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HYPNOLOGICA

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Du bon usage de la femme

par Jacques Halbronn

    A la suite de nos plus récentes réflexions concernant la femme, nous pensons nécessaire de faire le point pour tâcher d’éviter certains malentendus, dans un sens ou dans un autre, tant de la part de ceux qui voient en nous un misogyne que de la part de ceux qui pensent que nous idéalisons le potentiel féminin. Le fait de parvenir à une description un peu précise du psychisme féminin est une arme à deux tranchants, d’où notre titre “Du bon usage de la femme”.

   Récapitulons nos conclusions : l’hypno-savoir des femmes est considérable, il n’est pas fonction de la culture acquise au cours de sa vie mais il peut s’être plus ou moins développé selon les circonstances. Rappelons que l’hypno-savoir relève de l’inné mais que cet inné est lui-même fonction d’un acquis, d’un expérience subconscientisés, préexistante, transmis génétiquement. Chez les enfants - prodigues ou non - la présence d’hypno-savoirs est d’autant plus flagrante que le rôle de l’acquis est par définition faible, l’immersion dans un milieu donné étant relativement brève.

   Cet hypno-savoir correspond à un processus fort ancien et disons-le il est fort répandu, dans le règne animal, sous le nom d’instinct. L’homme moderne a cru pouvoir nier le rôle des hypno-savoirs dans son mode de fonctionnement, ce qui a conduit à refuser la thèse dite de la transmission des caractères acquis, connue généralement sous le nom de lamarckisme. Ce qui a conduit évidemment à privilégier et à exagérer le rôle créatif de l’éducation reçue.1 Curieusement, l’idéologie égalitaire ne s’est pas tant appuyée sur les hypno-savoirs, qui sont, en quelque sorte, des devoirs liés à des aptitudes “innées”, que sur les droits d’accès à la culture.

   Si les machines ne se reproduisent pas et donc ne transmettent pas d’hypno-savoir - il faudrait parler à leur sujet d’un techno-savoir - les femmes, en revanche, ont une faculté de transmission de l’hypno-savoir à leur progéniture, génétiquement parlant, c’est ce qui fait leur supériorité en ce qu’en elles serait conservé une sorte de trésor d’expériences parfois millénaires. Le problème, c’est qu’on connaît fort mal la nature de cet ensemble de savoirs hypnologisés de très longue date.

   Face à la femme, l’homme serait moins bien doté en matière d’hypno-savoirs, précisément en raison de son implication et de son immersion culturelles qui sont plus fortes et surtout plus efficientes que chez la femme.2 C’est l’approche masculine, relevant de que l’on pourrait appeler un socio-savoir, qui aurait, en quelque sorte, minimisé le rôle des hypno-savoirs dans l’histoire de l’humanité et dans le rapport de l’individu à la société.

   On comprend ainsi l’égocentrisme social féminin qui tient au fait que son potentiel n’est que faiblement tributaire de ce que la société, synchroniquement, peut lui apporter, elle dont l’hypno-savoir est par essence diachronique, ce qui la relie au passé de l’humanité plus qu’à son présent. On dira donc que l’homme est un être socio-synchronique et la femme un être socio-diachronique. Faut-il préciser que notre réflexion n’est pas induite par une approche analogique, à la façon des psychanalystes, à partir de considérations liées à la sexualité, mais bien plutôt sur l’étude du mode de communication des femmes - et éventuellement des homosexuels mâles - tel que nous avons eu l’occasion de l’observer ? Car, selon nous, c’est bien dans la façon d’exprimer et de s’exprimer, de se situer par rapport à l’autre, que se manifeste la différentiel H / F.

   La question que nous posons est la suivante : dans l’hypothèse où notre description serait grosso modo juste, quelle place accorder aux femmes dans notre société et quelle place leur proposer qui puisse faire l’objet d’un certain consensus, au cours du XXIe siècle ?

