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HYPNOLOGICA

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Utopie ? Le couple comme unité socioprofessionnelle

par Jacques Halbronn

    La condition féminine de nos jours est intellectuellement des plus inconfortables et des plus périlleuses. Et cela tient au fait que la philosophie ne sait guère penser que l’universel et que la femme y cherche une protection assez vaine.

   Face à nos analyses conscientielles, qui posent ontologiquement la différence du masculin et du féminin, la femme tente de limiter les dégâts en minimisant la signification et la portée de la dite différence. Dressons le bilan d’une telle tactique.

   Comme l’a noté une de nos interlocutrices, le débat n’est-il pas ainsi rendu forclos, c’est-à-dire la cause entendue d’avance ? Certes, reconnaissons-le : que peut-elle nous répliquer face à une accusation de mimétisme ?

   Comment, en effet, faire la preuve que ce qu’elle dit est bien d’elle, puisque d’emblée nous lui accordons une certaine aptitude à l’imposture voire une certaine mauvaise foi ?

   Et en quoi le refus de ce que nous disons qu’elle est peut -il faire sens, dès lors qu’un tel refus, de sa part, réduit sa différence à du non-sens ? Elle est ainsi contrainte de nier, de saborder, sa différence pour pouvoir l’emporter. Quel dilemme !

   D’ailleurs ne reconnaît-elle pas son impuissance à se penser elle-même, ce qui contraint l’autre à la penser, à lui donner conscience? Ecoutons la nous parler de la femme: ce ne sont que des lieux communs et de fausses évidences ressassés et qui sentent le rassis. Et dont elle semble se contenter. Il est vrai que ce sont souvent des hommes bien intentionnés qui les leur ont soufflés.

   Non, son truc à elle, c’est d’affirmer qu’elle est l’égal de l’homme ou plutôt de l’Homme, avec une majuscule, qui serait un concept n’appartenant à personne ou à tout le monde. La femme veut être l’Homme comme l’homme !

   Une femme qui n’a pas eu d’enfants et qui de surcroît vit seule et se sent vieillir, ayant en outre négligé de veiller à son physique, ne peut qu’être d’autant plus tentée par ce défi et par ce déni, tant qu’elle n’a pas compris, qu’on ne lui a pas expliqué quelle pouvait être sa place, laquelle d’ailleurs elle connaît instinctivement mais dont elle ne veut plus entendre parler.

   L’immigré est celui qui veut que l’on oublie d’où il vient - à la différence de l’émigré qui propage sa culture à l’extérieur de son pays - qui brûle les ponts d’avec son passé ; or, il est des femmes qui ne s’acceptent plus comme telles, qui veulent être autre chose, l’autre. Elles sont en quelque sorte en rupture ontologique et chaque fois qu’on les renvoie à leur être de femme, elles se sentent agressées. Or, un tel renvoi ontologique - renvoi, à prendre dans tous les sens du terme - s’il peut sembler littéralement régressif n’en est pas moins épistémologiquement légitime pour celui qui travaille sur l’objet et non sur le sujet.1, l’être-objet étant du domaine du nécessaire et la personne-sujet relevant du contingent. Il n’est certes pas question de nier le contingent pas plus qu’il n’est acceptable de nier le nécessaire: rappeler à l’autre ce qui en lui est nécessaire ne signifie pas le réduire à cela et vice versa reconnaître ce qui en lui est contingent n’implique pas d’omettre ce qui en lui est de l’ordre - à prendre dans tous les sens du terme- du nécessaire.

   Or, l’essor d’une technologie de plus en plus intelligente conduit la femme, en tant que sujet existentiel et non pas en tant qu’objet d’étude à conscientiser, à refuser la voie ontologique qui est celle de relais de l’homme. Tant que la technologie était balbutiante, et ce fut le cas tout au long du XIXe siècle, la femme trouvait naturellement sa place en se mettant au service de la machine, avec comme personnage emblématique la secrétaire, la sténodactylo (celle qui tient un stylo et qui est liée à un instrument), celle qui rappelle, celle qui répète, celle qui résume, celle qui remplace, celle qui accompagne. Au fond, la machine était pour la femme source de pouvoir, comme cela l’était au niveau de l’électro-ménager. Mais aujourd’hui, les hommes se passent de secrétaire en chair et en os et se fient à leur ordinateur, acceptant de pianoter, ce qui leur aurait semblé indigne il y a cinquante ans. La machine à écrire, sous sa forme perfectionnée, n’est plus l’apanage des femmes dans l’entreprise alors que le dit outil constitua longtemps un binôme idéal avec la femme. Mais ce couple a divorcé quand la machine a progressé et qu’elle s’est substitué, mimétiquement, à son partenaire féminin.

