversité. On voit donc que la conversion peut avoir des effets totalement opposés, tant centrifuges que centripètes et c’est cette dialectique qui nous intéresse car, par essence, elle relativise l’ampleur du phénomène puisqu’il y a flux et reflux, puisque celui qui s’est éloigné revient ou que celui qui était proche prend ses distances. Il y aurait dérapage, selon nous, dès lors que le processus de conversion serait utilisé pour qu’une population étrangère s’infiltre, se glisse subrepticement au sein d’une société en crise, en prenant le terme crise comme l’expression d’un mouvement dans un sens ou dans l’autre. C’est le cas de la conversion des païens au christianisme alors que le christianisme n’était qu’un mode de différenciation dans le cadre de la société juive. Ce faisant, le groupe étranger ainsi dans la place ne sera pas en mesure de se plier à la dialectique décrite plus haut, à savoir de revenir périodiquement à une unicité l’emportant sur les différences. Car cette population étrangère aura dissimulé sa différence au moment où la société était en phase de différenciation chez ses membres. C’est alors que l’étranger a le plus d’opportunités de pénétrer une société. Toujours est-il que, comme chacun sait, les païens se trouvaient en face d’un dilemme : en devenant chrétien devenait-on ipso facto juif ? Normalement, la question n’aurait même pas du se poser : être chrétien n’était au départ qu’une façon autre d’être juif et cela ne pouvait concerner que les Juifs. On ne pouvait donc opposer l’être juif à l’être chrétien mais il fallait parler de deux façons d’être juif pour le juif. Et surtout il ne s’agissait pas de dire que le chrétien remplaçait le juif mais qu’une autre façon d’être juif pour un Juif pouvait exister, positions qui certes pouvaient alterner sans que l’une puisse prétendre à succéder définitivement à l’autre, tout étant cyclique. C’est cette affirmation de linéarité qui fait problème : celui qui va à un bal masqué sait très bien que tôt ou tard, il devra ôter son masque et qu’alors on s’apercevra que les différences crées par les masques étaient factices et que le masque enlevé, on se retrouve bel et bien entre soi ! Il conviendrait donc de comparer certaines différences notamment d’ordre religieux comme les ornements de quelque mascarade où l’on joue à croire que l’on est étrangers les uns aux autres alors qu’il ne s’agit que d’une coquetterie. Le problème, c’est quand à l’occasion d’un tel bal masqué des intrus se glissent et soit refusent de jeter le masque ou bien que l’ ayant ôté, l’on s’aperçoit qu’ils n’appartiennent pas au groupe considéré. Derrière la différence reconnue et admise peut donc se tapir une différence illégitime, incontournable. Pour les juifs français en France, la question n’est pas tant qu’ils soient capables de se différencier mais c’est de savoir si cette différenciation peut se résorber le moment voulu, quand il s’agit de rechercher des dénominateurs communs. En d’autres termes, peu importe qu’un Français soit aussi Juif du moment qu’il reste bien Français dans son intercompréhension avec tous les autres Français. En revanche, avec les maghrébins, leur différence n’est pas de circonstance car quand il s’agit de montrer les convergences, on s’aperçoit alors qu’elles sont insuffisantes. Le paradoxe, c’est qu’en effet les différences ne sont pas superposables tandis que les similitudes le sont : on peut donc mentir sur sa différence à l’autre comme n’étant qu’une différence secondaire mais on aura bien du mal à donner le change au niveau de sa similitude aux membres du groupe et c’est alors qu’on se trahit, que l’on est démasqué doublement: puisque en enlevant le masque, on en trouve un autre et qu’en fait l’on s’aperçoit qu’il n’y avait pas besoin de masque puisque l’autre était radicalement dans une sorte de masquitude, c’est-à-dire d’étrangeté chronique et non ludique au groupe.
X - Une science juive ashkénaze
Les Juifs sont probablement les mieux placés pour élucider de telles problématiques et le problème vient souvent de ce que l’on se perde dans un processus au demeurant assez complexe. Il s’agirait, notamment, d’apprécier la présence juive en Europe, à savoir le rôle des Juifs dans la formation du savoir contemporain et l’éventualité de la manifestation d’une science que l’on pourrait qualifier de juive, pour employer une expression qui eut cours, notamment sous les nazis. L’émergence d’un tel mouvement devrait, si elle se confirmait, apporter la preuve que les Juifs non seulement n’ont pas dit leur dernier mot mais qu’ils sont en mesure de renouveler leur message en constituant une certaine avant-garde comme ils le furent il y a bien longtemps. C’est ce rapport et ce rapprochement entre des époques si éloignées l’une de l’autre que nous voudrions ici préciser et approfondir.