   Il nous semble qu’il faille reconnaître que la femme, du fait qu’elle sait, plus ou moins (in)consciemment qu’elle est porteuse de certains hypno-savoirs, se donne pour principal objectif de les maintenir en état, de préserver leur efficience et autrement dit de se ménager, de veiller à son bon fonctionnement, à elle. Elle sait que c’est ce qu’on attend d’elle. D’où une forme d’introversion qui est liée à une telle préoccupation de rendre service, de se rendre utile et cela peut se manifester sous les formes les plus diverses, du fait de la diversité même des hypno-savoirs. Bref, la femme se doit d’être performante et cela passe, on l’a dit, avant ce qu’elle peut attendre de la société, au delà d’une forme de reconnaissance, de récompense, de salaire. En fait, la femme a vocation à se faire exploiter, dans tous les sens du terme. Nous dirons que sa place, aussi déterminante soit-elle ne peut être que subalterne, ce qui est liée au caractère subconscient de son potentiel.

   Le problème de l’hypno-savoir est d’être figé dans le temps : il se verrouille au moment où le basculement hypnologique se produit et n’évolue plus par la suite, sinon dans la mesure où il est programmé pour tenir compte de certaines évolutions extérieures, comme par exemple le mouvement des astres. En conséquence de quoi, un hypno-savoir donné sera décalé par rapport à ce qui lui fait suite diachroniquement jusqu’à ce qu’éventuellement un autre hypno-savoir se constitue dans le même créneau. Mais cela met bien en évidence le caractère décalé des hypno-savoirs lesquels ne s’inscrivent dans la modernité qu’en raison d’une certaine inertie des structures. On comprend dès lors que ce caractère somme toute routinier ne donne pas lieu à des découvertes qui marquent une époque et qui impliquent une très grande écoute et appréhension de la société ici et maintenant et non pas dans une sorte de pérennité. Inversement, sans les hypno-savoirs, sur lesquels il doit pouvoir compter, chez la femme, sans parler des techno-savoirs qu’il ne cesse de mettre en place, l’homme ne serait pas ce qu’il est, collectivement parlant.

   Insistons sur cette dimension collective, collégiale, qui distingue radicalement l’homme de la femme et de la machine. Il y a là comme un paradoxe : certes, l’ensemble des femmes constitue une puissance considérable mais on dira que la somme est égale à ses composantes alors que chez l’homme, la somme les transcende et les dépasse. Une femme plus une femme plus une femme, cela fait trois femmes tandis qu’un homme plus un homme, plus un homme, cela constitue un processus. Rappelons que chez les juifs, les femmes ne participent pas au compte des membres nécessaires (minian) pour que l’office synagogal puisse se tenir.

   Dans la religion juive, un homme sans femme (s) n’est pas un être accompli et disons-le complété. La femme est une richesse pour l’homme, par tout l’hypno-savoir dont elle est dépositaire, ce qui va bien au delà de son aptitude à mener à bien le processus de l’enfantement et de la naissance. L’homme, sans femme, ou qui n’a plus de femme, risque de s’épuiser par les tâches qu’il doit maîtriser consciemment et ce d’autant que l’hypno-savoir n’implique pas nécessairement une grande dépense d’énergie mentale, du fait des automatismes qui le sous-tendent, aussi sophistiqués soient-ils. Le développement du subconscient soulage le conscient, c’est même sa raison d’être, à condition de ne pas oublier que le subconscient dépend dans son émergence du conscient qu’il reproduit mimétiquement, en un temps donné. On peut dire que la femme est le capital accumulé de l’humanité mais en même temps, elle est plus à l’arrière-garde qu’à l’avant-garde, puisqu’elle est fonction d’une certaine cristallisation qui exige du temps alors que les activités humaines se situent et se jouent dans le présent. Les choses basculent vers le féminin avec retard et d’ailleurs selon un processus mal connu qui dépasse largement l’échelle de quelques générations.

   Il est à craindre qu’une telle présentation des choses ne vienne à choquer plus d’une femme. On lui conseille cependant de prendre une juste mesure de la situation, de la configuration de façon à reconnaître que le rôle qui est ici imparti à la femme n’est nullement négligeable et qu’il est préférable qu’elle cherche à en tirer le meilleur. L’important, en tout état de cause, est que la femme se retrouve dans nos descriptions, que cela fasse écho en elle, qu’elle accède ainsi à une certaine vérité, à une certaine authenticité dont elle risque souvent d’être privée / dépourvue dans le monde actuel qui voudrait, au fond, la masculiniser, lui faire épouser les valeurs masculines, la machine assumant dès lors les valeurs féminines. Un tel marché ne nous semblerait pas équitable car la femme se situerait ainsi en porte à faux entre le savoir au présent de l’homme et le techno-savoir qu’il ne cesse de développer à un rythme bien plus rapide que l’hypno-savoir.