   Car, à propos de mimétisme, il ne faudrait pas oublier que si la femme imite l’homme, la machine imite la femme.2

   Une femme bien dans sa peau est celle qui sait quelle est sa place et ne cherche pas à se faire passer pour ce qu’elle n’est pas. Quand elle vit en situation, dans un environnement normal, les choses se passent généralement assez bien sans qu’elles aient besoin d’être théorisées. C’est quand la femme est sortie de son environnement naturel que les choses commencent à se gâter et que le manque de consciencialité se fait durement ressentir, n’étant plus encadrée; elle est déboussolée et éprouve un sentiment de liberté assez factice mais qui, du fait du mimétisme, peut lui sembler quelque temps confirmé. Or, une femme peut-elle rester femme en dehors d’un tel cadre et ne pas partir pour autant à la dérive, sans un cadre conceptuel la situant par rapport à l’homme ?

   Certes, nous avons, au cours de nos recherches, signalé que la femme ne pouvait participer au collectif masculin, ce en quoi nous nous rapprochons de l’idée de umma de l’Islam.3 Nous pensons que la place de la femme est dans le couple, qu’elle doit faire couple avec un homme, qu’elle n’existe pas par elle-même. La question se pose pour les femmes séparées, veuves, divorcées et il faut les aider à refaire un nouveau couple, ce qui est d’autant plus complexe quand elles ont des enfants à charge. Ces femmes qui ne vivent pas en couple constituent un danger pour la société et il faut faire une priorité de la résolution de ce problème devenu aujourd’hui lancinant. Il faudrait parler des droits et des devoirs de la femme seule.

   Précisons que l’inverse n’est pas vrai : un homme seul n’est pas dans la situation d’une femme seule, parce qu’il profite, en aval, d’un environnement qui est conçu pour le compléter et dont la femme n’est qu’une composante parmi d’autres. En revanche, la femme ne trouvera son équilibre que par l’homme, en amont.

   Certes, il ne s’agit pas de mettre n’importe quel homme avec n’importe quelle femme car des couples mal ajustés pourraient fausser les perspectives. Nous pensons qu’il faudra favoriser à l’avenir le travail en couple. L’idée d’un couple où chacun vaque de son côté à ses occupations professionnelles est vouée à devenir tôt ou tard obsolète. Le couple socioprofessionnel est la formule d’avenir pour la femme, que cela soit un couple d’épiciers, de cadres ou de chercheurs. Même dans l’entreprise, nous pensons que viendra le jour où l’on recrutera des couples et non pas des individus isolés. Déjà au niveau politique, notamment aux Etats Unis, on élit le président et sa femme. Le couple Kennedy est resté dans les mémoires mais cela vaut aussi pour le couple Chirac : la présence de la femme peut rassurer, surtout dans le cas d’un électorat lui-même mixte.

   La femme est suffisamment mimétique pour entrer dans la vie d’un homme et de parvenir à travailler avec lui, quelle que soit sa formation initiale, pourvu bien entendu qu’elle ait le bagage adéquat par ailleurs, physiquement, intellectuellement, culturellement.

   La femme aurait donc tout à perdre, jusqu’à sa raison d’être, à la disparition de l’idée de couple car elle ne serait plus qu’un élément parmi d’autres de l’environnement de l’homme. Or, cet environnement est voué à devenir de plus en plus excitant et présent avec les progrès des sciences et techniques. Il revient au demeurant à la femme que notre civilisation n’évolue pas - ne mute - vers un dialogue homme / machine, et ce sans interface féminine. Mais ce n’est certainement pas en se voulant “homme” que la femme parviendra à se sauvegarder au Troisième Millénaire, elle ne ferait pas le poids et perturberait le bon fonctionnement des activités de la Cité, devenant dès lors intrus indésirable et en porte à faux. La femme doit faire équipe.