C’est en fait devenu une banalité que de parler de l’existence de génies juifs européens : on pense aussitôt au trio Marx, Freud, Einstein. Mais le choix même de ces trois noms fait problème car si Marx et Freud participent des sciences humaines, tel n’est pas le cas d’Einstein et rien n’est pire que de réfléchir sur un ensemble hétérogène. Einstein nous parle de l’univers bien au delà de l’humain et du terrestre tandis que Marx et Freud traitent et constituent des sciences de l’Homme : sociologie, psychanalyse. Et c’est dans ce dernier domaine que l’on pourrait éventuellement parler de sciences juives.
En fait, nous pensons avant tout aux sciences sociales, à l’apport juif à la sociologie, à l’anthropologie, à la connaissance des structures mentales archaïques, citons notamment Emile Durkheim, Marcel Mauss, Claude Lévi-Strauss, Sigmund Freud.
Force est de constater l’importance du judaïsme d’expression allemande si l’on y inclut le judaïsme alsacien et ses prolongements. Les noms mêmes des différents auteurs cités souligne leur appartenance à la sphère germanique et c’est une chance pour la France de s’être étendue et d’avoir intégré une partie de celle-ci. Le protestantisme semble avoir été un bon terreau pour le nouveau souffle juif. Curieusement, c’est précisément de et par cette germanité que le projet de Shoa s’est manifesté, c’est à dire de ce lieu le plus intense de la judéité moderne.
Il paraît qu’on n’a pas le droit de se demander ce que serait l’Occident sans ses Juifs. En tout cas, les sciences de l’Homme ne seraient pas ce qu’elles sont sans les Juifs. La domination intellectuelle de l’Occident - et on pense notamment à Marx et son influence sur la Chine - que serait-elle, en effet, sans les Juifs ?
Cette science juive n’a apparemment rien à voir avec le judaïsme, si ce n’est que selon nous le monothéisme pourrait être inclus dans le cadre des sciences sociales en tant qu’expression d’une certaine philosophie de l’ordre du monde, sans parler de la contribution juridique des Dix Commandements. En tout cas, l’essor des sciences sociales constitue, après celle du monothéisme, une nouvelle contribution d’importance du judaïsme européen et singulièrement d’expression ou d’origine germanique à la conscience du monde.
L’ironie du sort veut que les Juifs soient les mieux placés pour fournir des grilles pour comprendre l’antisémitisme, problème de société s’il en est ; il leur revient donc de faire évoluer les sciences sociales de façon à permettre, entre autres, une solution satisfaisante de la question juive. Selon nous, il s’agit là d’un phénomène d’ordre anthropologique des plus complexes et qu’on ne saurait traiter à la légère et qui se formule par cette interrogation : qu’est-ce qu’un Juif ? Son identité se réduit-elle à une affaire de religion, de transmission culturelle ou bien faut-il envisager des explications plus délicates qui touchent à la structure même des sociétés humaines ? Il y a un mystère juif, au niveau non seulement théologique mais scientifique, qui empêche de traiter les Juifs comme n’importe qui. Il serait regrettable que l’Europe qui a déjà perdu une partie de ses Juifs du fait de la Shoah en perde une autre partie en raison d’une certaine incompréhension des enjeux.
XI - Pour une Méditerranée européenne
Cet essor de la contribution juive à la puissance européenne et occidentale - et cela inclut désormais la Russie - est en dialectique avec le sionisme, projet d’exportation des Juifs hors d’Europe, comme on l’a dit. Mais le temps n’est peut-être pas si éloigné où Israël sera intégré dans le champ européen - et pas seulement au niveau sportif - ce qui serait probablement la meilleure et la plus courageuse solution pour l’Europe.
Il semble bien établi que les Juifs sont dans l’état actuel des choses du côté de l’Europe et non pas du côté du monde arabe, ce qui signifie que toute présence juive est objectivement favorable à la cause de l’Europe à commencer par l’Etat d’Israël. Or, on ne saurait en dire autant de la présence arabo-islamique en Europe.
