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Clefs pour le féminin |
Comment se fait-il qu’en ce début du XXIe siècle, nos discours relatifs à certains sujets n’aient nullement progressé, évolué depuis le XIXe siècle, pour ne pas remonter plus haut ? C’est que parallèlement à une volonté de comprendre il y avait aussi un désir de dépassement qui faisait qu’il ne servait à rien de chercher à analyser ce qui, de toute façon, n’avait plus cours. Les sciences humaines sont restées, tout au long du XXe siècle, vassales de certaines idéologies et de certains préjugés. La thèse de Karl Jung sur l’animus et l’anima aura contribué à la confusion. Or, nous reconnaissons que l’homme, qui reste marqué par l’androgynat initial, comporte des éléments féminins mais pas l’inverse sinon par mimétisme.
Les Sciences de l’Homme ont en fait surtout souffert de la toute puissance de la Loi, du Droit, conduisant au nivellement, puisque ignorant tout clivage dans le temps comme dans l’espace social. Tout ce qui n’est pas pertinent au niveau juridique serait superfétatoire donc inutile puisque inapplicable. Il est peut-être -encore - temps de repenser la philosophie du Droit.
Pour notre part, nous pensons que c’est là mettre la charrue avant / devant les boeufs. Nous prendrons donc la peine d’essayer de décrire certains clivages sans nous demander à quoi cela pourra servir et si cela pourra servir. Il est peut-être temps que la Science ne se laisse plus dominer à l'excès par la Loi.
On sait que l’antisémitisme tombe sous le coup de la Loi. Et demain, probablement si on continue sur cette pente, toute réflexion jugée discriminatoire se verra condamnée, interdite au nom de la laïcité, de la citoyenneté, à commencer par celle concernant le féminin. Notre société est en train de se forger des tabous et cela tient probablement à des enjeux, à des complexes, mimétiques.
Réfléchir sur la nature du féminin en est devenu un, si on en juge par la langue de bois qui prévaut dès que l’on aborde le sujet et ce tant chez les hommes que chez les femmes; cela relève, nous semble-t-il d’une fin de non recevoir assez consensuelle. Curieusement, dans ce domaine, le niveau des arguments est singulièrement faible et répétitif, comme s’il s’agissait de quelque chose de négligé, de mal-traité, de laissé pour compte, en quelque sorte d’ une réflexivité impensée et impensable et ce tout particulièrement pour la femme.
Le seul domaine où l’on soit autorisé à penser la féminité semble être le couple, et plus précisément ce qui tourne, de près ou de loin, autour du sexe, de la procréation, des rapports sexuels, des comportements dans l’intimité, aux attitudes domestiques. Les magazines féminins en témoignent. .En revanche, dès qu’il s’agit de penser la féminité à un autre niveau, il y a comme une sorte de mur de verre - un ange passe - on bascule dans l’apologétique, on est sur la défensive, on trahit une certaine défiance : un pas en avant, deux pas en arrière. On veut bien admettre qu’il y a probablement des “différences”, sans toutefois les préciser, et encore sous réserve que l’on n’en tire aucune conséquence / conclusion quant aux aptitudes des femmes à réussir dans ceci ou dans cela, puisque telle est, apparemment, la crainte non dite. Avouons que, par les temps qui courent, il est bien difficile pour une femme de parler du... Féminin. Et de fait, elle est plus loquace sur le masculin dans la mesure même où c’est pour elle la norme, le but à atteindre. La femme s’exprime plus aisément sur l’autre - l’homme - que sur elle-même, comme si elle ressentait comme un vide, une béance, ontologiques, comme s’il n’existait pas un être (au) féminin, qui risquerait de l’enfermer. Il y aurait comme une préférence pour le non-être, pour la table rase. A une approche objective on substitue une approche subjective. Cela est certes valable sur le plan de la réflexion, de la connaissance - et cela recoupe le point de vue de Descartes - mais au niveau de l’action, les choses ne vont pas ainsi.
Ce qui caractérise une certaine population, c’est qu’elle privilégie le but à atteindre sur le point de départ, prônant un certain déni du passé, entourant celui-ci d’un rideau de fumée, manifestant une certaine mauvaise foi, discourant sur l’universel pour squizzer les pesanteurs de l’Histoire. Il ne faut donc pas trop compter sur les dites populations, réticentes à collaborer, pour nous éclairer sur leur compte ! D’autant que celles-ci ne sont pas homogènes - on pense aux immigrés - et que leur seul trait commun réside dans le projet d’intégration en un pays donné ou d’appropriation, d’identification, par rapport à une autre population de référence. Ces populations ont un jardin secret et elles voient d’un mauvais oeil toute tentative d’y pénétrer.
