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PALESTINICA

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Vers une nouvelle définition phénoménologique
de l’antisionisme

par Jacques Halbronn

    On a souvent remarqué la diversité extrême des attaques antisémites, lesquelles seraient nourries de certaines idées générales concernant les juifs. Nous nous proposons ici de fournir un nouvel éclairage du phénomène, en rapport avec ce que nous avons appelé l’adversarité.

   C’est ainsi que selon nous un discours antisémite n’est pas mis en oeuvre gratuitement, il intervient en situation conflictuelle, ce qui ne signifie pas qu’il est pour autant cause de conflit. Autrement dit, si je ne perçois pas l’autre comme adversaire, juif ou non juif, je n’ai pas de raison, de tentation, de recourir à des arguments antisémites ou autres.

   L’antisémite, selon nous, est celui qui face à une personne qui le gène, qui le bride, qui le frustre, agitera une argumentation antijuive dans l’espoir de le déstabiliser, de le neutraliser, de le faire taire.

   Mais l’argumentation antijuive sera directement articulée sur l’objet du conflit, quel qu’il soit. On reprochera à l’autre d’être ce qu’il est, d’agir comme il agit en qualifiant ce qu’il est ou ce qu’il fait de “juif”.

   Bien entendu, si une autre personne, posant le même type de problème n’est pas juive, on emploiera d’autres arguments, comme l’antiféminisme ou la xénophobie, toujours dans le but de fragiliser l’adversaire.

   Si l’on est en conflit non pas avec une personne mais avec un ensemble de personnes, le fait que plusieurs d’entre elles seront juives, suscitera éventuellement une mise en cause de leur façon de procéder en mettant celle-ci sur le compte de leur judéité.

   On conçoit donc que toute attitude qui nous déplaît, peut être antisémitisée, si nous n’avons pas d'inhibition particulière à suivre cette voie.

   Nous ne serons donc pas d’accord avec Sartre1 pour y voir un préjugé projeté sur une personne qui se dit juive. Il nous semble que le propos de Sartre était par trop influencé par cette forme radicale de l’antisémitisme nazi dont il venait d’être le témoin. Mais, en règle générale, l’antisémitisme ne prend pas de telles proportions et n’implique pas une approche systématique à l’encontre de toute personne identifiée comme juive. Ce qui ne le rend pas moins pernicieux, au demeurant, ni moins pervers.

   La thèse selon laquelle on reprocherait à telle personne telle attitude qui ne serait nullement la sienne, ne nous semble pas recevable. Généralement, les reproches sont justes ou du moins relèvent d’une conflictualité, d’une adversarité ordinaires, “normales”, mais c’est leur rapport avec le fait que l’autre soit juif qui n’est pas fondé. On peut en vouloir à quelqu’un pour tel ou tel acte - c’est légitime - mais on est antisémite si l’on s’efforce d’expliquer que l’on condamne cet acte parce qu’il est le fait d’un Juif. On peut toutefois essayer de distinguer un antisémitisme inductif qui partirait d’une situation réelle pour remonter vers un modèle d’un antisémitisme déductif qui plaquerait un modèle sur une réalité virtuelle, à savoir une certaine population qui ne nous est pas directement connue et que l’on diabolise globalement. Il est au demeurant plus facile de diaboliser les israéliens, en général que les juifs en général dans la mesure où les Israéliens constituent un ensemble mieux localisé, qu’ils ont des représentants démocratiquement élus, dont on peut les considérer comme plus responsables que dans un pays où ce ne serait pas le cas, qu’ils ont en outre une armée qui englobe une large part de la population.

   Autrement dit, un antisémite est quelqu’un qui chaque fois qu’il est en conflit avec une personne se demande si cette personne ne serait pas juive et si c’est le cas il usera de cette information contre elle, pour l’emporter, pour affaiblir l’autre, en mettant l’objet du conflit sur un aspect de l’image du Juif. En revanche, si une personne est en bons termes avec lui, il ne créera pas un conflit, uniquement parce que cette personne est juive. C’est ainsi que ce sont les juifs les plus susceptibles de créer des tensions avec leurs interlocuteurs, de par leur caractère, de par la complexité ou la difficulté de leurs entreprises, de par leur non-conformisme, qui seront le plus en butte aux attaques antisémites, tandis que les juifs plus effacés risqueront sensiblement moins une telle mésaventure antisémitique.

   On peut par ailleurs se demander s’il n’existe pas un processus inverse qui viserait à consolider les alliances (par un cercle “heureux”), renforcer la confiance, plutôt qu’à creuser les différences (par un cercle vicieux), accentuer la défiance, et il n’est pas impossible qu’il y ait alternance de ces procédés.

