BIBLIOTHECA HERMETICA


Accueil ASTROLOGICA NOSTRADAMICA PROPHETICA

PALESTINICA JUDAICA ANTISEMITICA KABBALAH

AQUARICA HYPNOLOGICA GALLICA

Editions RAMKAT




HYPNOLOGICA

67

L’avenir virtuel de la femme

par Jacques Halbronn

    Les femmes ont vocation à ramener les hommes à une certaine réalité à commencer par leur réalité à elles. Elles nous font penser à un grain de sable qui peut gripper tout un système.

   Le revers de la médaille, c’est qu’elles sont souvent prisonnières de leur propre réalité et cela les empêche de décoler de celle-ci, de prendre un peu de hauteur.

   Cette réalité qui s’impose aux femmes et qu’elles veulent imposer à autrui est fort complexe de par les multiples paramètres qui s’y croisent, on pourrait parler d’une hyper-réalité, assez inclassable et qui ne forme un tout qu’au prisme de l’observateur qui la contemple dont c’est la réalité, la sienne, qui n’existe que par lui, ce qui la lui rend d’autant plus chère.

   A contrario, l’homme tend à ne pas trop s’attacher à cette réalité éminemment subjective et qui n’existe que par l’observateur et pour une durée relativement brève : une réalité bien précaire.

   C’est dans ces conditions, dans ces termes, que s’effectue la rencontre entre un homme et une femme et de là découle ce que chacun peut apporter à l’autre. Le problème, c’est que de nos jours, on ne présente guère les choses ainsi, ce qui rend une telle rencontre moins significative.

   L’approche féminine ne saurait être qualifiée de scientifique, stricto sensu en ce que justement elle attache trop d’importance à ce qui arrive, à ce qui se présente, plus ou moins fortuitement, anecdotiquement, à l’observateur.

   L’approche féminine est marquée par un instinct de survie. Et quand on est dans une situation de survie, chaque détail compte et surtout ce qui n’est pas là ne compte guère. On a bien assez avec les problèmes qui se posent immédiatement pour ne pas aller en chercher qui ne se présentent pas de façon urgente. C’est ainsi, selon nous, que le monde est perçu par les femmes avec les avantages et les inconvénients que l’on imagine aisément.

   Car travailler dans l’urgence n’est pas vraiment l’attitude la plus propice à la réalisation d’une oeuvre pouvant valoir à long terme, sauf évidemment à considérer que des effets décisifs peuvent dépendre d’un événement unique, comme par exemple l’assassinat d’une personnalité, ce qui n’est pas faux mais correspond à une vision qui privilégie l’aléatoire, la contingence. Et c’est précisément, cette philosophie de la vie que les femmes véhiculent et qui peut interpeller les hommes. D’où une certaine complémentarité souvent évoquée mais rarement précisée entre hommes et femmes.

   Et de fait, parfois, il faut savoir saisir certaines occasions même s’ils se présentent de manière impromptue, lesquelles occasions sont parfois susceptibles de changer la vie; de la faire basculer brusquement. Il est vrai, cependant, qu’un tel opportunisme a ses limites et que l’on ne peut constamment vivre d’expédients et de coups de chance si l’on veut faire une carrière d’une certaine qualité et s’imposer au grand nombre et non à un cercle restreint. C’est tout le drame du genre féminin : des solutions à court terme, des pratiques personnelles qui ne marchent que pour elles, qui ne valent pas pour le voisin, ce qui explique pourquoi les femmes ont tant de mal à déléguer. A ce régime, avec leur ingéniosité et le recours au système D (pour débrouillardise) les dispositifs les plus bancals peuvent faire l’affaire dès lors que l’on sait en tirer le meilleur parti.

   Et de fait, certains hommes, pour être par trop perfectionnistes, manquent des occasions, ne savent pas masquer, maquiller, leurs faiblesses et cela les conduit à ne s’imposer qu’avec un certain retard, les femmes faisant l’affaire plus tôt, en faisant flèche de tout bois.