   La femme doit donc comprendre ce que représente heuristiquement, pour son avenir, l’approche hypnologique que nous prônons, en quoi on fournit là une clef pour mieux l’apercevoir. La femme doit avoir conscience de ce que la société au présent a d’abstrait pour elle, en comparaison de son moi, lequel s’inscrit dans une autre dimension. Elle exerce ce que nous appelons un devoir de rappel, de signalement, qui pourrait être assimilé à une voix off : on peut en tenir compte ou bien passer outre comme ces panneaux qui nous indiquent ceci ou cela, à titre informatif ou de mise en garde. La femme a vocation à enseigner, à renseigner, ce qui est déjà acquis ou ce qui l’était jusqu’alors, elle n’est pas programmée / faite pour participer, sinon à ce titre, à de nouvelles élaborations, à fixer un consensus à venir.

   La femme est porteuse de ce qui est le plus essentiel à la survie de l'espèce, de ce qui s’est incarné de très longue date mais l’humanité ne saurait se réduire à une telle relation au passé, elle doit se renouveler, explorer de nouveaux horizons, faute de quoi elle se figerait à l’instar de tant d’animaux, prisonniers de leurs propres hypno-savoirs / instincts, probablement en raison d’une forme de castration des valeurs masculines. Cela dit, il semble que la femme soit également en mesure, dans la foulée, et par extension, de se charger de gérer des hypno-savoirs plus récents et qui impliquent des formes de routine, ce qui la place à l’interface entre socio-savoir et techno-savoir.

   Inversement, comme nous y avons insisté dans nos derniers travaux, ce serait un leurre de croire, pour l’homme, que son passé se place dans la mémoire livresque alors qu’il est ancré en la femme. La femme n’est pas comme d’aucuns l’ont prophétisé imprudemment l’avenir de l’homme mais elle est bien plutôt son passé le plus précieux, le plus vital. Mais le passé n’existe que par le présent et c’est en ce sens, croyons-nous, que la femme, selon le Livre de la Genèse, serait issue de l’homme. Elle intègre en son corps et en son psychisme la mémoire de l’homme et, ce faisant, elle le libère de certaines tâches pour qu’il puisse s’élever. Mais la femme n’en est pas moins le passé de l’homme ou si l’on préfère l’homme au passé, ce qui ne signifie pas qu’elle le précède mais qu’elle le perpétue. Elle est un avenir qui se change en passé.

   Nous rappellerons l’adage selon lequel “les conseilleurs ne sont pas les payeurs” pour présenter la femme comme celle qui possède une certaine expertise, qui est capable de fournir un certain nombre de données, mais qui doit laisser la décision à ceux qui sont véritablement engagés et concernés, au premier chef, socialement, politiquement; faute de quoi, on basculerait dans le technocratisme, le bureaucratisme, le juridisme. La femme doit donner des avis voire des avertissements, exprimer son ressenti3, mais il faut éviter de la laisser décider seule car elle peine à faire la synthèse de tous les paramètres à considérer et fonctionne beaucoup sur des principes qui la conduisent souvent à des appréciations simplistes d’une situation. Parfois, il est vrai, l’homme laisse la femme trancher dans le vif, assez sommairement et sans appel, pour que l’on sache où l’on en est, plutôt que de rester dans l’expectative, liée à un réseau complexe de facteurs à prendre en compte. En ce sens, la femme, qui relève d’une approche prétextuelle, peut être amenée à prendre des décisions structurantes, du fait d’une certaine aptitude à réduire le réel à des schémas simplifiés, que l’homme se refuse à prendre, dont il se décharge, dont il ne veut pas assumer le fardeau, car il reste dans l’expectative, du fait d’une approche contextuelle jamais achevée qui ne parvient jamais à une conclusion définitive.

Jacques Halbronn
Paris, le 11 août 2003

Notes

1 Cf. L’Emile de Rousseau. Retour

2 Cf. notre étude sur “laïcisation et individuation”, sur E.H, rubrique Hypnologica. Retour

3 Cf. les travaux de J. Gray, Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus. Retour



 

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