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HYPNOLOGICA

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Androgynat masculin, androgynat féminin

par Jacques Halbronn

    Ce qui gêne, chez nombre de femmes de ce début de XXIe siècle, ce n’est pas tant ce qu’elles sont mais ce qu’elles prétendent être ou ne pas être. Plus généralement, l’autre nous fait plus problème par ce qu’il feint d’être que par ce qu’il est en soi. Le problème, c’est que le propre de certaines personnes est précisément de (se) refuser toute espèce de frontière, la notion même de limite leur faisant problème. Dès lors, toute mise en cause de ce postulat d’une identité indéterminée sera perçue comme une agression qualifiée de toutes sortes de noms : racisme, machisme, xénophobie, misogynie, antisémitisme, islamophobie, homophobie, transphobie. Il faut traduire : entrave à la liberté d’être ce que l’on veut devenir et non pas attaque contre ce que l’on est à l’origine. On désigne par ces termes péjoratifs toute tentative d’aller à l’encontre d’un projet assimilationniste, impliquant une indifférenciation, et en fait tout rejet. Face au projet de l’autre, il y aurait donc son rejet, qu’il faudrait dénoncer. Rejet non pas de l’autre, en vérité, mais rejet de son projet de cesser d’être l’autre. Et au fond, dans ce rejet, il y aurait un refus du progrès puisque le progrès consiste, comme chacun sait, à accepter le changement. Chantage au progrès.

   Ceux qui veulent changer ne sont pas les seuls responsables car, dans bien des cas, l’initiative vient de ceux qui prétendent pouvoir les changer, ce qui ajoute à la confusion. Ce sont eux les démagogues qui promettent mont et merveilles. Et les victimes sont ceux qui leur prêtent l’oreille.

   Ce qui vient compliquer les choses, c’est qu’il y a une certaine marge de manoeuvre en matière de mimétisme, on peut tromper son monde pendant un certain temps et jusqu’à un certain point. Mais tôt ou tard, le masque se craquelle et finit par tomber. On est là dans le domaine de l’imposture et il est vrai qu’il est parfois bon de faire quelque peu évoluer les frontières ou du moins de le tenter. De là à investir totalement et durablement le territoire de l’autre, c’est une toute autre affaire !

   Le problème, c’est qu’une chose est de ressembler à quelqu’un d’autre, une autre de cesser d’être soi-même. Chassez le naturel, il revient au galop ! Or, il est délicat de faire cohabiter des discours et des comportements contradictoires, bref de vouloir le beurre et l’argent du beurre.

   Les voyages forment la jeunesse, certes. Mais encore faut-il en revenir ! Ne confondons pas tourisme et expatriation. Celui qui prend la route et qui ne sait pas comment revenir sur ses pas le regrettera tôt ou tard ou le fera regretter. Il risque fort de rester au milieu du gué, sans pouvoir guère avancer ou reculer. C’est se condamner à la médiocrité, littéralement ce qui est au milieu, à la grisaille. La nuit, tous les chats sont gris. Il est des périodes nocturnes, ténébreuses, où les tracés s’estompent, où l’on peut même douter de leur existence. On ne peut pas être à la fois au four et au moulin, mais certains ne sont ni à l’un ni à l’autre.

   Imaginons que chacun cesse de faire ce pour quoi il est fait et cherche à s’initier à ce qui ne lui est pas familier, ce pour quoi il n’a pas été formé, quel serait ce monde là, sinon un monde non pas en progrès mais bien en régression du moins quant à son efficacité ? C’est ce qu’on appelle faire les choses à moitié.

   Il est vrai que les femmes correspondent à une humanité très ancienne et disons-le assez primitive, au sein de laquelle chacun devait être en mesure de se débrouiller par lui-même. L’homme, lui, appartient à une autre génération d’humanité, pratiquant une certaine division des tâches, un autre espace-temps social. Il est le résultat de la sexuation qui implique le respect de la différence fonctionnelle de l’autre, de sa complémentarité. Quand un être est la réminiscence d’une certaine totalité, il a du mal à accepter des limitations à son individualité ; il veut exister tous azimuts, c’est ce que nous appellerons la tentation androgynale consistant à être l’autre sans l’autre, un peu à la façon dont Jung parle de l’animus et de l’anima qui seraient en chacun de nous, homme ou femme. Face à un autre être, plus limité, l’homme, et surtout plus grégaire, plus sociable, un certain sentiment de supériorité chez la femme, plus complète, plus autonome. Décalage diachronique plutôt que synchronique, ce qui explique que la complémentarité soit difficile à assumer puisqu’elle se situe dans le temps et non dans l’espace.