   L’adage “Mieux vaut prévenir que guérir” vaut plus pour les hommes que pour les femmes. Les aptitudes à l’improvisation des femmes, leur capacité à coller à une situation concrète qui se présenter les conduisent à ne pas prendre à temps certaines précautions, à ne pas planifier puisque de toute façon elles sont persuadées qu’elles retomberont toujours sur leurs pattes. Bien au contraire, ce qui amuse, excite les femmes, c’est de pouvoir se sentir des situations les plus désespérées, ce sont des “survivantes”. Mais, à la longue, elles ne font pas le poids quand il s’agit de jouer dans la cour des grands, quand il faut tenir des propos qui fassent sens pour le grand nombre, qui soient dégagées d’une trop lourde idiosyncrasie.

   On perçoit ainsi ce que chacun peut apporter à l’autre dans le couple : la femme invite l’homme à tenir compte des circonstances, des interférences, des aléas qui peuvent tout compromettre tandis que l’homme conduit la femme à ne pas se satisfaire de succès sans lendemain, de ne pas se contenter de travailler au coup par coup, au cas par cas, au jour le jour. Globalement, les femmes sont avant tout des praticiennes et les hommes des théoriciens, chacun dénonçant les manques de l’autre, les hommes négligeant les cas d'espèce qui ne collent pas avec leurs théories et les femmes s’attachant à des systèmes peu viables et qu’elles entreprennent de sauver par leur ingéniosité, leur entregent.

   Les hommes seraient donc plus civilisés que les femmes, en ce sens qu’ils dépassent plus facilement un certain égocentrisme où l’on se contenterait de voir midi à sa porte en ignorant ce qui ne s’impose pas dans l’immédiat. La femme est d’ailleurs beaucoup plus à son aise dans le passé que dans le futur alors que pour l’homme, habitué de la planification, le futur n’est que la continuation du passé. En revanche, pour les femmes, le futur est terriblement incertain et imprévisible car tout se joue à tout instant, est marqué au sceau de la précarité.

   Certes, vivant dans un monde masculin, les femmes tendent-elles à se masculiniser, à dépasser le poids de leur vécu personnel mais elles ont beaucoup de peine à résister à la tentation de profiter de certaines conjonctures pour se tirer d’affaire; leur souplesse, leur adaptabilité peuvent leur jouer de vilains tours et les amener à se satisfaire de résultats médiocres et hasardeux. Elles savent que le temps joue, se retourne tôt ou tard contre elles, à moins de quelque miracle qui viendra leur sauver la mise. Bref, les femmes sont des étrangères à la civilisation, elles sont des rescapées d’un âge où c’était chacun pour soi et se sont infiltré dans un monde un peu trop huppé pour elles, où elles cherchent à faire bonne figure tout en sachant qu’elles ne font pas le poids, où elles n’ont pas le bon profil.

   Pour avoir quelque ascendant sur les femmes, il faut montrer que l’on n’est capable de dépasser le vécu immédiat, de ne pas se laisser par trop imprégner par lui, leur prouver que ce qu’elles obtiennent est fragile, que les choses ne se passent pas ainsi, en un clin d’oeil, que le monde continue à tourner. D’où le goût des femmes pour les situations dramatiques, les scènes où tout semble se jouer en quelques instants. Soit l’homme se laisse impressionner par de telles crises, soit il fait comme si de rien n’était, ce qui permet à la fois à la femme de se défouler sans que ses actes aient de trop grandes conséquences : le beurre et l’argent du beurre.