   Si on nous suit bien, n’importe quoi peut alimenter et justifier une posture antisémite. Du moment que quelqu’un nous déplaît, nous froisse, nous contrarie, gare à lui s’il est juif ! Ce qui implique que le juif ait un profil bas, sinon on bascule dans la diffamation antisémitique.

   L’antisémitisme est une perversion de l’altérité en ce qu’en réalité ce que l’on reproche à l’autre est lié à sa différence, au différend, et non pas au fait qu’il est juif. Mais cela signifie aussi que l’on veut faire croire que l’autre se comporte comme il le fait et qui nous chagrine simplement parce qu’il est juif.

   Dans la logique de l’antisémite, cela signifie que l’autre n’a pas le droit d’agir comme il le fait parce qu’il n’agit pas simplement comme autre mais comme juif et que l’altérité juive est en soi condamnable, intolérable. L’antisémite, autrement dit, veut abolir ce qui fait que l’autre est autre.

   Au fond, quand l’autre n’est pas juif, il subit et supporte l’altérité avec philosophie mais si l’autre est juif, il se défoule et n’accepte pas de se contraindre à un certain respect de l’autre, quand bien même s’opposerait-il, pour quelque raison, à lui. Au lieu d’apprendre à gérer la conflictualité et de se battre avec fair play, l’antisémite n’hésite pas à frapper en dessous de la ceinture, chaque fois qu’il en a l’opportunité et le fait de signaler que l’autre est juif n’est qu’un argument parmi d’autres pour éliminer l’altérité, pour ne pas avoir à la reconnaître, en situation conflictuelle.

   En pratique, ce qui est reproché à un juif donné pourrait l’être à quelqu’un qui n’est pas juif, mais on se résigne à supporter la même gène occasionnée par l’autre, s’il n’est pas juif. Le juif paie pour les autres.

   On voit donc à quel point la démarche de l’antisémite est individuelle et subjective et ne s’explique que par son histoire personnelle, ses tracas spécifiques, existentiels. L’antisémite, tour à tour, confronté à des personnes juives, leur fera des reproches totalement différents voire contradictoires et c’est pour cette raison que l’on est ici dans un rapport d’individu à individu et non pas dans une approche globale.

   Pour que l’on nous comprenne bien, serait qualifié, par l’antisémite, de juif tout ce qui nous révulse chez l’autre et que nous n’acceptons que parce que la personne visée, que nous avons dans notre collimateur, n’est pas juive. Telle est la recette de l’antisémitisme, elle peut apporter quelque satisfaction en niant chez l’autre le droit d’agir comme il l’entend, quand cela ne nous convient pas.

   Avouons-le, si nous n’étions pas juif, qui nous dit que nous ne serions pas tentés de rappeler que tel de nos concurrents, de nos rivaux est juif, ce qui signifierait implicitement que ses façons de faire, à lui, sont inadmissibles parce que “juives” ?. Autrement dit, cet autre n’aurait pas de légitimité à nous faire obstacle car l’obstacle qu’il représente, du fait que cet autre est juif, serait “non conforme”, donc voué à être levé. On pourrait même considérer que les juifs ont la chance de ne pas avoir à leur disposition une telle “arme”, laquelle conduit à mener une politique de l’autruche, en niant les vraies menaces qu’autrui fait peser sur nos actions.

   Dès lors, il nous apparaît que dans la tête de l’antisémite, le juif est le mal par excellence. Si un juif fait quelque chose qui ne me convient pas, eh bien c’est parce que c’est mal et non pas parce qu’il aurait plus raison ou qu’il serait plus fort. Faut-il rappeler que l’autre ne nous gène que lorsqu’il est plus fort que nous ? Car si nous étions plus fort que lui, nous n’aurions pas à recourir à l’argument antisémite. Mais précisément, l’antisémitisme permettrait d’affaiblir ainsi le fort, pour peu qu’il se révèle être juif et donc de renverser les rôles, de modifier le rapport de force.

   Ce mal n’a pas à être défini, le mal c’est ce qui nous fait mal. Ce qui serait “juif” serait ce qui, chez l’autre, nous fait du mal. Mais si celui qui nous fait du mal n’est pas juif, eh bien ce mal serait plus supportable. Inversement, celui qui n’est pas juif se situerait, par définition, en dehors du mal, même si l’attitude ressemble étrangement à celle que l’on aura dénoncé chez un juif, pour peu que celui-ci soit placé dans un rapport d’adversarité avec nous. Deux poids, deux mesures.

   L’antisémitisme ne nous apparaît donc pas comme une démarche globale qui s’attaque à des “innocents” qui auraient le seul tort d’être juifs. On a dit qu’il s’agissait là de persécutions politiques, d’un antisémitisme d’Etat comme en Russie ou en Allemagne. L’antisémitisme sociétal au quotidien, interindividuel, est beaucoup plus pragmatique, il ne se met en action que lorsque le jeu en vaut vraiment la chandelle, c’est-à-dire dans une situation de conflictualité existant par ailleurs. Les personnes sujettes aux attaques antisémites ne sont pas “innocentes”, tout comme l’altérité n’est pas un état d’innocence, mais est vouée à susciter naturellement des tensions de tous ordres.

