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Editions RAMKAT




HYPNOLOGICA

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Radioscopie des prétentions minoritaires des Musulmans

par Jacques Halbronn

   Pour comprendre la stratégie des Musulmans en France, on ne saurait faire abstraction du modèle juif. Quelque part, les Musulmans voudraient se constituer en une entité comparable à celle des Juifs en France, ce qui relativise leur attachement à la laïcité dans la mesure même où la présence juive serait la preuve de l’échec de la dite laïcité.

   L’antisémitisme des Musulmans en France est avant tout inspiré d’un certain mimétisme : on souhaite, à terme, la disparition de celui qui nous sert de référence, dont on veut prendre la place. Mais en même temps, les Musulmans de France ont encore besoin des Juifs pour précisément récupérer à leur profit une certaine façon d’être différent en France. En ce sens, les Juifs sont les alliés objectifs et le plus souvent inconscients des Musulmans en France, en ce que les Musulmans les identifient comme l’antidote d’une laïcité qui les absorberait.

   Cette façon de s’assimiler aux Juifs est-elle raisonnable lorsque l’on prend la mesure de la différence de destinée et de condition des Juifs et des Musulmans, au travers des âges ? Quoi de plus opposé, en effet, que ces masses musulmanes regroupées le plus souvent au sein d’une série d’Etats à dominante musulmane et la diaspora juive, ne serait-ce que numériquement ? Bien entendu, l’on ne manquera pas de se servir de l’existence de l’Etat d’Israël pour renforcer cette pseudo comparaison au point de ne pas hésiter à laisser entendre qu'Israël est pour les Juifs ce que l’Algérie, par exemple, est pour les immigrés d’Algérie en France.

   Quelque part, la présence musulmane en France fragilise la communauté juive, la dévalorise, la banalise et ce n’est probablement pas pour déplaire à certains antisémites chrétiens, tout heureux d’un tel amalgame. Incontestablement, l’émergence de la communauté musulmane est une divine surprise pour ceux qui veulent rabattre la superbe juive et ce d’autant que le conflit israélo-palestinien place les Juifs de France sur la défensive et les pousse à une double allégeance, avouée ou inavouable.

   Quel avenir, en vérité, pour les Musulmans en France ? Ils risquent fort à leur façon de renforcer la judéophobie, dans ce pays, par un syncrétisme entre celle des Chrétiens et la leur, ce qui ne peut que contribuer à enfler la bulle antisémite ? Ou encore par l’essor d’un antisémitisme, à leur encontre, qui engloberait les Juifs dans un même sac, tentative encouragée par l’étymologie même du terme antisémitisme, d’autant que la renaissance de l’hébreu moderne, au début du XXe siècle, consolide, de fait, la parenté linguistique à l’origine d’une telle terminologie. Deux perspectives aussi inquiétantes l’une que l’autre et qui peuvent d’ailleurs cohabiter.

   Nous avons dans d’autres textes insisté sur l’importance pour les Juifs de France de se différencier, à tout prix, des Musulmans ainsi que de se décharger de la question d’Israël sur l’Europe en montrant que c’est peut être plus un enjeu pour l’Europe que pour les Juifs voire pour les Israéliens que de refuser la création d’un Etat palestinien. Autrement dit, il importe que les Juifs de France ne soient pas isolés dans leur rapport à Israël, ce qui permettrait de mettre les Musulmans de France en porte à faux. Il faut faire comprendre aux Musulmans que les Juifs de France ne sont pas les seuls à être concernés, en France, par les enjeux israélo-palestiniens. Faut-il rappeler, au demeurant, qu’en 1956, la France et l’Angleterre furent les alliés des Israéliens contre l’Egypte de Nasser et que la France jusqu’en 1967 fournissait, largement, la logistique militaire de l’Etat Hébreu ?

   Nous avons insisté, dans d’autres textes, sur la nécessité pour les Juifs de France de se regrouper autour d’un noyau juif qui ne serait pas issu de l’immigration, qui, pour le moins, pourrait se dire l’héritier légitime des juifs émancipés sous la Révolution. Il y a là une symbolique fondamentale.

   Il importe ainsi de montrer que l’immigration musulmane en France ne revêt pas la même légitimité que l’immigration juive, que les juifs immigrés qui rejoignent leurs frères de souche française relèvent en quelque sorte d’une sorte de remembrement familial, qu’ils rejoignent ainsi des citoyens français à part entière, aussi “français” que le sont les Chrétiens, tout en s’affirmant dans une différence structurelle et non pas conjoncturelle. Il importe d’insister, a contrario, sur la dimension purement conjoncturelle de la présence musulmane en France et notamment sur le fait que la dualité musulman / chrétien ne fait pas sens comme celle qui associe Chrétiens et Juifs, de façon que nous qualifierions de symbiotique.

   L’avenir des Musulmans de France passe par leur retour vers les pays de leurs parents ou par leur assimilation dans le melting pot français. Il est important d’insister sur le fait que seuls les Juifs ont légitimité à s’affirmer français dans la différence et ce pour des raisons historiques qui sont propres à la présence juive au monde qui n’a rien de comparable au monde musulman !.Ce qui jusqu’à présent a freiné cette assimilation des Musulmans en France tient à des questions de marginalisation, de ghettoïsation sociale et non à la spécificité intrinsèque de l’Islam ou de l’arabité. Les Musulmans se distinguent en France par le bas tandis que les Juifs se distinguent par le haut. Autrement dit, les Musulmans sont voués à passer par les stigmates de la petite bourgeoisie, à gravir péniblement les marches de l’intégration sociale la plus banale voire la plus caricaturale. Là encore, toute similitude avec la communauté juive en France serait parfaitement abusive et de mauvaise foi.

