Il nous a paru, néanmoins, intéressant pour les chercheurs, de les confronter à un itinéraire complexe, à une quête incessante et qui, peu à peu, franchit un certain nombre d’obstacles, déjoue quelques pièges. Peu à peu les choses se décantent et chacun appréciera, comme il l’entend, les méandres de notre cheminement. Pour notre part, nous ne pensons pas que l’on puisse nous tenir rigueur de certains revirements, lesquels sont le propre de toute discipline, peu nous importe que certains de ceux qui s’opposent à notre démarche en tirent argument !

   Il est un fait que depuis notre thèse, dirigée par Jean Céard, qui avait préfacé le RCN (1990) de R. Benazra, laquelle semblait déjà alors révolutionnaire, notamment aux yeux de notre jury, nos positions se sont encore plus radicalisées : déjà, à la lecture de notre introduction, on perçoit un décalage avec nos analyses actuelles qui pourra faire sourire; c’est ainsi que nous parlons encore des “sources” de Michel de Nostredame pour des textes dont nous considérons désormais qu’il n’est pas l’auteur.

   Il n’en reste pas moins que si des éléments de la thèse ont été réutilisés peu ou prou dans des publications ultérieures, il reste une substance qui est loin d’avoir été épuisée, propre à un travail de très longue haleine, d’une douzaine d’années, longuement mûri et couvrant un champ allant bien au delà du seul nostradamisme, et recourant à un corpus de textes extrêmement vaste, comme en témoigne notre bibliographie chronologique, échappant probablement ainsi à certains manques de nos prédécesseurs, plus focalisés sur le seul cas Nostradamus.

Jacques Halbronn
Paris, le 5 juillet 2003