   Dans le couple, la femme continue à maintenir des positions assez solides qui ne sont pas les siennes au niveau social. Le couple est en effet fortement régressif, ne serait-ce que par l’importance accordée à la procréation. Mais plus généralement, le couple est un espace fortement féminin où chaque détail compte, où le quotidien est sous pression, où tout dépend d’une certaine attention à la situation. La crise du couple conduit donc à l’affaiblissement du poids de la femme dans nos sociétés. En tout cas, l’homme insuffisamment en phase avec sa partenaire, sexuellement, mentalement, est laissé pour compte ; le couple apparaît donc comme réservé à une certaine élite masculine, suffisamment armée pour dompter, apprivoiser la femme avec ses propres armes. Le couple ne fait véritablement sens que si l’homme y trouve une forme de relation qu’il n’a pas par ailleurs, où il est traité et où il se comporte autrement, selon d’autres valeurs que celles qui prévalent dans sa vie socioprofessionnelle. Mais il revient à l’homme d’intégrer cette relation accidentelle dans un cadre qui fasse sens à long terme et à un niveau social élargi.

   La femme a une tendance à être hyperactive, à se multiplier en des activités extrêmement diverses - c’est un peu la “bonne” à tout faire, qui n’arrête pas. La rencontre avec l’homme peut l’amener à se sécuriser en voyant que tout ne se joue pas à chaque instant, dans l’urgence, qu’elle n’a pas à chaque instant à faire ses preuves comme une esclave dont la survie dépend de l’efficience et du rendement. De nos jours, nombreux sont les hommes à avoir adopté les valeurs féminines et à faire primer la quantité des activités sur leur qualité. Quant aux femmes, avec l’âge, elles ont tendance à se masculiniser en optant pour un rythme plus lent ; ce qui peut attirer des hommes féminisés, assez stressés et survoltés ; au sens où nous l’entendons ici. En bref, l’enjeu du couple est lié à la gestion du temps, chaque partenaire attendant de l’autre de changer ou de lui faire changer son rapport au Temps. La femme a besoin de se sentir utile, d’être sollicitée et donc elle cherche à se créer un environnement qui ne la laisse pas dans son coin, sans rien à faire de précis. Et c’est ce mode de vie que la femme tente de faire accepter par “son” homme de sorte qu’il prenne plaisir à servir à quelqu’un, à quelque chose, ce qui peut d’ailleurs en faire une sorte d’esclave (sexuel), sur qui on compte et qu’il se complaise, un certain temps, dans un tel rôle. Mais avec l’âge, la femme risque fort de mal vivre un certain isolement, notamment à la retraite mais le simple fait de répéter ce qu’elle a lu, entendu, ressenti, au quotidien, lui donne une raison de vivre; il lui en faut peu.

   Les femmes sont un vecteur de régression pour les hommes, quand elles imposent leurs valeurs, ce qui n’est le cas, heureusement, que dans le cadre du couple. C’est d’ailleurs cette régression qui séduit les hommes, en ce qu’elle les libère de leur tension, de leur vigilance, avec tout le poids, toute la pression psychique, que cela implique. Auprès de la femme, l’homme dépose son fardeau pour ne plus avoir qu’à régler des problèmes immédiatement palpables. Les femmes les plus primaires, aux horizons les plus étroits, sont les plus complémentaires des hommes, plus secondaires, de par leur étrangeté même.

   Paradoxalement, les femmes offrent des ressemblances, dans leur comportement, avec les machines1 et notamment avec les caméras vidéo. A mesure que la technique progresse, l’on prend conscience de ce qu’il y a de machinal dans certains comportements humains.2 Leur aptitude à enregistrer, à capter le moindre détail dont on pourrait faire éventuellement faire usage nous rappelle que la machine n’est qu’une imitation de l’animal et que c’est à ce titre qu’elle seconde l’homme. Le développement technologique nous apparaît d’ailleurs à terme comme risquant de faire de la femme un être obsolète dont les facultés de répétition, de mémoire, de rappel du passé, sont dépassées par celles de la machine. Les femmes - et les homosexuels hommes- ont tendance à réagir de façon assez mécanique au langage ; chaque mot est appréhendé sur un mode réflexe comme étant “bon” ou “mauvais”. Curieusement, on peut dire que la machine fonctionne dans l’affect, c’est-à-dire de façon très simpliste en réagissant à des signaux qui impliquent avant tout l’acceptation ou le rejet. D’ailleurs, le mot émotion, comporte “motion”, c’est ce qui met en mouvement, en ce sens, une machine qui réagit à un signal n’est-elle pas émotive ? Quant à la spontanéité, elle n’est pas très éloigné de l’automatisme, c’est-à-dire d’une réaction immédiate à un stimulus ?