   Au risque de banaliser l’antisémitisme, que penser tout simplement de ceux qui, parce qu’ils n’apprécient pas tel aspect de notre personnalité, s’efforcent d’expliquer nos problèmes et nos échecs à cause de cela, sans qu’il y ait vraiment de cause à effet : leur logique est la suivante : quelque chose qui, à leurs yeux, ne va pas doit être “la” cause de notre mal. Par exemple, si tu ne fumais pas autant, tu dormirais mieux alors que bien des gens dorment mal qui ne fument pas ?

   Il importe de désenclaver l’antisémitisme et en tant que juifs sommes-nous à l’abri d’un tel mécanisme ? N’y a-t-il pas des juifs homophobes, par exemple, qui face à un homosexuel sont tentés de mettre tout ce qui les irrite chez cette personne sur le compte de son homosexualité, ce qui entache gravement leur rapport d’altérité ?

   Pour en venir à la question du rapprochement souvent proposé entre antisémitisme et antisionisme, nous nous porterons en faux contre un tel amalgame. Même s’il n’y avait pas de juifs en Israël, mais seulement des émigrés de pays non musulmans et non arabes, croit-on que le problème serait foncièrement différent ? Est-ce que l’affrontement entre musulmans et chrétiens, du temps des Croisades, avait un quelconque rapport avec le fait que les Croisés auraient été Juifs ? Il se trouve que les “nouveaux croisés” que sont les Israéliens le sont et que cela est mis en avant. La conflictualité, dans la région, aurait existé de toute manière : est-ce que la conquête de la Cisjordanie jordanienne (Judée - Samarie) pouvait être acceptée par le monde arabe que l’envahisseur ait été ou non Juif ? Il est tant de conflits du même type dans le monde qui n’ont strictement rien à voir avec la présence juive au monde et avec l’antisémitisme.

   Certes, il est évident qu’un Etat qui se veut aussi ouvertement juif ne peut que provoquer une rhétorique antisémite, mais ceux qui s’opposent à lui sont des antisionistes, c’est-à-dire des adversaires de cet Etat et de ses agissements et non des antisémites. Mais pourquoi ceux qui entretiennent de bonnes relations avec Israël seraient-ils conduits à recourir à un discours antisémite ? L’antisémitisme, pour exister, a besoin de se greffer sur une conflictualité. Nous proposerons d’ailleurs de qualifier d’antisioniste une personne qui est en délicatesse, qui a maille à partir avec des personnes qui se trouvent être juives - en Israël ou ailleurs - et antisémite celui qui, de ce fait, met en avant le fait qu’elles soient juives pour disqualifier leur système immunitaire, leur droit à se défendre. L’antisionisme est une condition nécessaire mais pas suffisante de l’antisémitisme. En tant que juif, je véhicule de l’antisionisme dans mes rapports à autrui tout comme en tant que femme, une femme véhicule de l’antiféminisme qui peut se “transformer” en misogynie. L’antiféminisme serait réservé pour désigner toute rencontre d’une femme avec autrui susceptible de produire, à terme, de l’adversarité. Ainsi, une femme d’affaire risque tôt ou tard d’entrer en conflit, non pas parce qu’elle est femme mais parce que c’est la vie. Autrement dit, on qualifiera d’antisioniste une conflictualité impliquant des juifs et susceptible, à terme - mais pas fatalement - de faire se manifester une exégèse, une lecture, antisémitique. Il importe donc de recourir à une double terminologie pour qualifier toute situation d’adversarité, ce qui implique d’y repérer les signifiants les plus marquants et susceptibles d’être exploités de façon polémique, ce qui produit une mutation dans le rapport d’altérité, conduisant, grosso modo, faisant d’une pierre deux coups, à une surlégitimation de notre hostilité à son égard et une délégitimation de son animosité à notre endroit, puisqu’il est foncièrement et indifféremment nocif et destructeur envers tout le monde, d’où les rappels historiques et les approches comparatives à la clef, d’ailleurs plus ou moins controuvés, matière à contrefaçons en tous genres.