   Une complémentarité diachronique, c’est celle du père et du fils tandis qu’une complémentarité synchronique, c’est celle du couteau et de la fourchette. Dans le premier cas, il y a alternance, dans l’autre, il y a synergie. Il est un temps où il est bon que l’on sache tout faire - c’est d’ailleurs le nom complet de la “bonne” - et d’autres où il faut travailler en équipe, se spécialiser. C’est pourquoi les femmes ont une propension à se disperser, à ne pas savoir choisir, trier puisque, comme dans le cochon, “tout est bon. Rien à jeter”. D’où un dialogue du type : “ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi est aussi à moi”. Puisque à la femme rien n’est étranger.

   Deux civilisations s’opposent ainsi sous couvert de sexuation et cela rend la gouvernance des sociétés humaines singulièrement difficiles à mener. Le grand défaut de la femme, c’est son opportunisme, qui la conduit à prendre la vie comme elle vient, de s’y adapter, quitte à ce que le lendemain, elle agisse tout autrement parce que la situation telle qu’elle la perçoit le requiert.

   Une hiérarchie peut d’ailleurs exister avec en haut des activités très pointues et en bas des besognes moins spécialisées, auxquelles on peut s’initier en très peu de temps, ce qui signifie que les gens sont plus ou moins interchangeables. C’est d’ailleurs aussi le cas du taylorisme qui correspond à une division du travail en tâches très simples et répétitives, ce qui n’a rien à voir avec ce que nous entendions plus haut par spécialisation.

   Ce qui rend les contacts souvent pénibles entre hommes et femmes, c’est que le propos de la femme tend à passer du coq à l’âne, il passe en revue les sujets les plus divers pouvant avoir quelque incidence, à un titre ou à un autre. Les hommes sont souvent, viscéralement, gênés par une telle dispersion, un tel éclectisme et disons-le un tel égocentrisme qui tend à réduire les problèmes à ceux qui se posent ici et maintenant à chaque femme et qu’il faut résoudre séance tenante, ce qui n’exclue pas le recours à des expédients pouvant faire l’affaire dans l’immédiat mais conduisant à des solutions précaires, partiales et partielles. D’ailleurs, nous avons pu observer à quel point les hommes trouvaient le moyen de se retrouver entre eux et entretenaient un certain mode de communication susceptible de faire fuir les femmes et vice versa, d’un côté trop de généralités dépassant les cas concrets, de l’autre des propos anecdotiques et décousus et ne faisant sens que pour les intéressés. Malgré tous les beaux discours, populations masculines et féminines préfèrent se retrouver entre elles, séparément, leurs rencontres mutuelles correspondant plutôt à des pauses sans grande signification, si ce n’est bien entendu sur le plan sexuel ou sur celui de la recherche du partenaire ( speed dating).

   Disons que les hommes ont le sens du travail collégial et que s’établit naturellement et en permanence entre eux une certaine hiérarchie alors que pour les femmes, chacun tend à rester sur ses positions, ce qui rend les rencontres assez vaines dès lors qu’on n’a pas à gérer des problèmes immédiats et urgents. C’est dire que la conception de la communication n’est pas la même. Dans les milieux trop marqués par l’élément féminin, les problèmes tendent à perdurer indéfiniment. On comprend l’insistance de la part de nombre de religions à séparer hommes et femmes. Comment veut-on, en effet, faire cohabiter des approches et des valeurs aussi différentes de l’autre ?