   Soit le maître est content et il émet de “bonnes” paroles, soit il ne l’est pas et il le fait savoir à son serviteur par une série de mots négatifs. L’esclave - et la femme se comporte instinctivement dans ce sens - est celui qui avant tout veut savoir quelles sont les dispositions du maître à son égard et il attend de lui le recours à un code simple, univoque. Il n’entretient donc pas avec le langage un rapport de liberté. A partir du moment où l’autre veut comprendre ce que j’entends par telle ou telle formule et ne réagit pas de façon primaire en termes de “plus” ou de “moins” - “Tu as dit que...” - , il devient alors un citoyen à part entière, parlant d’égal à égal et ne traitant pas les mots comme des objets mais comme renvoyant à une pensée à explorer.

   La seule issue, pour les femmes, comme nous l’avons écrit dans d’autres textes3 est qu’elles réinvestissent la procréation, acceptent, comme par le passé; de procéder à des expériences pouvant conduire à des mutations allant dans le sens d’une amélioration de l'espèce, qui ne saurait se réduire à une simple reproduction. Or, il semble bien que les femmes, bien mal inspirées, aient décidé de prendre leurs distances par rapport à la fonction d’engendrement qui pourtant reste leur principal atout, qui le fut dans un passé déjà lointain et qui pourrait le redevenir demain. En tout état de cause, la procréation reste l’enjeu principal du couple, de la copulation - bien plus que l’éducation car énormément de choses se jouent au niveau de la transmission génétique - et c’est parce qu’elle est une affaire déterminante qu’elle est associée à du plaisir, dans une sorte de conditionnement pavlovien.

   Quel avenir pour les femmes dans les prochaines décennies, pour les prochains siècles ? Nous pensons qu’elles ont mangé leur pain blanc. Le risque est grand que les femmes deviennent de plus en plus virtuelles. En tant que compositeur, à nos heures, nous savons que la musique a une fonction d’évocation d’un monde disparu, ce qui lui confère une dimension ésotérique. Est-ce que la femme n’a pas à redouter, à terme, de ne plus exister que sur un mode artistique. Quand nous rencontrons des images de la femme dans la rue, sur les panneaux publicitaires, nous concevons de plus en plus que les femmes qui sont ainsi représentées pourraient ne même pas exister dans la réalité ; il pourrait s’agir de portraits imaginaires. L’émergence de la photo, de la vidéo, du cinéma, ont probablement freiné un tel processus qui était déjà bien engagé au début du XXe siècle. En effet, l’audiovisuel nous empêche de quitter le réel, d’inventer des formes nouvelles qui ne seraient pas fondées sur des personnages réels. Parallèlement, cependant, le développement de la bande dessinée - à l’opposé du roman photo - fait apparaître des personnages de fiction mais qui n’en ont pas moins une forme précise, à la différence de la littérature “normale”. On peut tomber amoureux d’un personnage de BD sans qu’il importe que celui-ci ait réellement ou non existé. On va vers une bédéisation de la femme, ce qui peut d’ailleurs aboutir à des personnages de plus en plus présents parmi nous, sous forme d’hologrammes, ou de jeux vidéo, comme Laura Croft.

Jacques Halbronn
Paris, le 14 avril 2005

Note

1 Cf. Ruth Aylett, Robots. Des machines intelligentes et vivantes ? Paris, Solar, 2004. Retour

2 Cf. “la zone Tsélem”, Site : Hommes-et-faits.com. Retour

3 Parus sur le Site Ramkat.free.fr et sur Hommes-et-faits.com. Retour



 

Retour Hypnologica



Tous droits réservés © 2005 Jacques Halbronn