   Cela dit, cette approche phénoménologique ne doit pas nous empêcher de penser la conflictualité au niveau ontologique2, mais ceci est une autre histoire. Il serait en effet naïf de considérer que certains clivages, certains affrontements n’ont pas des raisons plus fonctionnelles. Il est probable, notamment, que le comportement des femmes puisse faire réellement problème et soit la cause même d’une certaine conflictualité. On ne saurait dans ce cas nier le clivage en le mettant sur le compte d’une perversion de l’altérité. Mais ce qui distingue, au niveau du discours, une adversarité ontologique d’une adversarité phénoménologique tient au fait que l’une est censée s’articuler sur un modèle fonctionnel cohérent et n’est nullement de l’ordre de la diabolisation mais de la division du travail, tandis que la seconde fait flèche de tout bois et tend à considérer l’autre comme illégitime dans son altérité. On notera que l’approche herzlienne de la question juive ne passe par aucune recherche ontologique, il y a au contraire rejet de toute élection, de toute mission qui pourrait expliquer peu ou prou une forme d’hostilité, de tension à son égard.

   Mais dans bien des cas, la dimension ontologique est des plus diffuses chez l’antisémite ou chez l’anti-ceci ou cela et la preuve en est, comme on l’a souligné, que ce qu’il reproche au juif ne se distingue pas de ce qu’il reprocherait à un non-juif qui serait sur sa route et lui ferait obstacle, d’une façon ou d’une autre.

   Pour poursuivre sur le thème de l’antisionisme, nous dirons que l’antisémitisme qui est venu se greffer sur un antisionisme normal - au sens où nous l’entendons - a exercé des effets pernicieux sur le monde arabe.3 Car, au lieu de résoudre la conflictualité par des moyens ordinaires, comme cela se fait de par le monde, le monde arabe en devenant antisémite, c’est-à-dire en faisant une lecture antisémitique de l’antisionisme en arriva à nier qu’il puisse exister des causes réciproques à l’affrontement, ce qui est pourtant tout à fait évident. Entendons par là que selon la logique de l’antisémite, l’autre n’a pas le droit de s’en prendre à lui puisque, lui, n’est pas juif alors que lui, puisque son autre est juif est surdéterminé et surlégitimé à l’agresser et à le rejeter.

   Cette idée de surlégitimation / surdétermination nous semble intéressante et nous rapproche de nos recherches consacrées au prophétisme.4 En effet, il est tentant d’expliquer un acte comme un régicide par une configuration astrale ou le fait que c’était écrit. Le Mektoub musulman relève précisément d’une telle rhétorique et rien d’étonnant à ce que dans la psyché musulmane, l’antisémitisme ne réponde à un besoin de surdétermination. Non seulement l’adversaire est un adversaire, mais il faut, autant que possible, qu’il le soit doublement et il faut que les raisons de l’affrontement soient, en quelque sorte, d’ordre métaphysique.

   Mais qui contestera que le conflit israélo-palestinien n’est pas devenu de nos jours la source principale, le vecteur, le “foyer” de l’antisémitisme, alors que la création d’un “foyer” juif en Palestine ou ailleurs5 était censée endiguer et résorber celui-ci ?

   L’antisémitisme est souvent cause que nous ne voulons pas nous avouer le noeud du conflit avec l’autre. Plutôt que de s’en prendre à un néo-colonialisme européen plus ou moins larvé, c’est la dimension antisioniste qui est mise ainsi au premier plan par le monde arabo-musulman et par voie de conséquence la question juive et son corollaire l’antisémitisme. Car nul n’est uniquement juif et ce n’est pas forcément cette judéité qui caractérise l’autre. Ces “juifs” sont aussi liés à l’Europe, y compris les juifs d’Afrique du Nord, marqués par la colonisation française, à partir de la conquête de l’Algérie en 1830. Il est possible que le conflit israélo-arabe ne puisse trouver d’issue qu’en se replaçant dans le cadre de la conflictualité entre Chrétiens et Musulmans, entre Occident et Orient. Du temps de la présence russe dans la région face à la présence américaine, ce conflit était d’ailleurs perçu différemment et la dimension antisémitique n’y était pas la même. Celle-ci s’exacerba lorsque les Israéliens se sont retrouvés, à partir du milieu des années 1980, qui virent la chute du communisme et la première Intifada, plus ou moins seuls face au monde arabe et face aux Palestiniens en particulier.6 Le juif n’a pas fini de servir de bouc “émissaire”.

Jacques Halbronn
Paris, le 13 mars 2003

Notes

1 Cf. Réflexions sur la question juive, texte paru au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Retour

2 Cf. nos travaux à ce sujet sur le Site Ramkat.free.fr. Retour

3 Cf. Bernard Lewis, Semites & Anti-semites, Londres, Phoenix Giant, 1997, p. 240. Retour

4 Cf. Le texte prophétique en France. Formation et fortune, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2002. Retour

5 Cf. notre ouvrage Le sionisme et ses avatars, au tournant du XXe siècle, Feyzin, Ed. Ramkat, 2002. Retour

6 Cf. nos études sur “l’Europe et le problème palestinien” et “le juif comme ambassadeur” sur le Site Ramkat.free.fr. Retour



 

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