   Les femmes ont d’ailleurs une certaine capacité de nuisance, d’interférence, risquant de casser des dynamiques qui permettraient d’unifier un groupe, de rendre possible un certain brassage, et parvenant, à leur grande satisfaction, à le maintenir dans son hétérogénéité et y voyant là une réussite. Décidément, ce qui est bien pour les uns est mal pour les autres et vice versa. On peut donc craindre, tôt ou tard, de la part des femmes une certaine forme de trahison des valeurs masculines qu’elles prétendraient avoir adoptées.

   Comme nous le soulignions, ce qui nous gène avant toute chose, c’est cette négation de la différence. Qu’est-ce au vrai que la misogynie ? Est-ce de refuser l’égalité des aptitudes entre hommes et femmes ou bien est-ce de se méfier des comportements intrinsèquement féminins ? En effet, pour beaucoup de femmes, il n’y aurait chez la femme rien de spécifique et affirmer le contraire serait du machisme. Or, a priori, un misogyne, c’est quelqu’un qui n’aime pas le féminin. Mais si le féminin n’existe pas, il ne peut être qualifié de misogyne. De même qu’il ne saurait y avoir de déicide si Dieu n’existe pas ou s’il ne peut mourir, s’il ressuscite.

   En fait, tout se passe comme s’il était impossible de dire quoi que ce soit sur les femmes, toute tentative de description étant, ipso facto, vouée à l’échec. La seule chose qui compterait, ce n’est pas ce que la femme est, mais ce qu’elle veut être et ce qu’elle veut être, c’est l’Homme. Elle voudrait être rétablie dans des droits qui lui auraient été confisqués selon le postulat qu’elle a autant le droit d’être Homme que l’homme.

   Il n’est pas si facile d’y voir clair : imaginons que des femmes prennent le relais des hommes dans telle ou telle activité, qu’est-ce que cela prouverait ? Une chose, en effet, est de gérer les affaires courantes, de répéter un enseignement élaboré par d’autres, une autre est de créer une véritable dynamique de recherche, de réflexion. Certains domaines, délaissés par les hommes, finissent par péricliter, on pense notamment à l’astrologie. La féminisation est souvent cause, à terme, d’une certaine sclérose, qu’il s’agisse d’une accumulation de points de vue entre lesquels on ne sait pas trancher ou du simple maintien en l’état.

   Au vrai, quel décalage entre les grandes déclarations féministes, tant chez les hommes que chez les femmes, et la réalité sur le terrain qui exclue quasiment les femmes de certains cénacles non pas par parti pris mais par une sorte de pente naturelle, où l’on remet les pendules à l’heure. En bien des domaines de l’excellence scientifique, politique, artistique, le bilan du féminin au XXe siècle est très mitigé en dépit de quelques cas toujours cités - parce que la liste en est si brève - qui ne sauraient être concluants. Les explications sociologiques ont fait long feu et accordent bien trop d’importance à l’éducation.

   Quant au XXIe siècle, il sera plus encore que le précédent marqué par les machines et, dans bien des cas, elles prennent la place des femmes. Comment expliquer un tel paradoxe qui ferait que les femmes dont nous avons dit l’archaïsme seraient menacées par le progrès technologique ? Prenons un caméscope, il reproduit littéralement ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qui est dans son champ de vision, sans manquer le moindre détail, bref cet appareil enregistre une situation dans sa globalité, un peu comme le fait un animal. Or, pour nous, la machine est très proche de l’animal et d’ailleurs les machines ont longtemps été tractées par des animaux (charrue, chariot, charrette). Pour la machine, chaque détail compte et une virgule qui manque empêchera tout un mail de partir. En outre, un outil peut s’appliquer indifféremment aux terrains les plus divers : un râteau ratisse et peu importe ce qu’il ratisse, un lecteur de CD joue des CD, peu importe lesquels : d’une minute à l’autre, l’application peut changer sans que cela affecte sensiblement le fonctionnement de l’outil. On imagine mal une fourchette n’aimant pas les épinards et refusant de s’en saisir ou une caméra réticente à filmer telle scène.