   Car, on ne cessera de le répéter toute attitude affirmant que socialement, l’homme et la femme sont interchangeables est aberrante. Si la femme peut remplacer l’homme, cela ne signifie pas qu’elle soit l’homme. Il conviendrait en effet de ne pas jouer sur les mots et bien comprendre ce que le mot remplacer veut dire, à savoir accomplir certains actes à sa place, comme le ferait un fondé de pouvoir ou, au sens littéral, un lieutenant, celui qui “tient lieu de” voire un délégué ou quelqu’un ayant procuration (ce qui a donné le procureur).

   Inversement, et cela nous semble logique, il n’est pas davantage souhaitable que des hommes prennent la place de femmes, encore que se pose la question de l’homosexualité et du PACS.

   L’éducation de la jeune fille doit bien entendu aller dans ce sens : celui de trouver un partenaire masculin et de faire équipe avec lui, dans tous les domaines de l’existence. Au demeurant, la procréation n’est-elle pas un bon modèle de partenariat, d’autant qu’il s’agit, somme toute, d’un acte socioprofessionnel qui en annonce d’autres ?

   Certes, se pose aussi le problème du vieillissement de la femme. Sujet douloureux entre tous. Est-ce qu’une femme qui vieillit peut continuer indéfiniment à faire l’affaire auprès d’un homme ? Et que dire du fait que les femmes vivent plus longtemps que les hommes ? Il nous semble souhaitable qu’une femme entre très jeune en couple, quitte à ce qu’existe un décalage d’âge appréciable avec son partenaire. Cela lui permettra de prolonger le plus longtemps possible sa capacité à vivre en couple, même en cas de séparation. Car passé un certain âge, sa compétence au sein du couple, pour diverses raisons et sur divers plans, s’en ressentira. Il conviendra de trouver des solutions pour ces femmes qui ne peuvent plus trouver de partenaire et qui peuplent les maisons de retraite.

   Bien sûr, on nous rétorquera que les hommes vieillissent aussi et que l’on pourrait retourner les analyses. Il convient d’éviter un tel dialogue de sourds et ne pas se satisfaire d’une symétrie qui ne rime / mène à rien. Précisément, plus l’homme vieillit et plus il a besoin d’un partenaire féminin et c’est même alors que ce partenaire peut jouer pleinement son rôle de prolongement, même au delà de la mort, pourvu que la femme soit précisément plus jeune; en survivant à l’homme, elle sera la gardienne de son oeuvre, de leur oeuvre, d’un certain savoir-faire en tout cas. C’est alors, justement, que la femme peut remplacer “son” homme, en être en quelque sorte l’héritière. D’ailleurs, déjà par la procréation, la femme n’est-elle pas le gage pour l’homme d’une certaine perpétuation ?

   Il n’est donc pas souhaitable que la femme joue la carte du mimétisme, sans discernement car celle-ci peut se retourner contre elle. Si elle imite, elle peut aussi être imitée. Si elle remplace, elle peut aussi être remplacée. Que la femme évite donc de se placer au même niveau mimétique que la machine et qu’elle n’oublie pas que c’est l’homme qui, jusqu’à présent, a permis le progrès de la machine. Précisons que nous ne dénions nullement à la femme son aptitude mimétique, qui est même quelque part sa raison d’être en tant que prolongement de l’homme mais nous souhaitons que ce mimétisme ne la conduise pas pour autant à se croire homme.

   La femme n’a pas été inventée hier, elle existe depuis un temps immémorial et c’est dans ce passé qu’elle trouvera ce qui la distingue des machines modernes qui ne seront jamais aussi adaptées à l’homme qu’elle-même. Qu’elle s’appuie donc sur l’homme et non sur la machine ! En cela, la femme est unique, à mi chemin entre l’homme et la machine; elle pourrait jouer un rôle central. Il ne tielt qu’à elle de ne pas devenir le maillon faible dont on pourrait faire l’économie en raison de ses nuisances et de son caractère bâtard. Son attitude marquée par la poursuite de chimères ou le ressaisissement, au cours des prochaines décennies, décidera probablement de son avenir pour les prochains millénaires. Quant à l’homme, pour sa part, quel que soit le sort, le destin, que la femme s’octroie, il poursuivra sur sa lancée.

Jacques Halbrone
Paris, le 23 avril 2003

Notes

1 Cf. nos textes sur cette dialectique, sur le site Ramkat.free.fr. Retour

2 Cf. notre étude sur l’ “espace Tsélem”, Site Ramkat.free.fr. Retour

3 Cf. Tarik Ramada, Les Musulmans d’Occident et l’avenir de l’Islam, Paris, Sindbad-Actes Sud, 2003. Retour



 

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