   Cela dit, les prétentions musulmanes en France à s’assumer comme une minorité à la façon juive relèvent d’une certaine idéologie qui n’est pas sans évoquer celle du féminisme. Le musulman espère être, en France, le juif de demain comme la femme affirme qu’elle sera l’homme de demain.

   Car la femme, elle aussi, est un maillon faible de la société occidentale et ce par ses ambitions de rejoindre l’homme dans ses privilèges et ses réalisations les plus impressionnantes. Pourquoi le musulman n’épouserait-il point de tels fantasmes qui bafouent toute frontière et tout clivage, qui alimentent les espoirs les plus vains ?

   C’est dire que pour nous les Musulmans, en France, constituent un grave défi, qui profitera de toutes les faiblesses et de toutes les apparentes contradictions de la société française. Ils peuvent conduire à un exil des Juifs de France non pas seulement vers Israël mais - ce qui ne poserait guère problème juridiquement, vers d’autres pays d’une Union Européenne de plus en plus vaste, où le problème musulman ne se posera pas de cette manière, pays qui n’ont pas le lourd passé colonial de la France à l’endroit du monde musulman et singulièrement, on s’en doute, des musulmans d’expression française.

   Car, comment négliger en effet le coefficient linguistique source d'ambiguïtés supplémentaires ? Ces musulmans sont marqués, peu ou prou, dans leurs pays d’origine, par la culture française et singulièrement par la langue française et ce pour des raisons historiques bien connues, ce qui n’est pas sans faciliter, pour l’avenir, un accroissement de l’immigration musulmane en France. Que la France ait une responsabilité considérable dans un tel phénomène ne saurait être contesté et il importe qu’elle en prenne la mesure et en prévienne les conséquences les plus fâcheuses. Là encore, le français est une faille dans le dispositif immunitaire français et constitue un Cheval de Troie de la présence musulmane en France.

   En ce qui nous concerne, nous sommes partisans d’une position islamophobique au sens d’un anti-virus. Nous préférons prendre les devants plutôt que d’être la proie de bons sentiments. Il y va de l’avenir de la présence juive en France et nous concevons que pour beaucoup de juifs issus d’une immigration récente, le jeu n’en vaille pas la chandelle. Ce faisant, ces juifs issus de l’immigration deviendraient les alliés objectifs des Musulmans en France, contre les juifs de souche française, gardiens de plein droit de la judéité française, à terme ils en seraient les fossoyeurs.

   L’Islam en France nous apparaît dès lors comme un cancer dont il importe de dénoncer de la façon la plus urgente l’apparition. L'écosystème judéochrétien est au coeur de l’Union Européenne et le récent débat sur la Turquie, quant à son entrée dans l’Union Européenne, nous concerne directement. Ceux qui plaident en faveur de cette entrée rejoignent ceux qui militent en faveur d’un statut de la communauté musulmane en France, ils veulent provoquer le divorce entre Juifs et Chrétiens par la mise en place d’un ménage à trois.

   Qui ne voit que fondamentalement l’avenir des Musulmans; au niveau géopolitique ne se situe pas en Europe ? La présence musulmane en France est un épiphénomène qui n’est même pas justifie comme en Bosnie par le reliquat de la domination turque sur la région: elle est au contraire le reliquat étonnant de la domination française au coeur du monde arabe !

   En revanche, l’avenir des Juifs est parfaitement intriqué dans celui de l’Europe. La Shoa a signé une fois pour toutes, il y a soixante ans, un pacte de sang entre Juifs et Chrétiens. Et là encore, la présence musulmane nous apparaît comme une dénégation de la Shoa, eux qui n’y sont pas partie prenante. Une fois de plus, la tentation est grande, pour les Chrétiens, de refouler le passé, de tourner la page en substituant les Musulmans - ces autres Sémites - aux Juifs. Après tout, les Chrétiens n’ont-ils pas aussi ce poids sur la conscience dans leur rapport aux Juifs, témoins gênants d’un Ancien Testament, d’une “ancienne” alliance ? Il y a là certainement une tentation et en tout état de cause, le meilleur alliés de la présence musulmane en France reste selon nous l’antijudaïsme chrétien, ce qui montre, en l'occurrence, qu’il est toujours vivace même s’il s’exerce sous des dehors insoupçonnés.

   L’erreur qui serait alors commise, c’est de croire, dans le temps et dans l’espace, que les Musulmans ont le même profil que les Juifs. Ce serait géopoliquement une faute. Les Musulmans n’ont pas vocation à être minoritaires. Ce n’est pas par hasard qu’ils revendiquent un Etat Palestinien comme ils le firent, en son temps, pour le Pakistan, résultat d’une sécession de l’Inde. L’idée même de devoir vivre sous le joug d’un gouvernement non musulman leur est viscéralement insupportable et c’est d’ailleurs tout à leur honneur.

   Ironie de l’histoire : alors que les Juifs, séculairement en petit nombre où qu’ils se trouvèrent, ont exprimé leur désir de cesser de vivre en tant que minorités parmi les peuples - c’est là le propos d’un certain sionisme israélien - ne voilà -t-il pas qu’un monde arabe qui a toujours recherché l’homogénéité se présente en France sous de prétendus atours diasporiques et minoritaires ?

Jacques Halbronn



 

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