   En ce début de siècle, il ne semble plus que l’on puisse reprocher aux hommes de craindre de perdre leur domination au profit des femmes. Il semble évident que les femmes ne joueront jamais qu’un rôle secondaire dans la marche de l’Humanité. Les grandes espérances ont fait long feu et l’on sait déjà que le XXI siècle ne devrait pas être beaucoup plus brillant pour les femmes que le siècle précédent; là où des avancées pour les femmes devaient être faites, elles l’ont été.1 Comme nous le disions, l’essor de l’automatisme, de l’informatique, devrait nuire à la longue aux femmes. Certes, la féminisation des hommes, qui passe par un certain mimétisme par rapport aux valeurs féminines, est assez flagrante, cela tient notamment à la crise de la famille qui place l’homme en marge de l’éducation des enfants. En fait, on est frappé par un certain androgynat bien plus chez l’homme que chez la femme. Les hommes ont apprivoisé les machines et pianotent sur leurs ordinateurs lesquels leur servent de secrétaires, vaquent à toutes sortes d’activités domestiques. On pourrait évidemment être tenté d’inverser le raisonnement et parler de l’androgynat au féminin..

   Il convient de rappeler que nous avons eu affaire, lors des deux derniers siècles, à un certain processus de rapprochement dans les deux sens : la machine est venue féminiser l’homme ou plutôt l’androgyniser alors que la femme n’a pas reçu un apport comparable dans son processus d’androgynisation, si l’on admet que la machine correspond avant tout à des fonctions féminines reproductrices. Certes, les femmes ont-elles été admises à toutes sortes d’activités que les hommes se réservaient mais cela vaut tout autant pour la résistance à la productivité, bref aux machines. Et les machines sont parvenues de façon plus spectaculaire que les femmes à s’inscrire pleinement dans le monde masculin, sans que l’on puisse parler de revendications de leur part, ce qui montre bien que les exigences féminines rejoignaient très largement les perspectives de la société masculine. A notre connaissance, d’ailleurs, les femmes n’ont pas contribué de façon exceptionnelle au progrès technologique si ce n’est en tant que consommatrices. Si la machine est un défi très grave pour les femmes, il ne semble pas que les hommes aient en face d’eux un défi de même importance, à moins d’attendre l’arrivée d’extraterrestres ou de demi-dieux qui les écraseraient de leur génie. Bien entendu, quand nous parlons des hommes, nous ne sommes nullement en train de nous référer à chaque individu masculin. Pour nous, les hommes constituent un ensemble qui ne se réduit pas à une addition d’individus et en ce sens, il faudrait parler à leur sujet d’une Humanité. En revanche, la Féminité est faite d’individus, ce qui fait à la fois sa force et sa faiblesse. Au niveau individuel, il se pourrait que les femmes soient plus performantes de par leur capacité à agir seules et à se confronter avec le quotidien alors qu’au niveau collectif, ce seraient les hommes qui profitent bien mieux des diverses synergies, qui font mieux équipe. La femme est un être moins civilisé, plus “nature”, elle revendique le primat du Moi face à la Société. Elle est le vestige d’un temps où l’on vivait au jour le jour, qui exigeait une vigilance de chaque instant par rapport à la moindre manifestation de son environnement immédiat, d’un temps où l’individu était solitaire, livré à lui-même, où l’autre était radicalement autre, c’est-à-dire sans conscience de faire partie d’un seul et même ensemble dont on ne serait qu’un élément. Mais c’est de cet état primitif que l’humanité est issue, qu’elle a su instrumentaliser le monde sans lui demander son avis. Le monde masculin, quant à lui, s’il est fondé, au départ, sur l’instrumentalisation féminine - qui correspond à un état antérieur d’humanité - obéit désormais à une autre logique, qui est celle de comprendre le monde, l’autre, tel qu’il est en soi au lieu de se projeter sur le monde comme continue à le faire la femme, qui est de mieux cerner les secrets de l’univers plutôt que de renforcer son propre potentiel génétique, d’où l’arrêt des mutations, remplaçant ainsi le pouvoir par le savoir. C’est en ce sens qu’il y a complémentarité entre le masculin et le féminin.