Mais, même si l’on envisage une mutation, il semble raisonnable de savoir d’où l’on part. On ne peut pas faire l’économie d’un constat. Mais cela est encore trop, car constater d’où l’on vient n’est-ce pas se laisser enfermer dans un passé que l’on souhaite précisément dépasser ? D’où une certaine attirance pour le flou ! D’autant que chercher à préciser quelle était la situation dont on veut s’émanciper pourrait aboutir à l’assumer plutôt qu’à la refuser.
Nous proposerons ici un modèle dont nous demandons d’apprécier sa valeur sans porter de jugement a priori. Entendons par là qu’aussi scandaleuse soit l’hypothèse présentée, nous demandons qu’on ne se préoccupe que des avantages de son application.
L’hypothèse est la suivante: la femme obéirait à une logique qui serait la même, grosso modo, que celle de la machine dont elle serait en réalité le prototype, c’est-à-dire qu’en fait ce serait la machine qui ressemblerait à la femme. Autrement dit, si la machine dérive de la femme, en étudiant la machine, ne pourrait-on espérer mieux comprendre la femme ? Ce qui vient justifier une telle hypothèse tient au fait que la sexuation nous apparaît comme le début d’un processus technologique, de division du travail.
Ainsi, en travaillant sur le psychisme de la machine, parviendrait-on à mieux cerner celui de la femme et vice versa.
Qu’est-ce donc qui caractérise la machine ? Nous dirons que c’est notamment une certaine indifférence au contenu. Un magnétophone - pour prendre cet exemple parmi d’autres - est conçu pour enregistrer des sons mais peu importe lesquels. Il sera aussi performant pour restituer un discours politique qu’un témoignage, une musique ou une chanson. Bien plus, il ne changera pas de forme selon son contenu et donc on ne connaîtra pas le contenu en observant le contenant, d’où une certaine impassibilité extérieure et une certaine indifférence à ce qui est ainsi géré.
Un autre trait de la machine, c’est de réagir à des signaux. C’est le cas de systèmes d’alarme. Dès qu’un certain signal est identifié, une réaction fait suite et chaque fois que ce signal se reproduira, il en sera de même.
A présent, appliquons ces observations aux femmes. Ce qui semble caractériser les femmes, c’est effectivement une plus grande stabilité comportementale que chez les hommes. Elles sont toujours égales à elles-mêmes et parfois on note chez elle une certaine fixité dans les expressions du visage. Elles ne semblent pas impressionnées par les tâches qu’elles accomplissent en raison d’un certain égocentrisme qui tend à relativiser l’objet par rapport au sujet. On peut donc leur demander d’accomplir certains travaux sans que cela les affecte outre mesure. En fait, nous dirons que l’égo de la femme est plus marqué que chez l’homme et tend à relativiser ce à quoi il est confronté.
En outre, comme elles réagissent de façon assez uniforme aux stimuli, elles sont assez prévisibles et immuables dans leurs attitudes, ce qui signifie que, d’une certaine manière, elles sont plus fiables que les hommes en ce qui concerne l’accomplissement de tâches bien définies.
Bien entendu, ce qui distingue la femme de la machine est lié aux interactions sociales qui développent chez la femme un certain mimétisme à l’égard de l’homme. Nous avons décrit dans un autre texte centré autour de questions linguistiques, une telle problématique conduisant à fausser les pistes du fait d’emprunts.
Insistons sur le point suivant: si l’on avait plus conscience des différences entre hommes et femmes, on ne songerait même pas à créer un être qui soit à la fois homme et femme en raison de programmes incompatibles et ne pouvant fonctionner que parallèlement et conduisant à terme, s’ils devaient se combiner, à saturation et à crise. Il y a en effet des activités qui s’excluent mutuellement et qui impliquent qu’elles soient assumées par des populations différentes et différenciées et qui, incombant à une seule et même personne, conduisent à un résultat médiocre et insuffisant, en demi-teintes. Ce n’est pas par hasard qu’en sport, notamment, les arbitres se distinguent des joueurs; à chacun son métier: on ne peut pas être juge et partie.