Soit Israël entrera définitivement dans la sphère européenne, avec ou sans la bénédiction des Etats Unis - et cela peut aussi impliquer l’ex URSS dont les ressortissants juifs ou non vivant en Israël constituent une part importante de la population et le monde arabe sera contenu à distance du littoral méditerranéen par le maintien d’un Etat d’Israël dont on peut par ailleurs souhaiter qu’il s’étende jusqu’au Jourdain, en raison des lieux bibliques majeurs qui se trouvent en Cisjordanie (Bet Lehem, Hébron et bien sûr Jérusalem).
Soit l’Europe en s’islamisant toujours davantage se trouvera toujours plus en porte à faux par rapport à Israël qui deviendrait dans ce cas une sorte d’îlot protégé - pendant combien de temps ? - par les Etats Unis et où viendraient à terme se réfugier le reste des Juifs d’Europe à moins qu’ils n’émigrent vers le continent américain (nord et sud :Etats unis, Canada, Argentine etc), ce qui aboutirait à une Europe islamo-chrétienne judenrein, s’étendant éventuellement au nord et au sud de la Méditerranée.
L’entrée programmée - à l’Est de l’Europe - de la Turquie et de pays longtemps dominés par elle (Grèce, Bulgarie, Roumanie, pays de l’ex Yougoslavie, à commencer par la Bosnie) dans l’Union Européenne ne pourra en tout cas que renforcer le pôle islamique sinon le pôle arabe, s’ajoutant à la présence à l’Ouest de l’Europe de populations maghrébines ne laisse pas présager que puisse l’emporter la première option. Le XXIe siècle, en tout état de cause ne s’achèvera pas sans nous donner une réponse : celle d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural et incluant une partie du pourtour méditerranéen en repoussant le monde arabe vers l’intérieur des terres et vers l’Océan Indien ou bien une Eurafrique, islamo-chrétienne, avec à terme la disparition d’Israël. Dans un cas, l’Europe gardera l’atout juif, dans l’autre, il est fort probable qu’elle le perde, ce qui serait probablement la voie de la décadence au profit d’un monde désormais centré sur l’Océan Pacifique - avec les pôles chinois, japonais et américain et australien - où les Juifs perpétueraient leur fonction et leur mission.
Mais le problème ne se situe-t-il pas aussi du côté de l’identité maghrébine ? Ne conviendrait-il pas que les Maghrébins, assumant leur berbérité, basculent vers l’Europe et prennent leur distance avec le monde arabe tout comme les Alsaciens ont basculé vers la France ? Le Maghreb a été fortement présent en Espagne, dans ce qu’on a appelé l’Andalousie comme il l’est de nos jours en France. Ne conviendrait-il pas, in fine, de le considérer comme une partie intégrante de l’Europe, ce qui d’ailleurs légitimerait historiquement la présence française au Maghreb ? On pourrait d’ailleurs en dire autant des Palestiniens qui ,eux aussi, auraient intérêt à se démarquer du monde arabe et à reconnaître qu’ils sont géographiquement au delà de ses limites naturelles et finalement appartiennent à cette Europe dont les Croisades affirmèrent que le pourtour méditerranéen appartient bien à la sphère européenne.
Il n’est pas douteux, au demeurant, que le modèle français d’intégration soit actuellement en crise, qu’il y ait, de la part des Juifs, une certaine perte de confiance à son endroit mais le processus d’intégration n’est pas linéaire, il a ses flux et ses reflux. D’aucuns s’imaginent pouvoir imposer à la France, impunément et non sans une certaine impudence, leur différence et cela vaut tout particulièrement pour les Maghrébins. Ils pourraient déchanter sous peu et la France se ressaisir et exiger bien plus fermement un effort d’intégration d’une autre ampleur que la question du voile. Qui vivra verra !
Jacques Halbronn
Paris, 6 novembre 2004
Notes
1 Cf. le numéro des Cahiers du CERIJ sur l’ instrumentalisation des Juifs, Site CERIJ.org. Retour
2 Cf. L. Dornel, La France hostile, Socio-histoire de la xénophobie (1870-1914), Paris, Hachette, 2004. Retour
3 Cf. André Caspi, Jules Isaac, historien, acteur du rapprochement judéo-chrétien, Paris, Plon, 2002. Retour
4 Cf. notre ouvrage Le sionisme et ses avatars au tournant du XXe siècle, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002. Retour
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