   Nous savons que l’androgynat, tel que nous l’avons défini ici, correspondrait à une façon de se passer de l’autre en devenant l’autre, pour l’androgynat féminin ou en le remplaçant par autre chose que l’autre, comme la machine, pour l’androgynat masculin. Deux logiques bien différentes, l’une tablant sur une sorte de mutation de la femme et l’autre sur une mutation technologique. Or, tout semble annoncer que pour l’instant on n’en est pas encore aux mutations génétiques mais bien aux révolutions technologiques, d’où la plus grande réussite de l’androgynat masculin. Cette problématique androgynale revêt tout de même un certain caractère dramatique en ce qu’elle trahit un certain refus de l’autre sexe ou le retour vers un temps où les individus étaient entiers et se suffisaient à eux-mêmes. Curieusement, c’est l’homme qui au niveau individuel éprouverait un sentiment d’incomplétude mais c’est précisément ce qui exacerberait sa grégarité mais aussi sa volonté d’innovation scientifique.

   Il semble bien que le projet androgynal féminin ne puisse se réduire à ce que la femme devienne l’égale de l’homme - ce qui ne fait pas sens au niveau de l’espèce humaine et semble tout à fait anachronique puisqu’il ne s’agirait pas de progrès pour l’Humanité mais d’un rattrapage, ce qui ne fait guère sens d’un point de vue darwinien - il doit s’inscrire dans une problématique, on l’a dit, de mutation, qui conduise à générer une nouvelle humanité, disposant de pouvoirs inouïs.2 Une telle mutation serait une alternative par rapport à la voie technologique, avec des êtres pouvant se comporter comme des ordinateurs : on entre dans la bio-technologie.3 Est-ce que oui ou non, les femmes peuvent donner naissance à des êtres supérieurs et représenter l’avenir de l’Humanité au Troisième Millénaire ? Or, la distanciation que les femmes, notamment en Occident, affectent par rapport à leur fonction génitrice constituerait, dans ce cas, un contresens total.

   Revenons encore sur la question de l’égalité qui correspond à une approche malthusienne : au lieu de développer de nouveaux pouvoirs, on veut simplement répartir les bienfaits sociaux entre plus de gens. Il y a, reconnaissons-le, chez ceux qui sont en quête d’insertion, une tendance à forcer quelque peu le cours des choses. Rappelons d’une part que la thèse de l’égalité des femmes n’est une revendication spécifiquement féminine, elle émane largement d’un certain utopisme en vogue au XIXe siècle - rappelons cependant que la Révolution Française n’entretint pas de telles illusions - qui croit tout pouvoir plier, notamment par l’opération de la Loi, à ses vœux ; d’autre part, le fait de partager un même métier n’implique pas pour autant qu’il y ait égalité, mais bien partage. Il faudrait donc parler d’un droit au partage d’un certain nombre de biens. Il y a là une dimension sociale, éventuellement juridique, mais qui n’épuise certainement pas la question de la différence entre hommes et femmes. Ce n’est pas parce que deux personnes partagent un même espace, un même temps, qu’elles participent aux mêmes activités, qu’elles sont égales par ailleurs : affirmer le contraire serait dissuasif et découragerait ou freinerait tout processus de partage et de participation. Or, la vraie question pour les femmes est la suivante : peuvent-elles contribuer à la formation d’une nouvelle Humanité, grâce notamment à la créativité utérine ou bien vont-elles se contenter de revendiquer une meilleure distribution de la manne masculine en rejetant définitivement tout espoir d’une contribution au progrès de l’Humanité qui leur serait propre ? En attendant, le XXe siècle, siècle prométhéen s’il en fut, fut celui de bien des expériences migratoires - tant géographiquement que socialement - à grande échelle sur le dos de certaines populations - qui eurent le tort de surinvestir le politique - dont il semble que pour la plupart on soit revenu mais à quel prix ?

Jacques Halbronn
Paris, le 13 décembre 2004

Note

1 Cf. Yannick Ripa, Les femmes actrices de l’Histoire. France (1789-1945). Paris, Armand Colin, 2002. Retour

2 Cf. les films comme X men. Retour

3 Cf. le mentat de la saga Dune de Frank Herbert. Retour



 

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