Vouloir réduire, en effet, la différence entre l’homme et la femme à une dimension purement physiologique, à l’aptitude à porter des enfants, serait faire, en vérité, bien peu de cas du féminin ! Pareille aptitude n’est que le sommet de l’iceberg car bien d’autres comportements sont propres à la femme qui visent également à relayer l’homme, ce qui conduit à cette généalogie, qui constitue une de nos thèses principales, menant de la femme à la machine, au cours des âges.. Ce qui est surprenant, c’est que dans le monde technologique, taylorisé, qui est le nôtre, où rien n’est laissé au hasard, où chaque rouage, chaque bouton, ont leur raison d’être, on se satisfasse désormais de représentations aussi peu nettes au niveau des rapports hommes / femmes à moins précisément que la machine n’ait, entre temps, complètement remplacé la femme et que celle-ci se retrouve - matériel devenu obsolète - au chômage technique! On n’en est pas là: les femmes jouent un rôle appréciable dans nos sociétés occidentales, ce qui ne signifie pas pour autant que ce rôle - en laissant de côté la question de l’enfantement - soit le même que celui des hommes. En fait, le problème tiendrait selon nous à l’émergence en même temps que de la société industrielle, très structurée - où chaque chose est à sa place - de l’importance extrême assignée au Droit lequel encourage une représentation égalitaire de tout ce qui a rapport à l’humain. Il y a là un mismatch tant le droit et la technique ne font pas bon ménage.
La question n’est pas de savoir si la femme est inférieure ou supérieure à l’homme mais que chacun assume le rôle qui lui a été imparti par l’organisation sociale dans des temps fort éloignés. Précisons, en effet, que pour nous, ce n’est pas la Nature qui est responsable d’une telle organisation mais l’humanité en structuration. Croire pour autant que ce qui a été fait par l’humanité pourrait être défait par elle serait bien chimérique. Les périodes fondatrices ne se renouvellent pas et on ne peut que construire par dessus, à un niveau plus superficiel et plus précaire. Il est vrai qu’à certaines époques marquées notamment par les migrations, la tentation est forte de croire que l’on peut changer de nature, d’appartenance, comme de chemise ou de langue. L’homosexualité témoigne d’un tel vertige.
Le plus grave selon nous dans ces essais de mélanges des genres, c’est lorsqu’un groupe ne peut correctement fonctionner que dans une certaine homogénéité; faute de quoi il y aura à terme dysfonctionnement de l'écosystème social et risque de sclérose.
Vouloir tout confondre, c’est en fait régresser, revenir à un état premier indifférencié, cela n’a vraiment rien de moderne, c’est refuser le sevrage. Il est certes heureux d’oublier de temps à autre certaines limites mais ce sont là en quelque sorte des vacances.
Les religions monothéistes - pour ne pas parler des autres - insistent sur le distinguo homme / femme ne serait-ce que symboliquement, liturgiquement. On pense à la topographie de la présence des deux sexes dans le cadre synagogal voire à la question du voile pour l’Islam, ou à l’absence de femmes dans la hiérarchie catholique romaine, notamment lors de l’élection d’un pape. Ces religions sont le dernier garde-fou contre certaines dérives démagogiques. Il est possible que la vérité du religieux ne concerne pas tant la question du divin que celle du féminin, qui sont d’ailleurs l’un comme l’autre marqués par la référence projective à l’homme. Le religieux biblique - à commencer par le récit de la Genèse - nous rappelle certains actes, comme la fin de l’androgynat, qui pourrait être le départ du Jardin d’Eden.
En fait, ne serait-ce pas plutôt le masculin qui ferait problème, tant il se démarque du monde des machines auquel on voudrait peut-être l’assimiler comme étant la norme ? Selon nous, en effet, les hommes fonctionnent dans le collectif plus que comme des êtres séparés. Les relations qu’ils entretiennent constituent une sorte d’énorme cerveau et il ne s’agit donc pas de juger de l’activité d’un individu homme comme de celle d’un individu femme. L’homme est avant tout un fécondateur, non seulement sur le plan sexuel mais au sein de cet égrégore, de cette entité qu’est le monde masculin, au niveau intellectuel.
Contrairement à ce que l’on croit parfois, il semble bien que le XXIe siècle n’abolira point mais confirmera la justesse de certains clivages, que la science actuelle ne peut encore expliciter avec les grilles dont elle dispose présentement. Mais quand on ne peut rendre compte des causes, on peut appréhender les effets et force est de constater que nos sociétés respectent les clivages que d’aucuns croient pouvoir dépasser et ce ne sont pas quelques gadgets de discrimination positive qui changeront cet état de choses ancestral. Après tout, le rôle de la science est moins de changer le monde que de le comprendre, faute de quoi on devient apprenti sorcier.
Jacques Halbronn
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